Le 28 mai 2019
- Auteur : François Weyergans
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L’auteur de Trois jours chez ma mère, prix Goncourt 2005, s’est éteint à l’âge de 77 ans.
News : "Le secrétaire perpétuel et les membres de l’Académie française ont la tristesse de faire part de la disparition de leur confrère M. François Weyergans décédé le 27 mai 2019 à Paris". C’est par ce communiqué que la célèbre institution a annoncé le décès de l’écrivain et réalisateur François Weyergans, lauréat du prix Renaudot pour La démence du boxeur, en 1992 et du prix Goncourt en 2005, pour Trois jours chez ma mère. Avec Philippe Hériat, il est le seul auteur à avoir obtenu cette double distinction. La carrière artistique de Weyergans privilégie d’abord le cinéma : après des études à l’Institut des hautes études cinématographiques, il réalise un premier film documentaire sur son ami, le célèbre chorégraphe Maurice Béjart, en 1962. Quelques années plus tard, il s’intéressera au cinéaste Robert Bresson dans le cadre d’un long métrage, intégré à la collection Cinéastes de notre temps (Robert Bresson : Ni vu, ni connu, en 1965). Parallèlement, il est critique aux Cahiers du Cinéma, de 1960 à 1966. Ses autres oeuvres tournées pour le grand écran sont restées méconnues, certaines n’ayant pas été distribuées en salles, pour des raisons financières (notamment Maladie mortelle, réalisé en 1977 et Couleur chair, en 1978 avec Bianca Jagger, Denis Hopper et Laurent Terzieff).
Petit à petit, Weyergans se tourne vers la littérature : après un premier livre intitulé Le pitre, satire du célèbre psychanalyste Jacques Lacan sous les traits d’un personnage nommé Le Grand Vizir, le romancier démontre sa capacité à changer de registre, en alternant les récits empreints d’humour, volontiers digressifs -Je suis écrivain (1989) ou l’étonnant La vie d’un bébé (1986), qui raconte de l’intérieur l’existence d’un foetus- et des textes beaucoup plus hiératiques comme Macaire le copte, itinéraire ascétique d’un héros nomade, dans le désert égyptien, au quatrième siècle après Jésus-Christ. Cet ouvrage, édité en 1981, obtiendra le prix Victor-Rossel la même année et le prix des Deux-Magots, l’année suivante.
Mais c’est avec Trois jours chez ma mère, sorti en 2005, que l’écrivain obtient la consécration publique et critique. Le roman, aux connotations autobiographiques, dit notamment la difficulté d’écrire, le narrateur ne parvenant à composer l’ouvrage qu’il avait programmé. On se souvient que le livre de Weyergans était en compétition pour le Goncourt avec la fiction de Michel Houellebecq, La possibilité d’une île, et l’emporta à deux voix près.
L’auteur siégeait à l’Académie Française depuis 2009, au fauteuil de Maurice Rheims. Il était âgé de 77 ans.
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