Le cercle des esprits rebelles disparus
Le 14 mars 2007
Malgré un rôle casse-gueule, Hilary Swank parvient à illuminer un film qui mérite autant de claques que de bons points.
- Réalisateur : Richard LaGravenese
- Acteurs : Hilary Swank, Patrick Dempsey
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Américain
- Date de sortie : 14 mars 2007
– Durée : 2h04mn
– Titre original : Freedom writers
Malgré un rôle casse-gueule, Hilary Swank parvient à illuminer un film qui mérite autant de claques que de bons points.
L’argument : Erin Gruwell, enseignante novice de 23 ans, a choisi comme premier poste un lycée difficile de Long Beach. Ses élèves l’ignorent superbement et se regroupent en clans, prêts à s’affronter au moindre prétexte. L’ambiance empire au fil des jours, en dépit des efforts sincères et maladroits d’Erin pour prendre en main cette classe d’"irrécupérables".
Notre avis : Il faut beaucoup de courage et d’indulgence pour apprécier ce film produit, en partie, par Hilary Swank elle-même. Tout d’abord, faire abstraction du très mauvais titre français qui prolonge cependant parfaitement la niaiserie de l’original, The freedom writers. Mais bon, il s’agit d’une histoire vraie et c’est le nom que se sont donnés les élèves de cette fameuse classe 203. Passons. Il faut ensuite oublier la triste lignée des films "scolaires" dont sont friands les Américains au même titre que ceux sur le base-ball (l’un des plus grands mystères de l’histoire du cinéma). Un corpus dans lequel s’inscrit tout naturellement le film de LaGravenese et qui compte dans ses rangs des atrocités comme Le cercle des poètes disparus, Esprits rebelles, The substitute (1 et 2) ou encore 187 code meurtre. Enfin il faut également fermer les yeux sur l’indigence du scénario (les petits enfants ne sont pas du tout sages au début mais la madame elle est là pour les aider alors après ils vont devenir très gentils avec elle) et sur les couches de bons sentiments même si elles restent plus fines que dans les opus précédemment cités.
Une fois ces écueils plus ou moins bien digérés, nous pouvons nous focaliser sur les diverses réussites d’Ecrire pour exister (décidemment ce titre !). Les scènes de classe, par exemple, sont filmées et montées nerveusement, sans que cela soit exagérément pesant, et font la part belle au ping-pong verbal, souvent juste, des élèves entre eux ou avec la prof. De cruelles vérités sont lâchées des deux côtés, permettant à la barrière de l’incompréhension de se briser petit à petit. Mais si l’on s’intéresse autant (suffisamment disons) à cette faible intrigue, c’est surtout grâce à Hilary Swank. Elle est parfaite en oie blanche maladroite qui va troquer sa naïveté idéaliste contre une lucidité salvatrice. Cette actrice respire l’intelligence et parvient à transcender un rôle piège, le moins intéressant, a priori, de sa jeune et déjà brillante carrière.
Enfin signalons que l’idée louable véhiculée par le film, à savoir la transformation d’une classe "difficile" en atelier d’écriture et de réflexion, se heurte immanquablement à la dure réalité du système scolaire. Cette classe devient un îlot séparé du reste de l’école, une sorte de ghetto positif et privilégié qui exclut des centaines d’autres élèves. LaGravenese a l’honnêteté de ne pas l’oublier et de le suggérer à plusieurs reprises. Mais on lui reprochera de céder lâchement au happy end de rigueur, quand Swank parvient à garder sa classe trois années de plus malgré les réserves citées plus haut. Cela donne une fin tristement conventionnelle et surtout terriblement irresponsable. Ouh le vilain ! Allez hop, au coin !
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domibleue 15 mars 2007
Ecrire pour exister
Envoyée à Allociné le 15/03
Je suis allée voir hier le film Ecrire pour Exister... et je viens de parcourir les critiques de la presse. Quelle déception ! Les critiques, pas le film. Je ne peux donc résister à l’envie de voler au secours de ce « petit film » qui semble en avoir grand besoin, et un peu aussi au secours de mes petits camarades, qui à mon sens viennent de passer à côté de quelque chose, là... mais ça n’est ni la première fois, ni la dernière.
J’ai peur qu’ils n’aient pas compris ou pire, qu’ils n’aient pas voulu entendre le vrai propos du film, en ne pointant que ses ressemblances avec des films comme Esprits rebelles, The substitute (1 et 2) ou encore 187 code meurtre. Personnellement j’aurais choisi de le comparer à Graine de violence (Blackboard Jungle) de Richard Brooks avec Glenn Ford, Anne Francis, datant de 1954 et pourtant d’une navrante actualité ou au plus récent 2H37, de Murali K. Thalluriavec Teresa Palmer, Joel Mackenzie (2006).
J’aurais aimé qu’ils y voient un peu plus ... qu’ils ne s’en tiennent pas à l’apparence ... (Tiens, n’est-ce pas le sujet du film au fait ?)
Eh oui, c’est un rendez-vous manqué, si vous vous êtes contentés de regarder sans écouter, sans entendre, sans lire ...
Quant à l’indigence supposée du scénario et l’argument de « l’histoire vue et revue » ... là, je dois m’incliner. Je ne peux aller contre cette évidence. Ce qui me désole c’est qu’on s’en arrête au constat, sans réagir. Ce qui me gêne moi, c’est que cette histoire-là, elle reviendra encore et encore, comme une remontée de choux, tant que le monde n’aura pas changé ! (Tiens, ça n’est pas un peu le sujet du film, ça aussi ?)
Certains d’entre vous se plaignent et s’exaspèrent que l’histoire soit mal racontée... c’est affaire de goût. Moi je le trouve plutôt bien ficelé, ce film... une mise en scène alerte, une bande son agréable (et moins agressive que j’aurais cru)et de bons acteurs. Pas un chef d’oeuvre, mais une oeuvre réussie, à mes yeux.
La suite sur mon blog La Vie Rêvée ! Soyez curieux ! http://domibleue.blogs.allocine.fr/
Voir en ligne : Dur Dur d’Exister !
jmlasoupe 17 mars 2007
Ecrire pour exister
un seul mot "excellent" !
il faut avoir du cran pour se faire à la nouvelle classe que Erin, jeune enseignante suit.
Hilary Swank joue très bien son role !
un film très chouette, émouvant et la musique est excellente !
à voir