Le coup de cœur de l’été
Le 27 août 2013
Remarqué en 2009 grâce à La Merditude des choses, le Belge Felix Van Groeningen confirme son statut de cinéaste à suivre avec Alabama Monroe. Un mélodrame poignant porté par des acteurs formidables et une BO sublime.
- Réalisateur : Felix Van Groeningen
- Acteurs : Johan Heldenbergh, Veerle Baetens, Nell Cattrysse, Geert Van Rampelberg
- Genre : Drame, Mélodrame
- Nationalité : Belge
- Distributeur : Bodega Films
- Durée : 1h52mn
- Date télé : 6 février 2017 20:50
- Chaîne : Arte
- Titre original : The Broken Circle Breakdown
- Date de sortie : 28 août 2013
Résumé : Didier et Élise vivent une histoire d’amour passionnée et rythmée par la musique. Lui, joue du banjo dans un groupe de Bluegrass Country et vénère l’Amérique. Elle tient un salon de tatouage et chante dans le groupe de Didier. De leur union fusionnelle naît une fille, Maybelle...
- © Pandora Filmverleih
Critique : Après deux longs métrages qui n’avaient pas dépassé les frontières belges, Felix Van Groeningen trouvait pour la première fois le chemin des écrans français en 2009 avec La Merditude des choses. Cette comédie dramatique, qui eut son petit succès dans l’Hexagone (116 000 entrées au terme de sa carrière), narrait les mésaventures de Gunther Strobbe, un jeune garçon coincé dans une famille de marginaux régulièrement alcoolisés. Avec Alabama Monroe, son quatrième long métrage, le réalisateur change complètement de registre. Soit l’histoire de Didier (Johan Heldenbergh, déjà à l’affiche de La Merditude des choses), leader du groupe Broken Circle Bluegrass, d’Elise, jeune tatoueuse qui en devient la chanteuse, et de leur fille Maybelle, à qui on découvre un cancer alors qu’elle n’a que six ans. Si le pitch fait rapidement penser à La Guerre est déclarée, où Valérie Donzelli et son ancien compagnon Jérémie Elkaïm « revivaient » la maladie de leur fils sur fond d’électro/pop, le traitement est ici bien différent. Histoire d’amour fusionnelle, drame familial, combat contre la mort... Alabama Monroe brasse les thèmes et les registres – feel good movie, drame… - avec brio. Plutôt que de bâtir son récit de façon linéaire – l’option retenue jusqu’au premier montage –, Félix Van Groeningen a décidé de le déconstruire, rendant l’histoire d’autant plus forte. Durant la première moitié du film, le réalisateur dévoile ainsi, parallèlement, le combat de Didier et Elise contre la maladie de Maybelle, la construction de leur couple à travers des moments triviaux mais chargés en émotion, et les premières années de vie de leur fille avant qu’elle ne tombe malade. En alternant tristesse et allégresse, le cinéaste parvient à élaborer des séquences d’une rare intensité émotionnelle. Le charme de ses deux interprètes principaux, formidables de justesse et d’honnêteté, y est bien sûr pour beaucoup.
- © Pandora Filmverleih
L’une des (très) bonnes idées du film tient dans le choix de sa bande originale, exclusivement composée par le groupe belge The Broken Circle Bluegrass – dont le leader n’est autre que Johan Heldenbergh. Un choix inattendu qui s’avère rapidement essentiel à la démarche de Félix Van Groeningen : raconter une histoire infiniment triste sans jamais tomber dans le misérabilisme ou le hold-up sentimental. Le bluegrass, style musical au croisement de la country et du blues, devient ainsi un moyen de « désamorcer » les séquences dramatiques, sans pour autant les priver de leur émotion. Au fur et à mesure des épreuves traversées par les deux protagonistes, la BO évite au film de sombrer dans une mélancolie trop appuyée – une prouesse au vu du sujet, hautement éprouvant – en privilégiant toujours l’espoir au défaitisme. Une ode à la vie, en quelque sorte. Pour autant, Félix Van Groeningen ne cherche jamais à édulcorer la réalité. La maladie de Maybelle est montrée de façon concrète (fatigue chronique, traitements à répétition, perte de cheveux…) ; l’impuissance de Didier et Elise, qui finit par mettre en danger leur couple, n’est jamais passée sous silence. Souvent éprouvant, toujours émouvant, Alabama Monroe est de ces films qui continuent à vous habiter bien après les avoir découverts. Ne le ratez pas.
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Bruno Rit 16 août 2013
Alabama Monroe - Felix Van Groeningen - critique
Très déçu par Alabama Monroe, que j’ai trouvé d’une niaiserie incroyable. Ses personnages sont surfaits, tout comme ses situations. Et son discours politique est bancal - mention spéciale à la séquence avec Bush, ahurissante de bêtise.
Terrence Baelen 19 août 2013
Alabama Monroe - Felix Van Groeningen - critique
L’idée de filmer un couple anéantit de façon non linéaire est plombé par des excès de pathos par-ci et par-là, alourdissant considérablement le scénario. Pas mal fait dans l’ensemble, mais c’est LOURD !