Monstrueusement votre
Le 28 octobre 2012
Un superbe film d’animation dans la plus pure tradition "burtonienne". A voir et à revoir.
- Réalisateur : Tim Burton
- Acteurs : Winona Ryder, Catherine O’Hara, Martin Landau
- Genre : Comédie, Science-fiction, Animation, Épouvante-horreur, 3D, Comédie horrifique
- Nationalité : Américain
- Durée : 1h27mn
- Date de sortie : 31 octobre 2012
Un superbe film d’animation dans la plus pure tradition "burtonienne". A voir et à revoir.
L’argument : Après la mort soudaine de Sparky, son chien adoré, le jeune Victor fait appel au pouvoir de la science afin de ramener à la vie celui qui était aussi son meilleur ami. Il lui apporte au passage quelques modifications de son cru… Victor va tenter de cacher la créature qu’il a fabriquée mais lorsque Sparky s’échappe, ses copains de classe, ses professeurs et la ville tout entière vont apprendre que vouloir mettre la vie en laisse peut avoir quelques monstrueuses conséquences…
Notre avis : Est-il aujourd’hui un réalisateur qui hante les esprits comme le fait Tim Burton ? Du cinéphage aguerri au néophyte curieux, l’univers gothico-fantastique du cinéaste a su se constituer au fil des années un public des plus éclectiques. Les plus âpres d’entre nous argueront que le travail du réalisateur de cette dernière décennie s’est prouvé plus d’une fois être discutable, voire même décevant. Et s’il est parfois difficile de leur donner tort, notamment au sujet de Charlie et la chocolaterie ou d’Alice au pays des merveilles, d’autres de ses œuvres ne sont pas dépourvues d’immenses qualités, tant s’en faut ! Que ce soit le surprenant Sweeney Todd ou les ravissantes Noces funèbres, Tim Burton n’est jamais meilleur que lorsqu’il fait du Tim Burton.
Son bestiaire fantasmagorique, son esthétique lugubre et ses trames narratives à la fois féériques et attendrissantes ont fait du cinéaste un pilier du cinéma grand public de ce vingt-et-unième siècle. Et sa dernière réalisation en date, Frankenweenie, est une nouvelle pierre à l’édifice du mythe "burtonien". Pour ce faire, Tim Burton a littéralement déterré une de ses anciennes créations, qui fût mise au ban de la machine cinématographique par Walt Disney il y a près de 28 ans, jugée à l’époque "trop effrayante pour les enfants". Le Frankenweenie de 1984 s’est donc finalement transformé en un long métrage d’animation à la conception prodigieuse, où 3D et stop motion s’allient en un hommage fracassant à l’âge d’or du cinéma d’horreur et d’épouvante des studios Universal et de la Hammer.
Attendrissante mise en abyme de son réalisateur, Frankenweenie s’ouvre sur un Victor Frankenstein avide de séduire sa famille avec sa dernière réalisation, un film de monstres épique, avec Sparky, son chien, en protagoniste principal. Ses parents, les lunettes 3D anaglyphes visées sur le nez, ne sont pas sans nous faire sourire, tant ils nous rappellent la situation dans laquelle nous nous trouvons nous-mêmes lors de la projection. Il est d’ailleurs fort rare que l’utilisation de la 3D ne nous laisse pas dubitatif ou même agacé. Ca n’est pas le cas cette fois-ci, tant la beauté de l’ensemble laisse pantois. Mais Frankenweenie est avant tout un travail d’orfèvre, et le résultat obtenu grâce à la stop motion (ou la technique de l’image par image) est visuellement superbe. La fluidité de l’animation conjuguée aux nuances de noir et blanc choisies est du plus bel effet.
Frankenweenie est également un bric-à-brac de références de l’étrange, et les allusions aux classiques horrifiques sont légions. On y retrouve la fiancée de Frankenstein entre deux clins d’oeil à Godzilla, aux Gremlins, ou encore à la momie, King-Kong ou Dracula. Mais Tim Burton, plein de déférence quant à ses maîtres et inspirations, rend également hommage au cinéma et à la liberté sans limite qu’il offre à son imaginaire fantasque. En cela, Frankenweenie est avant tout une déclaration d’amour. Difficile même de concevoir un amour plus pur que celui que Burton voue au septième art, à la fois miroir et aboutissement d’une recherche artistique.
Certains reprocheront à Burton de s’être par trop emmouraché de ses personnages grimauds, bossus et de son univers chimérique à l’attachante laideur. Mais que dire ? Burton est le meilleur qu’il puisse être tant qu’il se cantonne à son univers loufoque. C’est ce qui fait, d’ailleurs, de Frankenweenie une brillante réussite. Et un film à voir.
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roger w 17 novembre 2012
Frankenweenie - la critique
Rien à reprocher à ce Frankenweenie, si ce n’est que Tim Burton tourne décidément en rond. Non seulement il a déjà tenté de monter cette histoire dans les années 80, mais tous ses autres films ont repris des éléments de cette histoire. On a donc l’impression d’avoir déjà tout vu avant même que cela ne se passe. De la banlieue aseptisée au gamin solitaire jusqu’au final au sommet d’un moulin (hommage à Frankenstein qu’il a déjà recyclé plein de fois). C’est joli à voir, mais un peu vain.