Le 12 septembre 2007
Un mois et demi après sa sortie, Ratatouille s’avère un triomphe surprenant et se pose comme le chantre cinématographique de la réconciliation franco-américaine.
Un mois et demi après sa sortie, Ratatouille s’avère un triomphe surprenant et se pose comme le chantre cinématographique de la réconciliation franco-américaine.
Plus de cinq semaines ! Plus de cinq semaines qu’il tient tête du haut de ses quelques centimètres à une ribambelle de blockbusters et de sorties estivales. Les 4 Fantastiques, eux-mêmes, n’auront rien pu faire contre la frénésie Ratatouille qui a séduit plus de 6 millions de spectateurs dans l’Hexagone et qui se dirige vers les 7 patates. Premier vrai succès de Disney depuis que le studio se met à sortir ses armes fatales en été après les déceptions françaises somme toute relatives de Lilo et Stitch et Les indestructibles. Comme si pour se laisser vraiment séduire, nous avions eu besoin d’une transposition du récit sur notre territoire. A part cela, la France n’est pas chauvine ! A d’autres. L’échec cuisant du Pixar de l’an dernier, Cars, sorti dans l’indifférence en raison de son attachement aux grands mythes américains, l’avait déjà prouvé. L’Amérique, surtout profonde, ne passionne pas forcément les mangeurs de baguettes et de camembert, surtout depuis la brouille post-Irak et l’avènement du grand chef Bush.
L’heure de la réconciliation entre la France et les USA semblerait donc avoir retenti. Disney/Pixar refusant de s’abandonner aux clichés anti-français (et oui, la souris n’est pas une terroriste vouée à empoisonner les clients du restaurant - potentiellement américains) qui ont pollué les States depuis quelques années, les Gaulois ont cédé goulûment à la magie d’une œuvre originale qui pour une fois n’était ni une suite, ni un remake, ni une adaptation d’attraction de parc à thèmes, de série télé ou autre jeu vidéo. Oui, ils ont savouré la délicieuse sensation de respect offerte à Paris, comme si une main se tendait à eux pour tourner la page.
La preuve outre-Atlantique. Les Américains n’ont-ils pas de leur côté, ces deux derniers mois, accueilli triomphalement La môme (près de 10 millions de dollars au box office local) et Two days in Paris (déjà plus 2.5 millions de billets verts pour la réflexion bobo burlesque de Julie Delpy sur les relations franco-américaines) ? Ils se sont d’autant plus ouverts à notre culture qu’ils ont même reçu sur leurs terres notre président ubiquiste pour qui l’exécutif est devenu un vrai show à ... l’Américaine bien sûr. Et ce n’est pas la visite concession de Kouchner en Irak qui va contredire la tendance.
L’ère est par conséquent à la réconciliation de nos deux peuples grognons. Jusqu’à quand ? On peut légitimement se poser la question. Jusqu’à la sortie de Rush hour 3 à Paris peut-être ?! Et oui, c’est que les stéréotypes ont la dent dure. Ce n’est pas encore demain que l’on va enfin pouvoir dévorer nos hamburgers sans avoir mauvaise conscience
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