La blonde et moi
Le 11 avril 2007
Besson est de retour avec une fable étonnante, assez naïve, interprétée par un Jamel Debbouze à contre-emploi. Presque émouvant.
- Réalisateur : Luc Besson
- Acteurs : Jamel Debbouze, Gilbert Melki, Rie Rasmussen
- Genre : Comédie, Romance
- Nationalité : Français
- Editeur vidéo : Fox Pathé Europa
– Durée : 1h30mn
– Le site du film
Besson est de retour avec une fable étonnante, assez naïve, interprétée par un Jamel Debbouze à contre-emploi. Presque émouvant.
L’argument : André, arnaqueur à la petite semaine, traîne ses guêtres de combines en embrouilles. Il ment à tout le monde, à commencer par lui-même. Au bout du rouleau, il s’apprête à se jeter d’un pont quand il fait la rencontre d’Angela, son ange gardien...
Notre avis : Un long métrage de Besson en noir et blanc, nous n’avions pas vu ça depuis... Le dernier combat (1982), son attachant premier film, sorte de fantaisie post-apocalyptique sans paroles. Si le réalisateur-producteur a cherché à se racheter une crédibilité artistique, c’est à moitié réussi. Naïf, Angel-A apporte peu à l’édifice bessonien : les critiques continueront de pinailler et les fans d’adorer. Statu quo de rigueur, donc.
Après un Jeanne d’Arc (1998) qui versait volontiers dans le spectaculaire, Besson à privilégié, pour son retour au cinéma, une veine plus intimiste. Le film affiche volontiers les atours du buddy movie : couple mal assorti, humour un peu facile (la grande blonde, le petit Arabe), avec pour référence implicite la fameuse séquence de la cérémonie des Césars où Jamel fait face à une gigantesque Adriana Karembeu. Ceux que ça a amusés retrouveront dans Angel-a le même sens du contraste, le même type d’humour (Besson jouant volontiers du cadrage pour accentuer les différences de taille). Jamel Debbouze, dans un rôle plus nuancé qu’à l’habitude, s’en tire avec les honneurs, s’offrant même le luxe suprême, le temps de quelques scènes, de mettre ses pitreries de côté pour jouer la carte de l’émotion.
Avec Angel-A, Besson rend hommage à un certain cinéma social, celui du Capra de La vie est belle (l’histoire, rappelons-le, d’un type pour qui tout va de travers et qui s’apprête à se jeter d’un pont quand il rencontre une fille, véritable ange gardien, qui le sortira de sa morosité). Entre les deux metteurs en scène, il y a le même sens, désarmant, de la naïveté, cette même sympathie pour les marginaux, les exclus de la société (note en astérisque : heureux hasard de la programmation, Lady for a day de Capra ressort en salle aujourd’hui). Et, surtout, cette même façon de dire que personne n’est un perdant, qu’il suffit de chercher au fond de soi-même et de laisser libre cours à sa véritable nature. Humanisme et optimisme au programme, donc, avec un zeste de fantastique. Pourquoi pas, d’autant plus que Besson laisse de côté les insupportables tics qui ont fait la (mauvaise) réputation de la plupart de ses productions (filles et flingues, grosses bagnoles, montage épileptique) au profit d’une réalisation, osons le mot, posée, et superbement mise en valeur par le scope noir et blanc de Thierry Arbogast (collaborateur de longue date, soucieux des contrastes et se livrant à un vrai travail sur les lignes qui traversent le cadre).
On se demande alors pourquoi Besson, probablement hanté par la publicité qu’il a réalisée pour la candidature française aux Jeux Olympiques, se force à filmer un Paris de carte postale. Place de la Concorde, Sacré-Cœur, bateaux mouches, tour Eiffel, les lieux de tournages forment un véritable compendium à l’attention du touriste en goguette. L’office du tourisme appréciera. Nous, on préfère nettement son Paris nocturne, sorte de fantasmatique Paris by night illuminé comme l’intérieur d’un flipper.
À quelques approximations près (le réalisateur s’avère peu convaincant quand il s’agit d’aborder l’acceptation de soi, le destin), Besson réussit donc son retour au cinéma, avec ce joli film, presque émouvant.
Le DVD
Le(s) supplément(s) à ne pas rater : Un seul petit making of pour cette édition simple - la collector comprend la bande originale du film, un livret de quarante-huit pages et quelques modules supplémentaires. En vingt-six minutes très bien montées, on découvre les coulisses d’un tournage plutôt enjoué (équipe soudée, Besson poliment exigeant, Jamel Debbouze déconneur puis concentré). Les propos restent cependant superficiels. On ne sait rien de la genèse d’Angel-A par exemple, on ne connaît pas non plus la raison du choix du noir et blanc (même si on la devine), on se contentera de l’enthousiasme de Jamel à la lecture du scénario. On a juste le sentiment, à la vision de ce making of, que Besson a voulu retrouver ses premiers émois de réalisateur en tournant à l’arrache à cinq heures du matin avec peu de techniciens - un court-métrage de luxe puisque les steadycams sont légion. En résumé, c’est aussi léger que le film lui-même, aussi dispensable.
Image & son : L’unique intérêt de ce DVD repose sur ses qualités techniques. Encore une fois, Fox Pathé Europa livre un produit impeccable dont la précision confine à l’épure. Le noir et blanc, léger en contraste, est tel que proposé en salles à sa sortie et rend parfaitement hommage au travail de chef opérateur Thierry Arbogast. La piste DTS 5.1 achèvera de vous coller dans votre canapé, tant les détails sonores sont saisissants.
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babay 3 janvier 2006
Angel-A
A voir pour Jamel Debbouez qui est vriament excellent dans ce film. le film en lui même est plutôt sympathique également Ca faisait un moment que Besson n’avait pas fait un film un peu "personnel". Ca lui va bien. Et Jamel, vraiment confirme son immense talent !
puremorning 6 janvier 2006
Angel-A
Que dire de ce film ? Le scénario est inexistant avec des dialogues bébêtes, l’interprétation mauvaise (que dire de Rie Rasmussen -qui ressemble étrangement à Milla Jovovich- à part qu’elle est tout sauf actrice), Paris filmée en noir et blanc est belle mais Paris déserte est-ce vraiment Paris ?
La scène de l’ange est un ridicule.
enfin je déconseille ce film, 1h30 d’ennui total, un film qui n’apporte rien. Dommage.
Stéphanie Alves 7 janvier 2006
Angel-A
Je suis complètement d’accord avec puremorning sur le scénario "bêbête".
C’est vrai que ces dialogues creux, fait de clichés fatiguent et gâche les points positif du film : la photographie et l’interprétation de Djamel.
Je mets un oeil pour ça.
Sincèrement si vous ne l’avez pas encore vu vous pouvez largement attendre le dvd... ou le passage Tv.
cgaillardot 19 janvier 2006
Angel-A
J’ai bien aimé Paris en noir et blanc, vide de monde, cela change.
Côté histoire : certes, cela ressemble un peu à du déjà vu, mais pourquoi ne pas se laisser prendre un peu au jeu. Djamel Debouze y joue très bien (enfin un rôle différent de ce qu’il est sur scène - où je ne l’aime pas -).
A voir lorsqu’il sortira en vidéo pour se faire un avis.