Le 23 septembre 2009
Si je vous disais qu’on a enfin des cinéastes qui savent filmer dans notre pays !
Cette semaine, L’affaire Farewell, gros film d’espionnage à la française démontre une fois de plus le talent visuel de nos cinéastes et confirme l’excellente santé de notre production nationale.
Alors que l’Histoire a prouvé toute la valeur de notre production avec notamment toutes les expériences formelles de la Nouvelle Vague, les années 80 et 90 ont un peu limité le talent de nos auteurs à un cinéma naturaliste ou télévisuel, où la technique était souvent dérisoire. Aussi, c’est avec un vrai bonheur que l’on distingue dans les années 2000 une nouvelle école de cinéastes œuvrant dans des genres totalement différents. Cette nouvelle vague manifeste une spectaculaire envie de raconter un récit par des images, un cadrage et un montage. Beineix, Carax et Besson étaient un petit peu isolés dans leur décennie de décollage, mais aujourd’hui, que l’excellence de filmage se répand comme la poudre, la concurrence est réelle.
Cette semaine, c’est Christian Carion, dont a priori on n’attendait rien de bon après L’hirondelle a fait le printemps, qui prouve toute sa rigueur esthétique avec L’affaire Farewell. Ce film d’espionnage, certes lambinant à un rythme très hexagonal (traduire par il ne s’y passe pas forcément grand-chose), est magnifiquement torché. Issu de la catégorie vieille France, abonné des 5 Caumartin et autre UGC Opéra à Paris, le cinéaste démontre ainsi toute la légitimité de sa démarche et construit, mine de rien, une carrière sincère qui n’est pas sans rappeler celle de Christophe Barratier, l’auteur des Choristes et de l’extravagant Faubourg 36. Ce dernier avait, lui-aussi, fait montre d’ingéniosité technique et d’un remarquable sens visuel dans ses deux premiers longs.
Même si nous ne sommes pas forcément leur public cible, on respecte ici ces talents que l’on espère d’avenir pour notre production. On les suivra avec intérêt, même si on attendra toujours avec plus d’ardeur le dernier Téchiné ou le dernier Chabrol, qui, issus d’une autre époque, continuent encore à nous exciter comme des diables à chacun de leur nouveau bébé. Et que dire de la production de séries B françaises qui fleurit ici et là (La horde et La meute pour cette fin d’année, on rugit d’impatience !!!)... Peut-être avons-nous enfin vaincu notre complexe d’infériorité face à l’Amérique. Le petit Nicolas serait-il devenu grand ? La réponse, cette semaine également en salle, et encore une fois, c’est artistiquement un sans faute. Sacrés Français !
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