Le désir au cœur d’une œuvre courte, regorgeant d’émotion.
Issu de l’underground, adepte du cinéma-vérité et de l’improvisation, John Cassavetes (1929-1989) est une personnalité unique dans l’histoire du septième art aux USA, un indépendant farouche jamais récupéré par le système hollywoodien. Acteur de très grand talent, il a joué dans ses propres films. On a pu également le voir dans Rosemary’s baby (1968) de Polanski (il y jouait le rôle du mari), de même que Douze salopards (The dirty dozen, Robert Aldrich, 1967), rôle qui lui a valu une nomination aux Oscars et dont il a investi le cachet dans Faces (1968), son quatrième long métrage, le premier à porter réellement sa marque de fabrique. Suivront Husbands (1970), Minnie and Moskowitz (1971), A woman under the influence (1974), The killing of a chinese bookie (1976), Opening night (1977), Gloria (1980) et Love streams (1984). Huit films pour parachever une œuvre d’une densité et d’une homogénéité extraordinaires, portée par un groupe d’acteur, une troupe pour ainsi dire, où figure en tête d’affiche Gena Rowlands, sa femme pendant plus de trente ans, et ses amis Ben Gazzara, Peter Falk et Seymour Cassel.
Si Cassavetes nous touche tant, c’est qu’il a, de film en film, creusé toujours le même sillon, celui de la vulnérabilité de l’être humain et son pendant, celui des désirs intérieurs, "la seule chose qui vaille la peine d’être vécue", disait-il. Désirs atroces ou magnifique, peu importe, son cinéma si personnel nous plonge au cœur de ceux-ci et provoque une émotion à nulle autre pareille, loin des artifices du mélodrame, proche, si proche de la vie telle qu’elle est et des relations humaines faites de malentendus et d’incompréhension.
Filmographie
– Shadows (1959)
– Too late blues (1962)
– A child is waiting (1963)
– Faces (1968)
– Husbands (1970)
– Minnie and Moskowitz (Ainsi va l’amour, 1971)
– A woman under the influence (Une femme sous influence, 1975)
– The cilling of a Chinese bookie (1976)
– Opening night (1977)
– Gloria (1980)
– Love streams (1984)
