American High Cool
Le 4 novembre 2015
Une comédie dopée à la vitamine C qui devrait rendre accro tous les spectateurs déprimés avides d’enthousiasme.
- Réalisateur : Rick Famuyiwa
- Acteurs : Zoë Kravitz, Shameik Moore, Kiersey Clemons
- Genre : Comédie
- Nationalité : Américain
- Durée : 1h43mn
- Date de sortie : 4 novembre 2015
- Festival : Festival de Cannes 2015, Festival de Deauville 2015
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Récompensé par le Prix du public au Festival de Deauville 2015, superstar légitime de tous les festivals où il a été présenté, ce petit bijou du cinéma indépendant U.S. s’amuse à briser tous les stéréotypes véhiculés par une industrie hollywoodienne qui accorde enfin une vraie place aux Afro-américains.
L’argument : Malcolm, jeune geek fan de hip-hop des années 90 vit à Inglewood, un quartier chaud de Los Angeles. Avec ses deux amis Diggy et Jibs, ils jonglent entre musique, lycée et entretiens pour entrer à l’université. Une invitation à une soirée underground va entrainer Malcolm dans une aventure qui pourrait bien le faire passer du statut de "geek" à celui de mec cool, un "dope".
Notre avis : Reconnu d’utilité publique, unanimement salué pour sa bonne humeur communicative et son humour impayable, Intouchables vient de trouver son digne successeur grâce à ce nouveau long-métrage réalisé par Rick Famuyiwa. Car en suivant le parcours de Malcolm, jeune geek vivant dans les quartiers chauds de Los Angeles, Dope vous fait rentrer dans un univers pétri d’enthousiasme, où toute la fougue de la jeunesse s’exprime à travers Malcolm et ses deux meilleurs amis. Trio pétillant et décalé, entre leur passion pour le hip hop des années 90 et leur désir d’aller dans les meilleures universités, leurs aventures rocambolesques sont le prétexte à un débat sur la place des Afro-américains aux États-Unis en général et au cinéma en particulier.
{{© Rachel Morrison}}Dope permet de déboulonner un certain nombre de stéréotypes véhiculés dans les productions hollywoodiennes. Ici, le protagoniste principal, héros d’une course poursuite sur fond de trafic de drogue, bien malgré lui d’ailleurs, ne rentre dans aucune case et cherche à assumer sa singularité à un âge où l’on veut juste s’amuser, réussir, aimer (la ravissante Zoë Kravitz, par exemple)...
Inspirée de la propre expérience du cinéaste, cette petite bombe de Sundance est une pépite d’un cinéma américain indépendant en forme qui cherche à échapper au formatage des grands studios. Il fait office d’éclatante révélation grâce à son scénario enjoué, son casting dynamique (l’inoubliable Shameik Moore en tête) et une mise en scène qui devrait faire la joie de tous les amateurs de pop culture et surtout de culture geek !
{{© Rachel Morrison}}Produit par Forest Whitaker, ce récit d’initiation de l’adolescence à l’âge adulte se distingue en se jouant des caricatures. Ainsi, c’est le petit dealer du coin, celui que Malcolm fait tout pour éviter, qui exprime l’inquiétude des Américains face au terrorisme et leur terreur des représailles, suite à leurs interventions en Irak et en Afghanistan. Signe que même le petit jeune le plus sous-estimé de son quartier peut avoir une conscience politique et des opinions, qu’il est bien dommage d’ignorer.
{{© Rachel Morrison}}Ainsi, rien n’est laissé au hasard ; le plus petit détail rend la course de Malcolm vers son rêve truculente et surtout totalement explosive. Sans temps mort, on assiste à ses exploits passionnants pour devenir étudiant dans la très prestigieuse université de Harvard, malgré ses origines modestes et son entourage qui fait tout pour le décourager. Walkman à pile solidement enfoncé dans sa poche (le film va-t-il permettre de remettre au goût du jour cet objet culte ?), le jeune homme distille une passion pour le hip-hop des années 90, période fort appréciée pour son optimisme latent. Pharrell Williams en personne s’est chargé de la bande-son, une vraie pépite, entre nouveaux morceaux et références à des chansons qu’on avait presque oubliées et qui nous font danser dans notre fauteuil.
{{© Forest Whitaker’s Significant Productions}}Rick Famuyiwa a réussi son pari : réaliser un film irrésistible d’une grande intelligence, à la fois de ton et d’esprit, qui s’appuie sur la révélation du comédien Shameik Moore.
Dope, histoire universelle pour tous les publics, est un trésor d’humour, un pur moment de grâce dans la morosité ambiance et un divertissement au rythme ébouriffant du début à la dernière minute. A ne surtout pas manquer : le générique de fin, aussi intelligent que tout le reste, puisque c’est à ce moment qu’un des talents de l’acteur principal est révélé au public. Le faire avant aurait desservi le personnage et l’intrigue. Quand on vous dit intelligent... On ne peut que s’incliner face à ce coup de maître. Mille bravos !
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