Le meilleur Ozon ?
Le 13 novembre 2020
Totalement irréaliste, burlesque et presque loufoque. On aime !
- Réalisateur : François Ozon
- Acteurs : Isabelle Huppert, Fanny Ardant, Emmanuelle Béart, Danielle Darrieux, Ludivine Sagnier, Catherine Deneuve, Virginie Ledoyen, Firmine Richard
- Genre : Comédie, LGBTQIA+, Film culte
- Nationalité : Français
- Distributeur : Mars Distribution
- Editeur vidéo : Paramount Home Entertainment
- Durée : 1h43mn
- Date télé : 29 mars 2024 23:15
- Chaîne : Chérie 25
- Date de sortie : 6 février 2002
- Festival : Festival de Berlin 2002
Résumé : Dans les années cinquante, dans une grande demeure bourgeoise en pleine campagne, les gens sont sur le point de fêter Noël. Mais un drame se produit : le maître de maison est retrouvé assassiné. Le ou plutôt la coupable se cache parmi huit femmes que fréquentait régulièrement la victime. Commence alors une longue journée d’enquête, faite de disputes, de trahisons et de révélations.
Critique : Dans la famille Ozon, je voudrais la mère, la grand-mère, les filles, la sœur, la tante, les bonnes... Huit femmes (et pas des moindres : Danielle Darrieux, Catherine Deneuve, Isabelle Huppert, Fanny Ardant et les autres) sont réunies dans leur maison familliale isolée sous la neige.
Au bout d’un quart d’heure de film, tous les éléments sont mis en place pour que l’intrigue policière commence : le crime, le poignard, la victime, les suspects.
Suzon (Virginie Ledoyen) mène l’enquête : elle interroge chaque membre de la famille et chacune raconte son dernier moment passé avec la victime. Déjà, les regards soupçonneux se croisent...
- © 2002 Fidélité Films. Tous droits réservés.
La ligne téléphonique sectionnée, la panne de voiture, les vols... relancent l’intrigue et laissent à penser que l’assassin est encore dans la maison.
De secrets en mensonges, d’accusations en révélations, les huit femmes vont régler leurs comptes sur un ton incisif et drôle. Entre prises de bec et bagarres, elles se confient les unes aux autres, parfois en chansons, véritables pauses, qui ponctuent et relancent le suspense.
Totalement irréaliste, burlesque et presque loufoque 8 femmes plonge le spectateur dans une atmosphère qui oscille entre un Agatha Christie et une partie de Cluedo. Ce qui compte dans ce film, c’est la grâce des actrices (chacune est symbolisée par une fleur), l’humour un peu noir, pas très français mais délicieusement british, les artifices à la limite du kitsch et la sophistication d’un cinéma qui n’est pas sans rappeler celui du Hollywood de jadis. Ozon signe une réalisation impeccable avec à son service un casting impressionnant. Peut-être son meilleur film à ce jour.
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manonde 24 janvier 2006
8 femmes (Huit femmes) - la critique
Atmosphère, atmosphère, ce film a une gueule d’atmosphère !
Dans une maison loufoque où habitent des hurluberlus non moins loufoques, il se passe des événements étranges...
Déjà, il y a un meurtre, ce qui n’est pas banal, mais après, c’est la cascade : révélations rocambolesques, haines, pulsions inattendues, l’assassinat a ouvert la boite de Pandore d’une réaction en chaîne assez déroutante.
Le film se déroule dans une atmosphère totalement kitsch : décors tape-à-l’œil, bande originale surannée (dont l’indémodable Marie Laforêt, reprise par Virginie Ledoyen qui nous chante « toi mon amour mon ami, quand je rêve c’est de toi etc. »), dialogues décalés, situations improbables.
François Ozon s’est amusé à diriger ses huit femmes, huit monstres sacrés du cinéma français pour mon plus grand plaisir.
rustimous 21 novembre 2006
8 femmes (Huit femmes) - la critique
8 femmes, 8 vedettes, un excellent réalisateur...
Mélangez tout cela et vous obtenez un magnifique cocktail, un petit bijou du cinéma, 8 femmes.
Avant sa sortie, j’étais sceptique sur la qualité du film. Les castings de rêve sont trop souvent décevants... C’est sans grande conviction que je me suis rendue à l’avant première. Et pourtant, pendant toute la durée de la projection, je suis restée rivée à l’écran.
Le scénario est un classique de l’intrigue policière : un homme meurt, dans sa chambre, seul mâle entouré de 8 femmes. Epouse, fille, bonne, tante... Elles sont toutes réunies, paniquant dans leur maison fermée, cernée par l’hiver. Cela ne peut être que l’une d’entre elles la coupable...
L’huis clos aurait pu s’arrêter là. Et pourtant Ozon dépasse l’intrigue policière en laissant s’épanouir peu à peu les personnalités des 8 suspectes : envie, jalousie, amours cachées, frustrations... Tous leurs travers éclatent, toutes les horreurs que portait la famille se dévoilent enfin au grand jour.
C’est un grand déballage familial, qui aurait pu tourner au ridicule, et pourtant... Ozon filme les travers de ses 8 femmes et en même temps les magnifie, nous les fait aimer. Au fil des minutes on se sent happé par les personnages, on a envie de savoir qui est la coupable et paradoxalement... On leur trouve déjà des excuses.
Si le scénario tient en haleine, la technique cinématographique n’est pas en reste.
Au début, on a l’impression d’être devant un téléfilm aux mauvais acteurs. On se croit dans un théâtre, on se dit qu’on va sortir, tant la pièce est mauvaise.
Cette distanciation, constamment entretenue, est un coup de maître. Le film tourne à la comédie musicale et tout à coup les actrices se mettent à chanter, chacune à leur tour, avec leurs voix non doublées, souvent un peu fausses ou cassées.
Cette distance permanente crée un curieux effet : on est dans l’histoire et en même temps on sent que toutes les femmes jouent un rôle, s’inventant un personnage. On a encore plus envie de voir tomber les masques...
Les actrices sont toutes excellentes, toutes générations confondues. Voir Catherine Deneuve égalée par Virginie Ledoyen est un plaisir.
A tout cela j’ajouterai enfin l’ambiance : un huis clos hivernal, à regarder au coin du feu. Un petit bijou sans action, sans violence, où tout est concentré dans les interactions entre les personnages, sans que jamais le spectateur ne s’ennuie.
Les images sont très belles, comme si dans cette maison tout ne pouvait être que parfait... sauf les âmes de celles qui y habitent.
François Ozon signe là, selon moi, son meilleur film !
alinea 5 mars 2007
8 femmes (Huit femmes) - la critique
Ambiance à la "Agatha Christie", film joué façon "théâtre", décors et costumes kitchs... rien ne sonne vrai et même si je n’aime pas spécialement les comédies musicales, j’ai été sensible à cette atmosphère surréaliste. Un soupçon de nostalgie plane entre dialogues venimeux (mais tellement jouissifs !) et règlements de comptes... c’est surprenant et toutes les actrices sont géniales (gérer tous ces egos sur le plateau a dû représenter un drame pour Ozon) 8 femmes est un 8 clos à l’humour noir où la morale a pris des vacances sans donner de raison. Il ne peut être comparé tant il est désarmant et c’est sans doute une des raisons qui l’ont fait passer à côté des César. Isabelle Huppert reste ma préférée et la fin a eu la bonne idée de me surprendre et... rien que pour ça... ça valait le coup !
vincentho 8 mars 2007
8 femmes (Huit femmes) - la critique
Coup de coeur pour ce film, sans doute appelé à devenir culte. Très bonne adaptation d’une pièce de théâtre, dont on retrouve l’atmosphère. Une pleïade d’actrices à rendre jaloux un Ocean’s twelve (même si elles ne sont que huit). Et une scène hallucinante entre Catherine Deneuve et Fanny Ardant(mais chut, je ne vous en dit pas plus).
Tigredesmers 2 janvier 2020
8 femmes (Huit femmes) - la critique
C’est sans doute le meilleur film de François Ozon, la pression devait être grande avec ce casting, il a parfaitement réussi à diriger toutes ces fabuleuses actrices. L’idée de les faire chanter contribue au succès de ce classique, leurs voix et leurs danses débordent de sensualité. C’est un vrai régal de les voir se disputer, se dire des choses horribles pour mieux se raccommoder, la palme revient à Isabelle Huppert qui campe une héroïne au double visage tout à fait irrésistible. Certainement le rôle le plus difficile des huit femmes. Un film à savourer pour son casting de rêve.