De force - le retour d’Isabelle Adjani

L’argument : Suite à une série de braquages non résolus, les autorités décident de donner carte blanche au commandant Clara Damico afin de neutraliser un gang particulièrement organisé. Sa seule piste : Manuel Makarov, figure très connue du grand banditisme, purgeant actuellement une peine de douze ans de prison. Elle lui promet la liberté en échange de sa collaboration. Il refuse. Sans autre solution, elle se verra donc obligée de le contraindre de force.
Mais tout se complique lorsque Damico demande à Makarov d’intervenir auprès de son fils Cyril, jeune délinquant sur lequel elle ne maîtrise rien…

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Notes : On connaissait les polars réalisés par d’anciens flics, avec les exemples de Franck Mancuso (Contre-enquête, R.I.F.) et d’Olivier Marchal (36, quai des orfèvres, MR 73, en attendant Les Lyonnais en novembre) ; de l’autre côté de la barrière, De force inaugure une nouvelle variante : le polar réalisé par un ancien taulard. Figure du grand banditisme rangée des voitures, le débutant Frank Henry met aujourd’hui ses talents et son expérience au service du grand écran, après un passage remarqué à Canal + en tant que scénariste de la série Braquo. Pour son premier long-métrage, Henry a choisi de construire une fiction de toutes pièces, marchant, de ses propres aveux, sur les traces de Don Siegel et de Jean-Pierre Melville.
Si le spectateur ne sera pas dépaysé par les personnages de flics corrompus et de voyous sans pitié (et par la frontière poreuse entre ces deux mondes), De force réserve tout de même une petite curiosité : la présence d’Isabelle Adjani en tête d’affiche, dans un rôle inédit de commandant de police, plus de deux ans après La Journée de la jupe. Un contre-emploi à moitié inattendu quand on sait les nombreuses prises de risque que la comédienne, plutôt rare sur les écrans, s’est permises au cours de sa carrière (comme en témoignait déjà son dernier rôle de prof de français psychotique, qui pétait les plombs et finissait par prendre en otage ses élèves). Comme si ça ne suffisait pas, Adjani renoue avec sa lointaine expérience de chanteuse le temps du générique de fin, où elle interpréterait une chanson composée par Frank Henry. Les solides Eric Cantona et Simon Abkarian, grands habitués du polar, complètent avantageusement le casting d’un film qui, si on en croit ses premières images, tend vers la noirceur et la froideur minérale d’un 36, quai des orfèvres.

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