Le cinéma fait sa rentrée

Derrière l’apparent vide de la programmation de ce mois de septembre se cache en réalité de nombreux plaisirs cinématographiques à ne pas sous-estimer. A moins que la grippe A...

Comme beaucoup de nos concitoyens, vous venez de remiser au placard vos maillots de bains, les pelles et les râteaux des enfants, ainsi que le rêve d’une vie oisive entièrement consacrée aux loisirs. Avec une belle gueule de bois, le mois de septembre et son inévitable rentrée vous pèsent, d’autant que les nouvelles ne sont pas bonnes. Entre des prix qui ne cessent de grimper, une crise mondiale qui n’en finit pas, un gouvernement autiste qui continue des réformes nocives sur le plan social et la promesse d’une épidémie de grippe A, le cahier des charges de cette rentrée est particulièrement lourd. Si vous faites partie de ceux qui ne redoutent pas de se faire contaminer par vos voisins de siège, la salle obscure, traditionnellement désertée en ce mois de vache maigre, peut apparaître comme un refuge contre la morosité et la déprime.
Si la plupart des blockbusters ont fait le plein cet été, le mois à venir n’est pas exempt de quelques belles occasions de rire ou d’assister à un spectacle de grande qualité. Côté zygomatiques, il faudra compter avec le duo Richard Berry / Jean-Paul Rouve pour Le coach, le talent d’écriture de René Goscinny avec l’adaptation de son célèbre Petit Nicolas ou encore avec le retour gagnant d’une actrice emblématique des années 90 : Sandra Bullock dans La proposition. Le film politico-citoyen aura droit à deux locomotives qui risquent de drainer pas mal d’entrées. Robert Guédiguian revient avec L’armée du crime qui nous fait réfléchir sur la notion de terrorisme, tandis que Guillaume Canet sera à la tête de L’affaire Farewell. Dans le divertissement pur et dur à base de fantastique, les amateurs de frissons devront se contenter d’un médiocre Ultimate game et de l’alléchant Pandorum, tandis que le formidable District 9 risque de créer la surprise grâce à un bouche à oreille favorable.
Pourtant, les spectateurs les plus gâtés durant le mois seront les adeptes du cinéma d’auteur. On saluera ainsi les retours gagnants de Christophe Honoré (Non, ma fille tu n’iras pas danser), de Cédric Kahn (Les regrets), de Claude Miller (Je suis heureux que ma mère soit vivante) ou encore de Rachid Bouchareb (London river). Il faudra compter également avec le nouveau long-métrage d’Andrea Arnold Fish Tank, immense Prix du jury à Cannes cette année. Enfin, les nostalgiques du cinéma d’hier pourront toujours suivre les nouveaux opus de réalisateurs pas forcément au meilleur de leur forme artistique : Jacques Rivette (36 vues du Pic St Loup) et Manoel de Oliveira (Singularités d’une jeune fille blonde) seront ainsi les vétérans qui affronteront un mois peu propice aux entrées.
Si, par hasard, votre porte-monnaie avait trop souffert durant les vacances, n’oubliez pas également la manifestation La rentrée du cinéma qui se déroulera du 13 au 16 septembre dans toute la France. Toutes les séances seront alors à 4 euros.
Pour notre part, nous essaierons de vous faire vivre des événements comme le festival de Deauville, ainsi que l’Etrange Festival de Paris, afin d’être au plus près de vos désirs. Et puis, grippe A ou pas, le cinéma est une expérience à vivre à plusieurs. A vos masques !