Rocky VII
Le 26 juillet 2015
Reposant pour l’essentiel sur la performance canon d’un Jake Gyllenhaal physiquement impressionnant, La Rage au ventre ne prend pas de risque et occupe sagement le chemin tracé par les classiques de la boxe pelliculée sans jamais dévier de sa trajectoire.
- Réalisateur : Antoine Fuqua
- Acteurs : Forest Whitaker, Naomie Harris , Jake Gyllenhaal, Rachel McAdams, "50 Cent" Jackson
- Genre : Drame, Film de sport
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Société nouvelle de distribution (SND)
- Durée : 2h03mn
- Date télé : 11 avril 2022 20:40
- Chaîne : OCS Max
- Box-office : 721 144 entrées France / 239 000 Paris Périphérie
- Titre original : Southpaw
- Date de sortie : 22 juillet 2015
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Résumé : Champion du monde de boxe, Billy Hope mène une existence fastueuse avec sa superbe femme et sa fille qu’il aime plus que tout. Lorsque son épouse est tuée, son monde s’écroule, jusqu’à perdre sa maison et sa fortune. Pire, la garde de sa fille lui est retirée, la justice estimant son comportement incompatible avec son rôle de père. Au plus bas, il trouve une aide précieuse en la personne de Tick Willis, un ancien boxeur avec lequel il reprend l’entrainement. Billy va devoir se battre pour trouver la voie de la rédemption et regagner ainsi la garde de sa fille.
- © SND
Critique : Artisan compétent jusque là majoritairement dévoué aux action flick criblés de balles (Equalizer, La Chute de la Maison-Blanche, Un tueur pour cible), le réalisateur Antoine Fuqua range un temps les gros calibres au placard pour s’atteler à un mélodrame sportif taillé dans le muscle. Le premier rôle de La Rage au ventre (Southpaw en VO), un temps promis au rappeur Eminem qui signera tout de même le titre Phenomenal sur la bande originale, atterrit finalement entre les mains de Jake Gyllenhaal. Un bon deal puisque l’acteur américain de de trente-quatre ans est aujourd’hui une valeur sûre de Hollywood, ses récents coups d’éclat dans des œuvres remarquables telles que Prisoners, Enemy ou encore Night Call parlant pour lui. Afin d’accéder à un physique de boxeur bodybuildé, Gyllenhaal se sera plié à un entraînement intensif qui lui permettra de gagner environ sept kilos de muscles. Il s’agit d’ailleurs d’un habitué des métamorphoses physiques auxquelles il s’est souvent prêté. La dernière en date, c’était pour les besoins de Night Call : on parlait alors d’une perte de poids avoisinant les quinze kilos.
- © SND
Il campe ici le boxeur Billy Hope, quarante-trois ans, une boule de hargne tatouée, jusque là imbattable entre les cordes. Par un fâcheux coup du sort, c’est la vie qui se chargera de mettre KO le talentueux combattant suite au décès accidentel de sa femme Maureen (jouée par la sublime Rachel McAdams). Un évènement tragique qui lui fera toucher le fond, perdre son titre et qui verra la garde de sa fille (Clare Foley) lui être retirée pour cause d’excès en tout genre. Criblé de dettes, paumé, trahi par son manager (50 Cent en Don King de service un peu effacé), il va repartir de zéro dans un petit club de boxe de quartier tenu par un certain Titus « Tick » Wills (Forest Whitaker que l’on retrouve en mentor expérimenté). L’homme l’aidera à se relever et combattre ses démons jusqu’à regagner la confiance de sa fille et atteindre la rédemption sur le ring. Vu comme ça, c’est un peu la même rengaine de ce qu’on a l’habitude de voir dans les films qui usent de la boxe pour promouvoir de nobles success stories sportives. Raging Bull, Rocky, Ali, Million Dollar Baby et autres Fighter sont déjà passés par là avec mérite, apportant chacun à leur façon leur petite pierre à l’édifice.
- © SND
Le problème de La Rage au ventre, c’est qu’il semble ne prendre absolument aucun risque vis-à-vis de la concurrence. Si au niveau de l’intrigue, tout y est trop attendu et sonne classique, le film se trouve une âme grâce à la performance canon de sa tête d’affiche. Gyllenhaal met en effet son talent au service d’Antoine Fuqua pour encore délivrer une grande partition. Gants aux poings, face à son adversaire, il a le regard perfusé d’une rage que l’on sent authentique. En dehors, il apporte également une dimension dramatique à son personnage cabossé et groggy, devenu vulnérable aux coups assénés violemment par la vie. Avec un côté mélo appuyé mais jamais forcé, le film aborde une relation père/fille qui laissera naître une dose d’émotion légitime.
- © SND
Côté réalisation, on retrouve cette efficacité que l’on connaissait à Antoine Fuqua. Il impressionne par cette assurance et cette rigueur lorsqu’il filme des combats rythmés en contact direct du sang et de la sueur. Une séquence d’entraînement croisée entre les deux boxeurs rivaux à l’approche du duel final, certes un peu cliché mais qui fonctionne toujours, ne serait sans doute pas reniée par un bon épisode de la saga Rocky.
Pour conclure, bien que La Rage au ventre parvienne à nous impliquer dans ce qu’il propose, il ne boxe pas chez les poids lourds de la catégorie. L’entreprise pourtant viable, menée avec rigueur par Antoine Fuqua, repose essentiellement sur la performance physique saisissante de Jake Gyllenhaal. Elle aurait cependant gagné à s’émanciper davantage des références du "noble art" couché sur pellicule pour tenter de nous mettre littéralement KO debout.
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