Le 5 décembre 2007
Fin d’une ère. La chute des ventes de DVD se poursuit et voilà déjà que de nouveaux supports s’installent sur les étales. Alors qu’une génération entière de jeunes refuse leur achat, persuadée que l’image, à l’instar de la musique, ne se paie pas mais se télécharge à volonté, l’on n’aura pourtant jamais autant consommé d’images dans notre société.
Fin d’une ère. La chute des ventes de DVD se poursuit et voilà déjà que de nouveaux supports s’installent sur les étales. Alors qu’une génération entière de jeunes refuse leur achat, persuadée que l’image, à l’instar de la musique, ne se paie pas mais se télécharge à volonté, l’on n’aura pourtant jamais autant consommé d’images dans notre société.
Le 7ème art est surexposé. VOD, « gloutonage » sur le câble et le satellite, cartes illimitées, films jetés en pâture avec le programme télé ou le journal du dimanche, duplication de disques, braderies sans limites sur des sites discount, ventes aux enchères de VHS introuvables sur certains sites comme Ebay... Il n’y a pas à dire, mais les années 90 avec l’avènement de l’internet et du DVD ont bousculé les us et coutumes de chacun. Désormais, plus besoin d’attendre la rediffusion télé ou une éventuelle reprise estivale (ça c’était dans les années 70 ou 80) pour revoir votre film préféré. Tous les titres sont désormais généreusement proposés en quasi permanence. Un vrai paradis cinéphilique qui bénéficie à tous ceux qui veulent enrichir leur culture de classiques, ou qui veulent découvrir de l’art et d’essai introuvable ou des séries Z à peine exploitées en salle. Le DVD a offert à la fin des années 90 une forme de pérennité de l’œuvre, désormais libérée de son époque. Les éditeurs ont puisé dans leurs catalogues et ont ainsi permis à des titres de redevenir à la mode ou mieux de se faire connaître tout court. Les échecs cinéma d’antan sont parfois devenus soudainement rentables.
Aujourd’hui le support sur le déclin, les éditeurs se précipitent pour abattre leurs dernières cartes et se faire quelques sous, avant la fermeture annoncée de certains mégastores culturels. Restera-t-il encore des Virgin dans 5 ans sur notre territoire et le nombre de Fnac ne devrait-il pas diminuer de manière considérable ? Les perspectives sont bien sombres pour ceux qui ne veulent pas avoir à faire leurs futurs achats en ligne. Aussi, les éditeurs vidéo sortent à la va-vite leurs derniers titres, ou ressortent soigneusement des classiques en collector. Edition simple, double, triple... En version d’origine ou en director’s cut. Et les fêtes de Noël sont propices pour cela. De simples opérations commerciales ? Manifestement, mais les cinéphiles ressortent aussi gagnants. La preuve en quelques titres sortant cette semaine.
La version Final cut 2 DVD de Blade Runner et un coffret Kubrick contenant 7 de ses plus grands films remasterisés (Shining, Barry Lindon, Orange mécanique) et complétés d’une armée de bonus sortent ainsi, magistralement initiés par Warner, qui, cette fois, a fait les choses en grand. Parallèlement, Laurent Boutonnat se décide enfin à éditer Giorgino pour la première fois en vidéo ; il avait boudé le support VHS, probablement blessé par l’échec de son film. Cette œuvre culte de 3 heures avec Mylène Farmer, disponible jusqu’ici dans de piètres conditions - sur des enregistrements télé vendus une fortune en convention de disques - connaît enfin la renaissance tant espérée. Ces trois exemples représentent juste un minuscule aperçu des sorties de la semaine, mais un échantillon parfaitement jubilatoire et révélateur de l’état d’esprit des éditeurs alors que le marché s’effrite. On imagine pour eux la nécessité de (re)proposer aujourd’hui ces films au plus vite afin de pouvoir exploiter une dernière fois les tiroirs-caisses du DVD, avant d’en venir définitivement à la Haute Définition.
Pour l’instant, ce secteur est à hauts risques pour les éditeurs comme pour les particuliers. Si le Blu-Ray de Sony semble l’emporter sur son concurrent, le HD-DVD (merci la Playstation 3 dont le prix vient de baisser considérablement), le choix du nouveau support à acquérir reste épineux. Pour les particuliers, l’équipement (lecteur, téléviseur, ampli) reste coûteux et les titres proposés sont malingres. De leur côté, les éditeurs préfèrent éviter de gâcher leurs munitions et donc la précipitation ; ils attendent donc avant de sortir leurs titres phare (attention Blade runner et la box Kubrick sont également disponible en HD). Pour l’instant, ils proposent quelques succès récents ou des fonds de tiroir (certains choix de Disney - des inédits cinéma - font pitié). Ce n’est pas encore le grand déballage qui va nous éclater les oreilles et nous faire pleurer de bonheur devant la magnificence des images. Les vrais événements, continuent donc de sortir en DVD et vu l’offre actuelle il serait dommage de s’en priver, car pour ces fêtes, on peut vraiment (se) faire de très, très beaux cadeaux.
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