Le 15 mai 2019
- Festival : Festival de Cannes 2019
L’attribution d’une Palme d’Or d’honneur à Alain Delon est entachée d’une polémique, qui concerne des propos sexistes et homophobes tenus par l’acteur. Une pétition américaine a été publiée il y a quelques jours, qui demande l’annulation de cette récompense. A ce jour, elle a obtenu plus de 20.000 signatures.
News : Le comédien français, âgé de 83 ans, doit recevoir une palme d’honneur le 19 mai prochain, pour honorer sa carrière, qui s’étale sur plus de soixante ans. Mais la célébration est sérieusement remise en cause par des voix qui dénoncent des propos sexistes et homophobes tenus par l’acteur. Il y a quelques jours, une pétition américaine a été mise en ligne par une internaute sur la plateforme care2. Elle reproche à Alain Delon d’avoir prétendu que "les couples homosexuels ne devraient pas disposer du droit d’avoir ou d’adopter des enfants", que les femmes ne doivent pas se plaindre "si un homme les gifle" et que "même son fils l’accuse de violences domestiques" (référence à un récent documentaire, qui évoquait des mauvais traitements infligés à Anthony Delon, lequel avait réagi sur les réseaux sociaux, en déplorant que l’information ait été rendue publique). Le texte de la pétition rappelle aussi "ses sympathies vis-à-vis des mouvements d’extrême-droite" et sa volonté de "stopper l’immigration dans son pays". Le propos se conclut d’une manière très directe : "pas de place pour les racistes, les sexistes et les homophobes dans un événement d’une telle importance !".
Réagissant à la polémique, Thierry Frémaux, le délégué général du Festival de Cannes, s’en est pris à une "police politique", en ajoutant : "Alain Delon a le droit de penser ce qu’il pense" et il a précisé qu’il est "compliqué de juger avec les lunettes d’aujourd’hui des choses qui se sont passées et dites il y a quelques années", parlant d’une personne qui appartenait aussi "à une autre génération". L’acteur, qui a eu droit à son affiche, comme Agnès Varda, a également été défendu par Pierre Lescure, le président du Festival de Cannes depuis 2014. S’exprimant mardi matin sur France-Inter, il a livré son point de vue : "C’est un homme qui a pu tenir un certain nombre de propos, mais qui a eu aussi un certain nombre d’actes dans sa vie. Je ne pense pas que la relation d’Alain Delon et l’admiration passionnelle qu’il a pour Luchino Visconti et son cinéma, aient été altérées par le fait que Luchino Visconti était homosexuel."
De son côté, la secrétaire d’Etat en charge de l’Egalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, a tenu à dissocier l’artiste et l’homme, en rappelant qu’on récompensait le premier et non pas le second, dont elle a vitupéré "des propos qui sont complètement scandaleux, y compris des propos homophobes."
Le principal intéressé a réagi en avouant son incrédulité, rappelant que si on ne l’aimait pas, on ne pouvait pas contester sa carrière.
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