Vengeance sur route
Le 23 novembre 2020
Sous ces airs d’adaptation du célèbre jeu vidéo Grand Theft Auto, Nicolas Wing Refn signe une série B à la mise en scène éclatante.
- Réalisateur : Nicolas Winding Refn
- Acteurs : Ryan Gosling, Oscar Isaac, Carey Mulligan, Bryan Cranston, Albert Brooks
- Genre : Action, Thriller
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Le Pacte
- Durée : 1h35mn
- Date télé : 23 novembre 2020 20:55
- Chaîne : ARTE
- Âge : Interdit aux moins de 12 ans
- Date de sortie : 5 octobre 2011
- Plus d'informations : Le site officiel du film
- Festival : Festival de Cannes 2011, Film Noir Festival de Gisors 2013
Résumé : Un cascadeur tranquille et anonyme se métamorphose dès que la nuit tombe : il devient pilote de voitures pour le compte de la mafia. La combine est bien rodée jusqu’au jour où l’un des casses tourne mal et l’entraîne dans une course-poursuite infernale. Il veut se venger de ceux qui l’ont trahi...
Critique : : Quand le film démarre sous des nappes de synthés très eighties (le titre du film apparaît en rose fluo), Drive rappelle beaucoup le cinéma de Michael Mann, et notamment l’introduction de Collateral. On y retrouve d’ailleurs ce même goût pour la série B qui n’empêche pas une esthétique soignée. Et de toute évidence, le long-métrage de Nicolas Winding Refn n’a pas volé son prix de la mise en scène à Cannes. Une récompense d’autant plus logique que, oui, Drive demeure principalement un film de mise en scène.
Une bonne nouvelle donc (qu’est-ce que le cinéma si ce n’est une affaire de mise en scène ?) mais qui n’efface pas totalement une seconde partie un peu plus banale. Disons que la réalisation virtuose du réalisateur de Bronson ne suffit pas à masquer les faiblesses du scénario. Il manque en réalité à l’ensemble quelque chose sur lequel la mise en scène pourrait s’appuyer. Pire encore, quand le film vire au polar noir, avec ses règlements de compte ultra-violents (on y reconnaît alors la touche du cinéaste), la réalisation devient plus attendue, bien qu’elle reste toujours très appliquée. Mais on préférera surtout retenir la première partie, comme cette toute première séquence où Ryan Gosling tente d’échapper à la police. Filmée de l’intérieur de l’habitacle de la voiture, la scène prend à contre-pied l’idée qu’on se fait d’une course-poursuite hollywoodienne, nerveuse et dynamique. Ici, Winding Refn prend tout son temps, joue admirablement sur les vitesses de mouvement du véhicule mais aussi avec les lumières de Los Angeles.
Qu’on ne s’y trompe pas, Drive est loin de se réduire à cette première séquence, il en comporte en effet de nombreuses autres toutes aussi belles (la virée dans les égouts de la ville, l’exécution sur la plage...). A plusieurs reprises, le film s’offre ainsi de très belles envolées et, pour le dire simplement, on ne s’y ennuie pas. D’autant que la distribution se révèle impeccable, qu’il s’agisse de Carey Mulligan (remarquée dans le très beau Never Let Me Go) ou encore Bryan Cranston (acteur extraordinaire de la non moins extraordinaire série Breaking Bad). De même, Ryan Gosling s’avère très bon mais son personnage pose problème dans le sens où le spectateur peine à s’émouvoir de son histoire. L’acteur n’y est pour rien et on sent que c’est la volonté du cinéaste d’en faire un héros un peu fantomatique mais à force de tout effacer au prix de la mise en scène, Drive finit presque par ne ressembler qu’à une très belle coquille vide. On peut largement s’en satisfaire mais, in fine, si l’on excepte quelques images très fortes (ce qui n’est déjà pas si mal), pas sûr que le film reste longtemps en mémoire...
La chronique vous a plu ? Achetez l'œuvre chez nos partenaires !
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.
Frédéric Mignard 23 octobre 2011
Drive - Nicolas Winding Refn - critique
Une oeuvre brillante, quoique fascinée par sa vision nocturne d’une solitude. C’est esthétique (quelle photo), synthétique (musique eighties remarquable) et magnifique dans sa réalisation. Un authentique film culte qui traversera les générations de cinéphiles comme Taxi driver en son temps.