Radiohead donne dans la musique d’ascenseur avec Lift

La petite histoire raconte que Radiohead considérait, en 1997, la chanson Lift comme un tube potentiel trop puissant pour l’inclure dans leur album somme OK computer. Le groupe n’était pas habitué aux tubes et se méfiait des titres cannibalisant toute l’attention au détriment de la globalité d’un projet.
En 1997, quand sort le titre Paranoid Android, qui se classe 3e des charts au Royaume Uni, top ten à l’instar de Karma police et No Surprises, la formation de Thom Yorke, n’a connu les hauteurs des charts britanniques qu’à deux reprises, avec Creep qui se hissait en 7e place en septembre 1993, puis, en 1996, avec Street Spirit (Fade Out) qui réussit l’exploit de se hisser en 5e place.
Le succès colossal de OK Computer en fit l’un des sommets de la Britpop des années 90, et peut-être, peut-on considérer l’album comme le requiem du mouvement ; la complexité des morceaux allaient abattre une bonne fois pour toute les emphases d’Oasis et la pop lumineuse de Blur des débuts.

Vingt ans plus tard, l’on célèbre ses 20 ans. L’occasion pour le groupe de marquer l’événement par la réédition de OK computer avec des éditions magistrales, sur lesquelles figurent des pépites écartées, tel Lift qui ne devint pas leur ascenseur vers la popularité irrationnelle des groupes de stades comme Coldplay. Bien leur en a pris, à écouter aujourd’hui, l’on replonge dans la dépression de l’époque, avec l’impression stupéfiante que le morceau n’a pas pris une ride. Contrairement au chanteur, figure clocharde d’un clip sous apnée, dans un ascenseur où l’homme triste observe la vie d’un étage à l’autre. Très beau morceau de clip pour une chanson puissante, loin des expérimentations à suivre de ce groupe étendard qui aura marqué le showbiz tout en restant en retrait de ses contingences.