Enceinte, mode d’emploi
Le 21 septembre 2011
Pour son premier film, Emmanuelle Millet explore le terrain difficile des grossesses non désirées et de l’accouchement sous X. Résultat ? Une oeuvre un peu laborieuse, très attachée à son personnage principale, et qui peine finalement à trouver sa propre voi(x).
- Réalisateur : Emmanuelle Millet
- Acteurs : Johan Libéreau, Christa Théret, Maud Wyler
- Genre : Drame
- Nationalité : Français
- Date de sortie : 21 septembre 2011
- Plus d'informations : Le site du distributeur
– Durée : 1h21min
Pour son premier film, Emmanuelle Millet explore le terrain difficile des grossesses non désirées et de l’accouchement sous X. Résultat ? Une oeuvre un peu laborieuse, très attachée à son personnage principale, et qui peine finalement à trouver sa propre voi(x).
L’argument : Sarah, 20 ans, se lance avec détermination dans la vie active lorsqu’elle apprend avec stupeur qu’elle est enceinte de six mois. Elle ne veut pas d’enfant, pas maintenant. Bouleversée, elle se retrouve déchirée entre sa soudaine condition de future maman et la vie de femme indépendante qu’elle recherche tant.
Notre avis : Au rayon des grossesses juvéniles, on se souvient du versant aigre-doux proposé il y a quelques années par Juno : une ado belle et rebelle, un bébé, et maintenant qu’est-ce qu’on fait ? C’est dans un tout autre registre que s’inscrit, avec les mêmes données de base, ce premier film de la scénariste et réalisatrice Emmanuelle Millet : la grossesse est ici davantage matière à pleurer qu’à rire, surtout lorsque Sarah, l’héroïne, apprend qu’elle a « subi » la sienne sans quasiment s’en rendre compte. Collant comme une seconde peau aux gestes et aux errances de son personnage, La brindille se veut une exploration d’un corps encore adolescent pris entre les rêves d’une enfant réfléchie (trouver un bon travail, faire ce que l’on aime, ici et maintenant) et les réalités d’une jeune adulte. Comme la Prudence du premier film de Rebecca Zlotowski, Belle Epine, c’est par des moments à deux, des trajectoires spatiales irrégulières, des fugues improvisées, que Sarah prend ses marques et se construit peu à peu une identité. A cet égard, le personnage est assurément doté d’une certaine force, qui devient le moteur du film, pour le meilleur et pour le pire ; car le rythme tout entier de La brindille vit en accord avec celui de son protagoniste, plongeant inévitablement parfois dans des plages d’apathie.
- © Ad Vitam
Difficile, sur les 1h20 que dure le film, de ne pas trouver le cheminement laborieux ; soucieuse peut-être d’authenticité ou de méticulosité, la scénariste-réalisatrice préfère le long détour à la coupe franche, et nous embarque dans les affres de son héroïne sans toutefois en restituer toujours pour autant le caractère urgent ou la situation de dilemme en jeu dans les décisions. Mention honorable pour Christa Théret, qui joue sans fascination un personnage tellement fermé et obstiné qu’il prend parfois trop de distance par rapport au spectateur lui-même. En refusant de cantonner son film à une unique dimension (le prisme social, l’aspect psychologique, la découverte de soi-même...), Emmanuelle Millet donne un peu l’impression de manquer « son » sujet, tandis que le film s’éloigne dans plusieurs directions sans réellement trouver la sienne. Ainsi ces nombreuses scènes dans le foyer de jeunes filles, ni inintéressantes ni tout à fait convaincantes, et qui constituent à leur manière un catalogue de situations de grossesses adolescentes dans la France du XXIème siècle. La brindille reste donc, à l’image de Sarah, un film fragile, que ses maladresses et les flottements ne font pas décoller au-delà d’une carte postale sociale, instructive mais partielle. En attendant le printemps ?
- © Ad Vitam
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’Drey 3 septembre 2011
La brindille - La critique
Pas vu encore le film vu qu’il n’est pas sorti, mais étant née sous X et peut-être issue d’un déni de grossesse (le peu d’infos que j’ai laissent à le penser), je pense que ça va être dur à voir. Mais j’espère juste que le film ne fait pas l’apologie de l’accouchement sous X, car ce n’est pas l’abandon le plus dur à vivre, mais bien le "X" et le fait de ne pas connaitre ses origines.
A voir ...