Echec et mat
Le 15 septembre 2012
Malgré un casting impeccable et une bonne idée de départ, Sidney Lumet manque son coup, oubliant de soigner ses personnages et les véritables raisons du drame.
- Réalisateur : Sidney Lumet
- Acteurs : Philip Seymour Hoffman, Albert Finney, Marisa Tomei, Ethan Hawke, Michael Shannon
- Genre : Drame
- Nationalité : Américain
- Durée : 1h55mn
- Titre original : Before the Devil knows you're dead
- Date de sortie : 26 septembre 2007
Malgré un casting impeccable et une bonne idée de départ, Sidney Lumet manque son coup, oubliant de soigner ses personnages et les véritables raisons du drame.
L’argument : Andy et Hank, deux frères, montent un braquage parfait sur la bijouterie de leurs parents. Quand le "coup du siècle" foire et que leur mère est tuée, c’est toute la famille qui descend aux enfers...
Notre avis : Sidney Lumet, revenu aux affaires l’an passé avec le surprenant mais inégal Jugez-moi coupable, fatigue. Pourtant servi par un casting trois étoiles (Seymour Hoffman, Hawke, Tomei, Finney), 7h58 peine à sortir de la masse des thrillers noirs qui envahissent les écrans à l’approche de l’automne. Drame familial noir plus que véritable suspense (on sait dès les premiers instants que l’affaire va mal finir), son dernier long, s’il parvient à garder un rythme soutenu au fil de crises successives, n’arrive pas à émouvoir et à susciter l’effroi.
Il y a pourtant là matière à donner froid dans le dos. Andy et Hank (Seymour Hoffman et Hawke) sont les meurtriers indirects de leur propre mère ; dans leur désarroi, ils sont confrontés à la colère de leur père, qui ignore tout de leur combine ; ils doivent assister aux funérailles rongés par la culpabilité. Quand on sait que pour parfaire le tableau Hank couche avec la femme d’Andy, leur vie est le pire des enfers ! Si la chute des deux frères loosers, les gaffes et les mauvaises décisions successives qu’ils prennent permettent à 7h58 de surnager, leur peine et désespoir importent peu au spectateur. En effet, les problèmes familiaux, pourtant au centre de l’intrigue, restent trop superficiellement traités (les sempiternels conflits père-fils par exemple). On comprend bien la galère dans laquelle les deux protagonistes se sont mis, mais on passe rapidement sur les raisons qui les ont poussés à tenter le diable (l’avarice et l’envie de satisfaire sa femme pour Andy, la misère sociale et la pension alimentaire de sa fille pour Hank, rien de très original, donc).
La structure elle-même finit par peser. 7h58 marche en flash-back successifs, reprenant l’emploi du temps de chacun des personnages quelques jours avant le braquage au moment du crime. Lassant à la longue, le procédé se dissipe, un peu tard, pour laisser la place à une fin aussi inévitable que décevante. Quelque part entre la noirceur des frères Cohen et de James Gray, 7h58, parce qu’il n’a ni la virtuosité des premiers, ni le sens de la tragédie du second, aura bien du mal à se démarquer dans le flot de sorties de cette fin de rentrée.
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Norman06 27 avril 2009
7h58 ce samedi-là - La critique
Le vétéran Sidney Lumet signe un drame policier et familial d’une maîtrise parfaite. À la fois classique et moderne dans sa forme (le jeu brillant sur le montage), le film surpasse de loin les dernières réussites du genre et a des accents de tragédie grecque. Un sommet !