L’effet papillon

L’argument : Evan est un garçon pas vraiment comme les autres... Sa jeune enfance est marquée par des zones d’ombres. Touché par des absences incompréhensibles, Evan ne se rappelle pas certains moments cruciaux de son existence. Devenu un brillant étudiant, il recouvre quelques-uns uns de ses souvenirs enfouis. En voulant déterrer ces traces de mémoire, il découvre qu’il peut retourner dans le passé, prendre la place de celui qu’il était alors et changer les événements d’autrefois à sa guise... C’est le début d’une réaction en chaîne qu’il ne maîtrise pas...

Notre avis : "L’effet papillon" veut qu’une perturbation minime telle qu’un battement d’aile de papillon puisse, après un long moment, par amplification exponentielle, déclencher un cyclone. Cet exemple est une illustration de la théorie du chaos : un non-sens de la prédiction à long terme, car il est impossible de contrôler et de prévoir toutes les perturbations potentielles. Eric Bress et J. Mackye Gruber exploitent astucieusement cette théorie et nous livrent un excellent épisode de la Quatrième dimension, mâtiné d’un contexte particulièrement sombre pour un tel film. Violence, folie et même pédophilie... Voilà des thèmes que l’on n’a pas l’habitude de trouver dans un film de genre.
Car L’effet papillon est un drame humain avant d’être un film fantastique. D’ailleurs, l’élément fantastique n’est finalement qu’un prétexte pour multiplier les scénarios parallèles relevant les répercussions des drames de l’enfance et permettant de poser les bases d’une petite réflexion sur le destin : les malheurs et les expériences du passé d’un individu sont des éléments constitutifs de sa personnalité... sans tout cela, la personne n’existe plus.
Un scénario malin qui révèle son lot de surprises, même si le propos s’essouffle vers la fin du film, un casting sans faute, mention particulière au jeune Jesse James qui campe un garçon tout simplement terrifiant... un bon petit film de genre qui constitue une excellente surprise.

Le DVD

Les suppléments :
Deux éditions s’offrent à vous : la prestige et la collector. Sans aucune hésitation, jetez-vous sur la seconde qui recèle d’excellents bonus dont une version director’s cut du film plus que surprenante. En une heure de suppléments, vous saurez quasi tout sur la théorie du chaos (un événement insignifiant peut provoquer une catastrophe à l’autre bout de la planète), sur le fantasme de l’homme à vouloir remonter dans le temps, sur les genèse du film (plein d’interviews) et sur les effets visuels (souvent du système D) de ce beau Papillon. Sans oublier les commentaires audios des deux réalisateurs dénués, une fois n’est pas coutume, de la fatigante langue de bois hollywoodienne.
Reste en guise de cerise sur le gâteau cette deuxième version du film. Il s’agit certainement de la unhappy end la plus implacable et la plus émouvante - bien que sa réalisation puisse en faire rigoler quelques-uns, c’est selon - que le cinéma nous ait proposée ces dernières années. Pas étonnant que les producteurs l’aient rangée précautionneusement dans un tiroir, afin de ne pas condamner commercialement leur bébé...

La technique :
L’image, finement retranscrite, épouse les différentes époques avec détails et précision. Les flash-back par exemple se laissent aller à un effet granuleux des plus réussis. Le son quant à lui (DTS et Dolby Digital) vous collera la chair de poule notamment lors de scène de "téléportation" tant le mixage est bien travaillé.

Les détails techniques
– Éditions Metropolitan
– Edition 2 DVD
– Format image : 1.85
– Format vidéo : 16/9 compatible 4/3, couleur
– Audio : Dolby Digital français 5.1, anglais 5.1 / DTS français 5.1
– Sous-titres : français, anglais
– Chapitré
– Couleur
– Interdit aux moins de 12 ans