Le 18 mai 2006
- Acteur : Samuel Le Bihan
Revoici Samuel Le Bihan d’actualité en tant qu’acteur/doubleur dans Cars. Rencontre avec une personnalité des plus sympathiques.
Si le cinéma ne lui a pas franchement offert de grands rôles depuis quelques années, revoici Samuel Le Bihan d’actualité en tant qu’acteur/doubleur dans le dernier Pixar, Cars. Rencontre avec une personnalité des plus sympathiques.
Rien ne prédestinait Samuel Le Bihan à la comédie. Plutôt parti pour devenir peintre ou dessinateur, le charmeur de ses dames a fini par suivre les cours Florent un peu par hasard. Le hasard (et le talent) faisant bien les choses, il a croisé les filmographies prestigieuses de René Féret, Krysztof Kieslowski, et surtout de Bertrand Tavernier qui va le lancer pour de bon avec Capitaine Conan en 1996. La suite est connue. Les succès de Vénus beauté (institut), de Jet set et du Pacte des loups en font une vedette nationale à part entière. Si le cinéma ne lui a pas franchement offert de grands rôles depuis quelques années, le revoici d’actualité en tant que réalisateur (d’un moyen métrage), producteur (d’un one man show à succès) et acteur/doubleur dans le dernier blockbuster des studios Pixar, Cars. Rencontre avec une personnalité des plus sympathiques.
Vous avez brassé les genres au cinéma. Avec Cars, vous goûtez à l’animation.
Etes-vous un amateur de cartoons ?
Oui, plutôt. Un peu comme tout le monde. Je n’avais jamais doublé auparavant. J’avais fait savoir que cela me dirait bien de doubler un dessin animé et c’est allé jusqu’aux oreilles des gens de Disney qui, lorsqu’ils étaient en préparation de Cars, le dernier Pixar, m’ont appelé pour me demander si cela m’intéressait.
J’imagine que quand Disney et Pixar vous proposent une telle offre, on ne peut pas la refuser.
Oui, surtout si c’est Pixar. (Il rit.) Enfin, Walt Disney évidemment. Walt Disney, ce sont des rêves d’enfant, mais ce qui est formidable chez Pixar, c’est qu’ils ont gardé ce côté un peu potache, l’insolence des adolescents attardés, et j’adore ça. En plus du rêve, de traiter des valeurs familiales et des valeurs humaines très fortes comme l’amitié, ils ont su garder un humour incroyable qui me touche beaucoup personnellement.
Vous aviez vu toutes leur productions auparavant ?
Je pense, oui, je pense les avoir toutes vues.
L’universalité de Pixar n’est plus à prouver. Leur animation touche tous les publics...
Oui, c’est ça qui est génial. Cars, c’est un vrai divertissement familial car on y trouve plusieurs niveaux de lecture. Il y en a pour tout le monde. Les grands n’ont pas à se mettre au niveau des petits. Les enfants vont y trouver du rêve, des valeurs humaines fortes et un humour qui leur est propre, mais les adultes se retrouveront dans un humour qui leur sera destiné. C’est ça qui est très fort.
Vous nous parlez de votre personnage ? Chick Hicks.
Chick Hicks est une espèce de Poulidor, c’est l’éternel second, qui ne va pas forcément toucher le cœur du public. Il est en effet prêt à utiliser les sentiments les plus bas, les plus veules et les plus lâches pour gagner. Il est prêt à tout pour réussir, y compris à sacrifier son humanité.
A l’heure de la crise du pétrole, ne pensez-vous pas que Cars et sa société à quatre roues sort dans un mauvais contexte et que l’on peut se méprendre sur son message ?
Non, cela n’a rien à voir. Ce n’est pas lié à l’économie américaine mais plutôt à la mythologie américaine. Les USA n’ont pas de passé. Ils ont entre autres créé leur passé récent sur l’industrialisation et les techniques nouvelles. Les voitures des années 50 font partie de leur patrimoine historique et culturel. C’est dans ce sens qu’il faut le voir. La Route 66 appartient à cette culture américaine, avec ses musiques et ses paysages.
Vous êtes également à l’affiche du Passager de l’été au côté de Catherine Frot. De Laura Smet et de Mathilde Seigner. Une jolie distribution...
J’ai rencontré Florence Moncorgé-Gabin, la réalisatrice, au moment où j’ai reçu le Prix Jean Gabin. On est resté amis et je l’ai vu développer cette histoire, chercher des producteurs, faire évoluer son scénario. Il était donc naturel pour moi de faire une apparition dans ce film que j’ai vu évoluer.
Vos projets pour le deuxième semestre ?
J’ai une actualité très riche en ce moment. J’ai réalisé un court métrage cette année, et j’aimerais bien passer à la réalisation d’un long. Mon court est en vente en DVD dans une collection qui s’appelle "Sable noir", qui regroupe six moyens métrages dont le mien, Alphonse Funèbre. C’est curieux d’ailleurs, j’ai eu pour ma première réalisation d’excellentes critiques, des critiques nettement supérieures à celles que j’ai pu recevoir en tant que comédien.
Je suis sinon en train de tourner Frontière, le premier long de Xavier Gens, et je produis également François-Xavier Demaison qui est au théâtre de la Gaîté Montparnasse où il fait un one man show.
De toutes ces casquettes, laquelle vous satisfait le plus ?
En fait, c’est entreprendre qui me motive. J’ai une passion pour la création. Entreprendre, à plusieurs, gérer une entreprise... J’avais ce même sentiment quand j’ai réalisé mon moyen métrage.
Et vous avez une idée de long métrage ?
Oui, j’aimerais bien écrire un polar. Il est écrit en vérité.
Vous avez joué dans deux co-productions étrangères tournées en anglais l’an dernier, deux bides retentissants. Quel regard portez-vous aujourd’hui sur Le pont du roi Saint-Louis et Le dernier signe).
Le pont du roi Saint Louis, c’est une œuvre très culturelle qui appartient vraiment au patrimoine anglo-saxon, une œuvre très spécifique, un peu comme Victor Hugo chez nous. C’était un film mystique, sur l’existence de Dieu. C’était très particulier, pas du tout commercial de toute façon. C’était vraiment le pied d’être dedans. La distribution était insensée (Robert de Niro, Harvey Keitel, Gabriel Byrne, Kathy Bates..., ndlr) et puis j’ai aimé les questions que le film posait !
Le dernier signe n’a pas forcément bien marché en France, mais il a très bien marché dans le monde entier. (Samuel devrait revoir ses sources sur ce point, ndlr.) Il s’est bien vendu à l’étranger. Je crois que les producteurs sont très contents de ce film. Artistiquement, on ne peut pas toujours faire des films réussis. C’est comme cela.
Est-ce vrai que vous étiez doublé sur le film ?
Euh... (Silence de quatre secondes.) Paraît-il... Je ne sais pas. Qui vous a dit cela ?
C’était un bruit qui courait lors de la projo de presse.
Non, ce n’est pas vrai. (Pas très convaincu, ni très convaincant.)
De toute façon, vous parlez bien anglais... Vous avez d’ailleurs vécu aux States.
Ouais, ouais.
Allez, changeons de sujet, vous étiez du casting du Pacte des loups de Gans qui vient de sortir Silent Hill. Vous l’avez vu ?
Ah oui ! Christophe a réalisé là son meilleur film. Il a une telle évolution en tant que metteur en scène. Il va toujours plus loin dans la précision. Il exprime de mieux en mieux son univers que je trouve magnifique.
Et Camping de Fabien Onteniente ?
J’ai beaucoup rigolé. C’est un peu pareil, je pense que Fabien est en train de trouver son style et d’avoir une unité. Auparavant, c’était beaucoup plus éclaté. Là, il est en train de trouver sa patte. Il a un vrai talent pour dépeindre des milieux socioculturels.
En tout cas, c’est toujours mieux que Jet set 2.
Oui, c’est vrai. Je n’ai pas compris ce qu’il a voulu raconter avec Jet set 2. Et les gens non plus. C’est des choses qui arrivent.
Pour conclure, quels sont pour vous les films-clés de votre carrière ?
Sans hésiter Capitaine Conan, Vénus Beauté et Le pacte des loups, ce sont vraiment les trois films clés de ma carrière.
Propos recueillis à Paris, le 6 mai 2006
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