Le 30 septembre 2009
Doit-on avoir un point de vue sur l’arrestation de Polanski ? Pas si sûr.
Coup d’oeil sur l’actualité de la semaine et sur l’affaire Polanski.
Durant ces 30 dernières années la justice américaine n’aura jamais cessé de harceler le cinéaste Roman Polanski pour une sombre histoire de mœurs, que d’aucun qualifierait très vite de pédophile, pour laquelle le réalisateur franco-polonais avait déjà purgé une peine de prison d’un mois. Mais quelques vices de procédure plus loin, l’auteur de Répulsion et du Locataire a dû fuir les Etats Unis, alors que la menace d’une nouvelle sentence plus stricte s’amplifiait. Trente ans plus tard, le cinéaste a été arrêté en Suisse, à l’occasion d’un coup pendable qui nous ferait presque ironiser sur la pseudo neutralité suisse. Toutefois, où se nicher entre l’opinion publique qui réclame aveuglément la confrontation au juge d’un justiciable comme tout le monde et le macrocosme culturel mondial qui défend trop systématiquement un proche à la filmographie remarquable ? A chacun sa conviction. Personnellement je doute qu’il soit si aisé d’en avoir une, même si dans mon for intérieur, je penche irrémédiablement vers la clémence. En attendant, pour se forger une opinion plus raisonnable, peut-être serait-il bon de se replonger dans le documentaire Polanski : wanted and desired qui ressort ce mercredi dans une salle parisienne. Histoire d’éviter les jugements hâtifs que trop de monde, dans un camp comme dans un autre, aime à assener.
Cette sinistre affaire ne doit pas pour autant nous faire occulter la riche actualité cinématographique de la semaine. Des merveilles et des coups de poing violents la jalonnent. Treize nouveaux films, la plupart tout bonnement passionnants. Le plus beau est une réflexion formidable et carrément déprimante sur l’existence, tout en pâte à modeler, et compte parmi nos plus gros coups de foudre de l’année. Il s’agit du magistral Max & Mary. Une merveille.
Pour les amateurs de film de genre, Pandorum sera une véritable claque cinématographique. Un sommet dans l’épouvante spatial qui renverra les aficionados à leurs plus grands classiques, d’Alien à The Descent.
Dans un genre plus populaire, il serait dommage de ne pas se distraire avec Le Petit Nicolas. Un an de promotion et le voilà qui débarque enfin en culotte courte. Ca tombe bien, les saynètes sont drôles et percutantes. On adhère ! De la fraicheur, le romantique (500) jours ensemble en a également à revendre et saura séduire les amateurs de petits bijoux indépendants comme le festival de Sundance sait nous en offrir chaque année.
Pour ceux qui aiment coller à la réalité, nous ne saurions trop leur conseiller The cove, cri d’alarme percutant sur la disparition des dauphins, honteusement massacrés dans une baie de l’archipel japonais, tandis que La vida loca offrira un regard préoccupant sur les gangs d’Amérique latine. Une immersion d’un an dans la vie de jeunes sans foi ni loi, qui aura peut-être coûté la vie du réalisateur, Christian Poveda, retrouvé assassiné au Salvador il y a quelques jours de cela. Une tragédie humaine comme il y en a malheureusement beaucoup dans ces quartiers de violence.
Pour ceux qui ne sont toujours pas persuadés que le week-end devra se passer au cinéma, Claude Miller et son fils livrent en famille un regard chirurgical sur la filiation dans Je suis heureux que ma mère soit vivante, Steven Soderbergh revient pour la troisième fois de l’année avec l’honnête The informant, Park Chan-wook joue délicieusement au provocateur avec Thirst et c’est cette semaine que sort en salle le dernier film de Guillaume Depardieu, Au voleur, que nous n’avons malheureusement pas pu voir. Bref, à quelques rares exceptions, aussi essentielle soit-elle, cela ne sera pas forcément une semaine toujours très drôle. Vous voilà prévenus.
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