Le 21 avril 2017
Un thriller argentin dont le principal protagoniste est paraplégique, multiplie les rebondissements dans sa deuxième partie, après un démarrage mou.
- Réalisateur : Rodrigo Grande
- Acteurs : Pablo Echarri, Leonardo Sbaraglia, Clara Lago
- Genre : Drame, Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters, Thriller
- Editeur vidéo : Koba Films
- Durée : 2h
- Titre original : Al final del túnel
– Date de sortie en blu ray : 26 avril 2017
Résumé : Un ingénieur en informatique paraplégique entend des cambrioleurs alors qu’il travaille dans le sous-sol de sa maison.
Notre avis : Au bout du tunnel est une histoire de braquage de banque avec des escrocs s’apprêtant à cambrioler une banque. L’espace cinématographique est déjà occupé par un nombre considérable de films traitant de ce sujet. Pour se distinguer du tout-venant, le jeune réalisateur argentin Rodrigo Grande a cherché à intégrer dans Au bout du tunnel des éléments novateurs. Le premier tient au fait que le « héros », Joaquin, est une personne paraplégique. C’est son point de vue dont on dispose tout au long du film et non celui des brigands, ce qui est atypique. Disposant d’un appartement qui communique juste à côté de l’endroit où les cambrioleurs préparent leurs méfaits, il compte bien les prendre à défaut et tirer profit de la situation. Or, il n’est déjà pas aisé de devancer des professionnels du vol dans une situation normale. La chose devient encore plus périlleuse lorsque l’on est handicapé.
Pour réussir son coup Joaquin devra se mouvoir dans le fameux tunnel (d’où le titre du film) qui communique entre son appartement, le lieu où travaillent les cambrioleurs et la banque faisant l’objet de toutes les convoitises.
Copyright Alejandra Saurit
La seconde nouveauté qu’apporte à sa façon Au bout du tunnel est son aspect multi-genres. Ce n’est pas seulement un film autour d’un braquage. C’est aussi un drame, une histoire d’amour et un pur huis-clos. Par petites touches, cinéaste Rodrigo Grande a souhaité évoquer le trauma vécu par Joaquin, expliquant par là-même son aspect bourru et son côté asocial. Dès le début du film, Joaquin marque ses distances avec Berta et sa fille, à qui il loue une partie de son appartement. Mais il succombe progressivement aux charmes de la jeune femme qui ne semble pas totalement désintéressée. On sent bien qu’elle n’est pas là par hasard. Elle fait clairement office de femme fatale et on le sent venir de très loin. Reste la question de savoir si Joaquin se laissera abuser…
L’idée de mélanger différents genres part d’une bonne intention mais le film de Rodrigo Grande ne s’y accorde pas très bien. La première partie d’Au bout du tunnel est assez laborieuse. Avec ses nombreuses scènes d’exposition et cette histoire d’amour difficilement crédible, le réalisateur ne parvient pas à nous captiver. On est avant tout intéressé par le plan de Joaquin, qui fait feu de tout bois pour prendre à revers les cambrioleurs. Pour le reste, ce sont quelques scènes de violence bien crues – rappelant Reservoir dogs de Tarantino – qui retiennent notre attention.
Copyright Alejandra Saurit
Ce long métrage ne prend vraiment son envol qu’au moment où Joaquin commence à se mouvoir dans le tunnel. A de nombreuses reprises, on se demande s’il ne va pas se faire repérer par ces bandits qui sont loin d’être des enfants de cœur ! La deuxième partie atteint parfaitement sa cible au niveau de la tension. Le spectateur se demande fébrilement comment ce braquage va se terminer. Joaquin va-t-il parvenir à ses fins ? N’étant pas dans un thriller hollywoodien, on peut s’attendre à tout. D’ailleurs, la fin, même si elle a tendance à s’étirer quelque peu nous propose des rebondissements bien vus et un climax final où la tension est à son comble. La deuxième partie de cette œuvre est d’une excellente facture.
Copyright Alejandra Saurit
Au niveau de la distribution, Leonardo Sbaraglia tire bien son épingle du jeu dans le rôle peu évident sur le plan physique de Joaquin. Ses faits et gestes ne trahissent pas une personne valide dans la vie courante. On retiendra aussi la performance de Pablo Echarri, excellent dans le rôle du grand méchant que l’on ne souhaite pas croiser un jour ! Quant à Clara Lago, seule femme et espagnole dans un casting argentin, elle remplit son rôle de femme fatale mais ne laisse pas un souvenir impérissable par son jeu d’actrice.
En synthèse, Au bout du tunnel constitue un thriller globalement efficace à défaut d’être foncièrement original, tiré vers le haut par une deuxième partie qui gagne en intensité.
LE TEST DU BLU RAY
Les suppléments :
Un making of de seulement 5 minutes, qui apparaît plus comme un objet promotionnel du film qu’autre chose. On a également un espace découverte du catalogue de l’éditeur, Koba Films, avec des bandes annonces de The missing saison 1, Kingdom saison 1, Loft et Appel inconnu.
L’image :
L’image du blu ray est superbe et restitue très bien les différents contrastes du film. Les nombreuses scènes obscures du film ne souffrent d’aucun défaut en particulier.
Le son :
Piste audio dans un DTS-5.1 bien réparti. Le film est évidemment à regarder en version originale. Si le doublage français est correct, les voix en version originale sont bien plus claires et naturelles.
Galerie Photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.
birulune 17 septembre 2020
Au bout du tunnel - la critique du film + le test blu ray
Les œuvres qui sont comme ça, (gros "climax", comme dit le critique) ont un démarrage lent et laborieux, à croire que c’est volontaire, pour mieux nous en mettre plein la tronche. L’amourette, on a un peu plus