Noël 2009 : tops et flops de fin d’année.

A voir, à fuir ? Nos avis et nos impressions de succès et de bide à venir. Bref, tout sur cette fin d’année record !

Alors qu’Arthur et la vengeance de Maltazard vient de sortir et au vu de ses premiers chiffres, le second épisode de la trilogie de Besson semble bien parti pour suivre la voix balisée des Minimoys et ainsi donc dépasser les 6.3 millions d’entrées de son prédécesseur. Malgré ce film de poids, la compétition pour les fêtes de Noël est particulièrement féroce, mais toujours suspendu au point d’interrogation Avatar.
Alors que le premier film de James Cameron en plus de dix ans ne sera montré à la presse française que le vendredi précédant sa sortie, personne n’a donc pu vraiment juger sur pièce l’énormité du morceau, malgré des diffusions de 20 minutes de métrage en août dernier. Triomphe ou non, Avatar et son histoire d’amour colorée, débarquera en 3D dans 250 cinémas (sur une combinaison totale de 720 sites), c’est-à-dire tous les circuits sauf celui d’UGC peu prompt à investir alors qu’il est le leader de l’exploitation. Pour l’occasion, on conseillera sur Paris le choix d’une diffusion dans les meilleures conditions possibles, c’est-à-dire en 3D numérique au Max Linder sur l’un des écrans les plus larges et les plus réputés de la capitale. De quoi déserter l’UGC Ciné Cité du quartier voisin ?
Avatar fera sûrement ressentir son incroyable concurrence auprès des autres sorties 16. Courageux, le décalé Max et les maximonstres, petit succès aux USA ne devrait pas lui faire de l’ombre, tandis que la romance sur fond de désert du Dernier vol de Karim Dridi, avec Marion Cotillard dans son premier rôle français depuis La môme et Guillaume Canet, essaiera de séduire un public plus âgé et probablement plus féminin. Le triomphe n’est pas attendu.
Si il ne faudra pas s’attendre à grand-chose de la part de productions aux bides déjà retentissants (L’assistant du vampire, La folle histoire d’amour de Simon Eskenazy ou La sainte victoire) , le très sombre La route est bien parti pour faire un joli chemin en décembre grâce à un bon bouche-à-oreille, des critiques élogieuses et surtout un très joli démarrage parisien. De quoi permettre à Metropolitan de compenser avec le bide probable de Solomon Kane, trop mauvais pour attirer les masses le 23 décembre prochain.
Parmi les productions déjà sorties, Twilight 2 pourrait rebondir et glaner de nouvelles ados accrocs aux vampires dandys. Le drôle de Noël de Scrooge, qui déconcerte et chute très vite en 2e semaine, devrait au moins voir sa combinaison se stabiliser mais dépassera à peine le million .
Pour le public plus âgé et classique, Le concert devrait encore faire des merveilles et dépasser le million cinq. Comme l’incroyable stabilité du film le démontre chaque semaine, il s’agit du véritable coup de cœur populaire de cette fin d’année, Le concert est Le petit Nicolas des parents, ce dernier jouissant également d’une longévité exceptionnelle. Avec les 5.5M d’entrées à portée de main, l’adaptation cinématographique de l’écolier en culotte courte pourrait avoisiner les 6M en fin de carrière.
Grâce à un buzz internet sensationnel, Paranormal activity a connu un lancement foudroyant sur la France, légitimant la comparaison avec Le projet Blair Witch et son étiquette de film le plus rentable de tous les temps. Néanmoins, le public n’adhère que moyennement et l’écho défavorable devrait le desservir sur du long terme. Il devra par ailleurs affronter la sortie du terrifiant Rec 2 le 23 décembre. Le premier volet du film d’enragés de Jaume Balaguero et Paco Plaza avait connu un score exceptionnel pour un film d’horreur (plus de 500.000 entrées) et devrait donc susciter beaucoup de curiosité. La qualité étant au rendez-vous là où Descent 2 a déçu, le succès devrait être au rendez-vous. Esther en fin de vacances, le 30 décembre, sera propulsée dans le même genre par une Warner particulièrement agressive. Forte d’un score élevé aux USA et d’un rebondissement final inattendu, Esther pourrait aussi apporter sa part de frissons à des fêtes de fin d’année sanglantes.
Mais concentrons-nous sur l’essentiel, les productions enfantines. La compétition est rude. Citons d’abord le mélo neigeux d’Eric Emmanuel-Schmitt, Oscar et la dame rose, qui sans trop de concurrence pourrait plutôt bien s’en sortir, mais là il pourrait bien se faire croquer par le Loup de Nicolas Vanier qui sortira simultanément. Toutefois, le réalisateur de ce dernier ne devrait pas connaître les hauteurs neigeuses de son Dernier trappeur, sorti de façon identique en 2004 avec plus de 800.000 entrées en fin de carrière. Les critiques sont peu élogieuses et l’hiver dernier sur ce terrain, Disney s’était déjà grillé les ailes avec son documentaire pourpré sur les flamants roses.
Les petits garçons devraient vouloir découvrir le visuellement probant Astro boy, mais les parents devraient traîner les pieds. Le manque de notoriété malgré une promo longue de plusieurs mois, et surtout un bide cinglant aux USA, devraient avoir raison de cette sortie SND.
Bac Films de son côté ne peut pas s’attendre à réitérer le score exceptionnel de Niko le petit renne en 2008. Le distributeur avait propulsé une petite production européenne vers des sommets pour un film animé de ce type (plus de 700.000 tickets). Mais leur sortie 2009 fait de la peine à voir. Jasper le petit pingouin et ses images numériques pas très belles, a peu à offrir à son public. Le même jour, c’est-à-dire le 16, outre Max et les maximonstres il devra aussi affronter la sortie du charmant conte des contes, Kerity, la maison des contes, qui attirera un public de jeunes filles. Dans l’art et essai, avec une diffusion très limitée, les plus jeunes et les plus bobos iront voir Drôle de grenier, La boutique des pandas ou encore L’écureuil qui voyait vert. Là encore, la compétition est bien élevée et tout ce petit monde pourrait bien ne se partager que des miettes, d’autant que Panda, petit panda, L’ours et le magicien, Pierre et le loup ou les Moomin circulent encore dans les petits circuits de province, alors que leurs grands concurrents des dernières vacances sont morts. Lucky Luke (1.860.000) ne devrait pas sortir de sa tombe, Mission-G (1.331.000) ou encore Tempêtes de boulettes géantes (611.000) sont en train de se faire décimer par Arthur 2. Ils ont tous les trois perdus cette semaine entre 60 et 70% de leurs entrées pour s’effondrer en bas de classement. Dernier prétendant au carton, Alvin et les Chipmunks 2, suite de l’insupportable premier du nom, devrait profiter des attentes des plus jeunes qui ont beaucoup accroché au premier volet. Un jour ils changeront de goût ! C’est promis.
En attendant la sortie de ce déluge de productions armées pour cartonner, le box-office battra des records historiques. En 48e semaine, on note déjà plus de 5% d’entrées en plus par rapport à 2008. Le cumul à fin novembre est de 168.000.000 de spectateurs dans les salles, contre 161 en 2008. On cherche encore l’effet du piratage tant attaqué cette année par les professionnels. Les 180.000.000 de tickets vendus sont d’ores et déjà acquis, mais dépasserons-nous les 190 millions ? A suivre...