Le 6 février 2008
Cette semaine Hollywood détonne et l’Espagne étonne. Petit point sur quatre sorties qui nous convient de surprise en surprise, là où nous ne nous attendions plus à grand chose.
Cette semaine Hollywood détonne et l’Espagne étonne. Petit point sur quatre sorties qui nous convient de surprise en surprise, là où nous ne nous attendions plus à grand chose.
Février démarre en fanfare avec son lot de bombes. Et grâce à qui je vous prie ? Les Américains... Et oui, la production hollywoodienne, tant décriée pour ses formules qui nous sont généralement insupportables, se distingue magistralement grâce aux surprenants blockbusters que sont Cloverfield et John Rambo. Le premier réinvente le film catastrophe avec une nervosité réaliste bien contemporaine, prouvant que les studios savent encore prendre des risques. Un gros film de monstre où cela casse, mais dans l’intelligence de l’art, avec une belle réflexion sur l’image.
Le second marque le deuxième retour gagnant de papy Stallone après un Rocky Balboa plutôt réussi. Un retour quasi parodique, jouissif de A à Z, démontrant aux plus dubitatifs qu’outre-Atlantique, on sait aussi manier l’autodérision. Dans un contexte de politique étrangère américaine discutable, le retour du soldat Rambo, ancienne figure du conservatisme reaganien, faisait froid dans le dos. Mais le monde a changé et Hollywood aussi. Les pamphlets politiques dont nous abreuve désormais l’Amérique si régulièrement en sont une preuve patente.
Dans un genre différent, Juno confirme la santé des productions indépendantes, démontrant le besoin du public américain de trouver une alternative aux productions de divertissement traditionnelles. Pour les connaisseurs, l’esprit de Sundance paraît un peu éventé, mais il fait désormais recette (100 millions de dollars rien qu’aux USA !). L’attrait récent pour ces productions progressistes est une bonne nouvelle dans un pays tiraillé par la tentation de l’extrémisme religieux. Chez nous, Juno n’épatera pas grand monde, mais il dégagera, grâce à la formidable bouille de son héroïne, suffisamment de fraîcheur pour conquérir son public.
Une fois n’est pas coutume, terminons ce rapide aperçu de la semaine avec un coup de projecteur sur une reprise. L’esprit de la ruche. Proposé par le distributeur miracle Carlotta (premier fournisseur
français en chefs d’œuvre méconnus, tous issus du plus beau répertoire international), ce petit bijou intemporel du cinéma espagnol ressort en salle pour nous épater de son incroyable beauté esthétique et métaphorique. Une perle de délicatesse, teintée de fantastique, loin des kitscheries almodovariennes tant appréciés par nos compatriotes décidément trop exclusifs en matière de cinématographie ibérique. Entre l’œuvre de Bunuel et le Cria cuervos de Carlos Saura, loin devant la nouvelle vague poético-horrifique contemporaine (Les autres, L’échine du diable ou L’orphelinat), le film de Victor Erice n’était pour beaucoup de jeunes cinéphiles qu’un fantasme difficilement réalisable. Grâce au travail acharné de l’équipe de Carlotta, c’est désormais une réalité bien vivante qui s’offre à nous dans quelques salles d’art et essai avisées, avant une sortie un peu plus tard cette année en DVD. Bref, lâchons-nous, osons le dire. Il s’agit bien là de la sortie de la semaine, voire du mois.
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