Gang de requins - la critique

Ni inspirée ni imaginative, une histoire qui tombe à l’eau.

L’argument : Oscar est un petit poisson décrasseur de baleine qui rêve de voir son avenir s’élever vers les plus hautes sphères du corail... Don Lino est le parrain du récif, chef de gang des requins qui désire passer le relais à ses deux fils Franky et Lenny... Seulement Lenny a le gros désavantage d’être un requin végétarien, ce qui est fâcheux lorsque l’on est censé représenter l’espèce dominante de la chaîne alimentaire ... La rencontre houleuse entre Oscar et Lenny va être à l’origine de grands bouleversements dans le monde des récifs...

Notre avis : S’il y a une chose que l’on peut retenir des films d’animation de Pixar (Toy Story, 1001 pattes, Monstres et compagnies, Le monde de Némo), c’est que le succès de chacun de ces films doit autant à la technique qu’à une histoire qui tient la route... Les personnages n’ont beau être qu’une suite de 0 et de 1 compilée dans les profondeurs d’un super calculateur, il faut qu’ils possèdent une âme, qu’ils traversent des péripéties intéressantes et que le tout propose un enjeu captivant pour le spectateur lambda... Pour faire court, en plus d’arriver un an après Le monde de Némo, Gang de requins est dénué de toutes ces qualités. Comme ils l’avaient fait en 1998 avec Fourmiz qui singeait l’univers de 1001 pattes, Dreamworks tente une nouvelle fois de s’accrocher au maillot du leader de l’animation digitale, mais avec beaucoup moins de succès... Dès les premières minutes, le projet Gang de requins prend bien vite l’eau...
"Plus réussi est le méchant, plus réussi sera le film", disait Sir Alfred Hitchcock... Gang de requins est dénué de vrai méchant, on est même en droit de s’interroger sur ce titre Gang de requins, tant les requins sont finalement secondaires dans l’histoire... on repassera donc pour les scènes d’actions et les séquences d’animation dantesques que l’on était en droit d’attendre d’un film en images de synthèse... A la place, on assiste péniblement à cette sempiternelle histoire du looser qui veut accéder au rêve américain par tous les moyens mais qui se rend compte finalement que sa vie minable valait bien mieux qu’une vie de richesse et de succès mais sans véritables amis... Ouf ! la morale débile est sauve... L’adulte qui accompagnera son fiston et qui n’a pas la chance d’aimer le R’n’B en sera pour ses frais...

Certes l’animation est réussie, même si cette habitude de copier les visages d’acteurs connus relève de plus en plus d’une certaine facilité ou tout simplement d’une absence d’imagination, certes le film arrache quelques rires au détour de deux ou trois gags inspirés, mais l’ensemble est noyé entre un humour facile qui tombe souvent à l’eau (facile, je sais...) et la niaiserie du propos qui plombe le tout. Les petits rigoleront, c’est sûr, mais comme ils rigolent devant le spectacle quotidien des cartoons qui passent à la télévision tous les matins...
Gang de requins n’est ni inspiré, ni imaginatif et ne possède finalement aucune âme... Une mauvaise histoire recouverte par un habillage attractif reste une mauvaise histoire et donnera toujours un mauvais film. On attend maintenant avec une impatience certaine le prochain Pixar, Les indestructibles, qui devrait proposer un spectacle beaucoup plus réjouissant que ce Gang de requins qui sombrera bien vite dans les abîmes de notre mémoire...