Jeu de dés
Le 6 janvier 2007
Un trip hystérique aussi détonant qu’épuisant.


- Réalisateur : Tony Scott
- Acteurs : Mickey Rourke, Keira Knightley, Édgar Ramírez
- Genre : Biopic, Action
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Metropolitan (éditeur DVD)
– Durée : 2h08mn
– Le site du film
Un trip hystérique aussi détonant qu’épuisant.
L’argument : L’histoire de Domino Harvey, ancien mannequin et fille de l’acteur Laurence Harvey, devenue chasseuse de primes.
Notre avis : Tony Scott se prendrait-il pour le nouveau Oliver Stone ? C’est la question qu’on se pose en sortant de Domino qui ressemble à un trip hystérique aussi détonant qu’épuisant. Avec la collaboration de Richard Kelly (Donnie Darko) au script, il s’inspire de l’itinéraire d’un top model éponyme devenue chasseur de primes pour édifier un film qui mise essentiellement sur le plaisir immédiat et reprend, pour mettre en valeur la narration, l’esthétique graphico-esthétisante de son si discutable Man on fire (filtres, montage épileptique...).
Heureusement, quand il se prend moins au sérieux et n’a pas l’envie de révolutionner la grammaire cinématographique à grands coups d’effets clippesques, le film prend rapidement la forme d’une comédie trash qui se complaît à relever quelques exploits comme celui de diffuser du Frankenheimer dans un mobile home ou de confier le rôle des comiques au duo perdant de Beverly Hills : Brian Austin Green et Ian Ziering. Par ailleurs, le scénario, joyeusement bordélique et dépourvu de rigueur, se permet quelques blagues riches en références eighties (Pat Benatar, Billy Ocean...) et, quand les personnages s’ennuient, ils débattent dans le show de Jerry Springer pour ergoter sur les différences fondamentales entre les Noirs et les Latinos. Ceux qui apprécient la psychologie et l’examen des états d’âme peuvent passer leur chemin...
Le DVD
Le(s) supplément(s) à ne pas rater : Qui dit édition prestige, dit cascade de bonus en tout genre. Impossible d’être déçu de ce côté tant Metropolitan a soigné ses effets de manche. Il en résulte un gigantesque making of, segmenté en plusieurs chapitres (Domino Harvey, Tony Scott, Samuel Hadida, etc). On passera sur les commentaires audio dispensables car faisant largement office de doublon avec les autres sujets. En vrac, vous disposerez aussi d’un portrait assez touchant de la vraie Domino Harvey, décédée depuis en 2005 ; d’une leçon de cinéma de Tony Scott, toujours content de lui, pour copier son style névrotique (filmer sous acide) ; un entretien audio seulement (donc soporifique) entre Richard Kelly le scénariste et la vraie chasseuse de primes ; des scènes coupées sans aucun intérêt, à part peut-être un certain travelling circulaire dans le désert ; une visite guide et pathétique du plateau par Samuel Hadida, producteur - tout le monde semble indifférent à sa présence ; des entretiens promotionnels à la pelle avec les acteurs ; des sujets zooms sur les scènes d’actions (canardage à Las Vegas par exemple) sympathiques bien qu’un peu trop superficiels. De tout ce fatras visuel et explicatif, on retiendra l’interview-confession de Mickey Rourke accordée à Didier Allouche (le journaliste au timbre nasillard de Canal+). Ensemble, ils retracent la carrière de cette ancienne starlette d’Hollywood qui s’est mis tout le monde à dos à force d’arrogance, de coups de gueule et de mauvaises décisions. On découvre même des images inédites de l’acteur (sur le ring en boxeur exécrable et en interview en parfait connard). Aujourd’hui, il montre patte blanche et savoure cette deuxième chance en laissant parler son talent naturel dans des productions ambitieuses (Sin City entre autres). Le documentaire est touchant à l’image de Rourke.
Image & son : Exceptionnelle qualité pour une image trafiquée à l’extrême. On ne perd pas une miette (sens du détail hallucinant et fluidité parfaite) de ce spectacle usant. Le DTS, de son côté, se justifie pleinement avec une maîtrise des effets sonores et un rendu saisissant.
birulune 15 septembre 2017
Domino
J’ai tenu 5 min ! Violent et vide.