Le 13 juillet 2016
Au-delà des bonnes intentions, forcément louables, L’Olivier pâtit d’une écriture paresseuse.
- Réalisateur : Icíar Bollaín
- Acteurs : Javier Gutiérrez, Anna Castillo, Pep Ambrós
- Genre : Drame
- Nationalité : Espagnol, Allemand
- Titre original : El Olivo
- Date de sortie : 13 juillet 2016
Résumé : Alma, jeune femme engagée, reprend l’exploitation agricole de son grand père. Ce dernier a été contraint de vendre son olivier millénaire à une multinationale et ne s’en est jamais remis. Alma décide de renverser l’ordre établi et remonte la piste de cet arbre unique, dernier ancrage dans ses terres familiales. Ce voyage rocambolesque l’amène au coeur d’un combat de David contre Goliath.
L’Espagne, son soleil, ses magnifiques paysages et ses oliviers. La réalisatrice Icìar Bollaìn s’est adjointe les services du scénariste de Ken Loach, Paul Laverty. Inspiré de faits réels (aujourd’hui ça ne veut honnêtement plus dire grand-chose) son long métrage narre les péripéties d’une famille espagnole qui va tout tenter pour récupérer un arbre, symbole des valeurs familiales, qu’elle a été obligée de vendre sous la contrainte d’un système qui semble n’avoir que cure des sentiments humains.
L’influence du grand Loach est immédiatement visible, à travers ce récit empreint d’humanisme, engagé vers des valeurs qui s’éteignent petit à petit face au rouleau compresseur du capitalisme qui broie de l’humain. Une approche louable pour une oeuvre qui s’apparente sûrement davantage à une fable utopiste qu’a un réel brûlot politique enragé. Un reproche évident qu’on pourrait lui faire.
En plantant son décor principalement dans un monde rural, au milieu de gens simples qui sont emportés par la volonté de bien faire et non celle de renverser le monde, mais toujours animés par un amour pour leurs prochains, les bons sentiments ne donnent jamais lieu à un déversement de naïveté. Même si la fin du film se rappelle à nous de manière brute, elle a au moins le mérite de nous épargner un pathos qui aurait été malvenu, tout en ayant un impact émotionnel réel.
Ceci étant dit on peut quand même reprocher au film d’être une écriture quelque peu paresseuse, notamment à travers le personnage d’Alma qu’on nous introduit comme une amazone farouche évoluant dans un milieu qu’on imagine un peu macho et conservateur et qui devient a mi-chemin fantomatique, voir même secondaire. La fin peut paraître expédiée mais ceci peut être expliqué par le fameux "inspiré de faits réels" et la volonté du scénariste de ne pas trop romancer les événements.
On pourra sourire également face à la parabole qui oppose un Sud, gouailleur et humain, à un Nord, gris, froid et calculateur. Des peccadilles qui limitent toutefois notre enthousiasme.
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calipsoo 12 septembre 2016
L’Olivier - la critique du film
je viens de voir le film et je ne suis pas d’accord avec certains reproches ci-dessus. "écriture paresseuse" : je dois avouer que je ne sais pas ce que cela veut dire. Je suis le cheminement d’ALMA, l’exploitation est moderne, elle a beaucoup de travail, sa première préoccupation vis-à-vis du grand-père , c’est de le consoler, de lui montrer qu’elle est là, qu’elle tient à lui. On comprend par la suite ce qui a poussé la famille à vendre l’olivier, on leur a graissé la patte, ils avaient besoin d’argent. On est en plein dans le monde de l’économie capitaliste, celui de faire le plus de fric possible. Sinon, tu crèves. Non, ce n’est pas une parabole Sud (les gentils)Nord, (les méchants) ; L’oncle d’Alma a créé son entreprise de transport et s’est retrouvé ruiné par des clients espagnols qui ne l’ont jamais payé ( parce qu’ils ont organisé leur insolvabilité, les nouveaux requins de la finance, s’enrichir au détriment des autres)
Alma est jeune, elle se comporte avec la fougue de la jeunesse : elle veut sauver son grand-pèe. C’est le but premier de ce road-movie avec 3 caractères vrais, authentiques. Et c’est ça qui touche. Pour Alma, rien n’est impossible .Bien sûr, c’est bâclé, pas préparé, Alma ne prend pas le temps, elle a trop tardé, son grand-père risque de mourir. Il ne s’alimente plus. Il lui faut agir. Elle agit dans la spontanéité, le mensonge et même la mauvaise foi. Mais sa démarche est humaine, sincère, vraie. Modernité aussi de cette histoire puisque beaucoup d’actions maintenant se font par les réseaux sociaux, on sait que les Allemands sont très écolos et que beaucoup sont végétariens et même végétaliens. Il n’y a pas de parabole, pas de fable utopiste. C’est le combat d’Alma , pour la vie, la vie de son grand-père d’abord, la vie tout court après (symbole du plant d’olivier à l’endroit où il a été déterré). Grâce à ce combat, elle renoue avec son père, elle découvre la richesse humaine de "son amoureux" Rafa. Et surtout, elle sait pourquoi elle vit.