Une histoire de famille
Le 30 octobre 2013
Après le canadien Starbuck, découvrez Fonzy, le remake français avec José Garcia. L’histoire d’un type qui se retrouve du jour au lendemain père de 533 enfants !
- Réalisateur : Isabelle Doval
- Acteurs : José Garcia, Lucien Jean-Baptiste, François Civil, Alice Belaïdi, Audrey Fleurot, Gérard Hernandez, Yves Pignot, François Deblock, Françoise Miquelis
- Genre : Comédie, Remake
- Nationalité : Français
- Distributeur : StudioCanal
- Durée : 1h43mn
- Date télé : 2 juin 2022 21:19
- Chaîne : C8
- Date de sortie : 30 octobre 2013
Résumé : Deux ans seulement après le succès surprise de STARBUCK, Isabelle Doval signe FONZY, un remake qui sentait bon l’exploitation commerciale d’une valeur sûre. Une adaptation à la sauce frenchy qui se contente de reprendre avec plus ou moins d’habileté les bonnes idées de l’original. Heureusement qu’il y a José... Fonzy, c’est le pseudonyme sous lequel Diego Costa a fourni il y a vingt ans du sperme à maintes reprises dans le cadre d’un protocole de recherche. Aujourd’hui, à quarante-deux ans, il est livreur dans la poissonnerie familiale et mène une vie d’adolescent irresponsable et gaffeur. Alors que sa compagne Elsa, lui apprend qu’elle est enceinte, son passé resurgit. Diego découvre qu’il est le géniteur de 533 enfants dont 142 souhaitent savoir qui est Fonzy…
Critique : Fonzy est, à tous les sens du terme, une affaire de famille. Isabelle Doval, la réalisatrice de Rire et châtiment, met de nouveau en scène son conjoint, alias José Garcia, en lui offrant un rôle sur mesure. Si le film ne surprendra en aucun cas les aficionados de Starbuck, l’interprétation du comédien est une vraie bonne surprise, parvenant presque à faire oublier le bluffant Patrick Huard. « El masturbator », l’un des surnoms de Fonzy dans le film, ne se limite pas à un mec ayant parsemé près de 600 fois un bocal de sa semence. José Garcia, pour qui sonne on l’espère l’heure de la rédemption après le lourdingue La Vérité si je mens 3 et le tapageur Vive la France, campe un Diego Costa véritablement attachant, qui tente de composer au mieux avec une réalité pour le moins complexe. S’il est difficile pour le spectateur de se projeter dans une telle situation, l’empathie pour le personnage est immédiate. Car Fonzy se sert de ses vertus comiques pour aborder un sujet qui parle à tous, celui de la paternité. Conçu comme une fable naïve sur l’apprentissage du rôle du père dans notre société contemporaine, le film oblige à réfléchir sur les questions de la filiation et du don de soi. En résulte un authentique feel good movie qui aborde en filigrane des problèmes de bioéthique d’une brûlante actualité. Comme dans Starbuck, dont Fonzy reprend le scénario presque à la virgule près, l’histoire suit les pérégrinations du géniteur, héros pour les uns, branleur irresponsable pour les autres, qui, en même temps qu’il s’implique anonymement dans la vie de ses enfants biologiques, mûrit à vue d’œil et trouve enfin un sens à son existence. Très intelligemment construit, le film fait ainsi le va-et-vient entre deux quêtes d’identité, celle du collectif des enfants désireux de connaître leurs origines, et celle du géniteur dont seule la révélation de son identité lui permettra de se réaliser pleinement en tant qu’homme.
- "Fonzy" : photo de famille
- © StudioCanal
Mais en dépit de ses indéniables qualités scénaristiques, Fonzy n’atteint jamais la drôlerie de l’original, enchaînant les vannes maladroites et caricaturant à l’excès certains personnages. On a beau chercher, impossible de retrouver le punch d’un humour québécois aux dialogues ciselés dans notre vieille France. Pour son adaptation de Starbuck, dont l’une des innombrables qualités était de se dérouler dans le Mile End, quartier ô combien cosmopolite du centre de Montréal, Isabelle Doval a donné à la famille de Diego une origine espagnole. Arrive alors une avalanche de clichés et de situations bateau : le sempiternel petit discours -larmoyant à souhait- du père transmettant le premier denier (qu’il tient lui-même de son père) ayant permis de bâtir l’entreprise familiale, quelques réflexions machos, d’autres, à force de ridicule, limite homophobes, le gentillet dîner pour présenter-enfin- sa jolie rousse à toute la famille et une certaine passion pour les matchs de foot (avec la première apparition au cinéma de la star lilloise Marvin Martin dans son propre rôle). Il est vrai qu’après Les Seigneurs, José Garcia commençait à avoir des fourmis dans les jambes et rêvait sans doute de pouvoir shooter dans le ballon rond... Symptôme le plus probant d’une franchouillardise par trop dégoulinante, la scène de bonheur arc-en-ciel où les enfants, tous réunis, dansent en lançant des gerbes de peinture multicolores dans un champ, écœure assez vite. Beaucoup de sirop, pas assez d’érable ! Autre défaut criant, seuls José Garcia et son compère Lucien Jean-Baptiste, désopilant en avocat loin d’avoir la tête de l’emploi, s’en sortent avec les honneurs. Les seconds rôles manquent cruellement de matière et les acteurs sont dans l’ensemble peu convaincants, l’incontournable Audrey Fleurot (complètement à côté de la plaque) en tête. On ne citera pas le jeune Solal Forte, dont la composition du fils squatteur au look emo, outrancière à souhait, est réellement navrante. Conséquence directe, l’émotion, si elle est bel et bien au rendez-vous, semble en partie fabriquée par l’utilisation récurrente d’archétypes et de situations toutes faites. Quant à l’humour à base de dialogues sans relief, de faux quiproquos et de vannes éculées jusqu’à la lie, s’il nous fait parfois rire, c’est de ce rire gras qui ne nous convainc pas tout à fait nous-même. Au final, il manque à Fonzy, qui par moment nous donne la désagréable impression d’assister à une suite de sketchs, le mordant, la subtilité et surtout la saveur de l’original. Espérons que le remake américain avec Vince Vaughn, qui sortira peu après sous le nom de Delivery Man (réalisé par Ken Scott himself), parviendra à souffler un vent nouveau sur ce joli conte moderne.
- "Fonzy" : affiche promotionnelle
- © StudioCanal
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tifroumi 22 juin 2020
Fonzy - la critique du remake français de Starbuck avec José Garcia
sans être le chef-d’oeuvre absolu depuis l’avènement du cinématographe...
ce petit film est tout à fait sympa
.
certain-exs feraient mieux de balancer leur tronçonneuse à la poubelle...
enfin ym semble...