Sanglante confession
Le 25 mars 2011
Who’s that knocking at my door est la version remaniée du travail de fin d’études d’un passionné de cinéma qui délaisse Dieu pour la création artistique. De quoi s’y attarder, en dépit de ses imperfections, puisqu’elle est l’œuvre du génial Martin Scorsese.
- Réalisateur : Martin Scorsese
- Acteurs : Harvey Keitel, Susan Wood, Michael Scala, Zina Bethune
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Américain
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– Durée : 1h30mn
Who’s that knocking at my door est la version remaniée du travail de fin d’études d’un passionné de cinéma qui délaisse Dieu pour la création artistique. De quoi s’y attarder, en dépit de ses imperfections, puisqu’elle est l’œuvre du génial Martin Scorsese.
L’argument : Petite frappe du quartier italien de New York, J.R. décide de se poser pour épouser la femme qu’il aime. Il apprend que celle-ci a été violée quelque temps plus tôt et il ne peut en supporter l’idée.
Notre avis : Féru de septième art (Shadows de John Cassavetes le convainc de se lancer dans la réalisation), Martin Scorsese quitte les ordres pour étudier le cinéma à la New York University. Bring on the dancing girls, son projet de maîtrise, est tourné en plein cœur de Little Italy, dans le quartier de Manhattan où il a grandi. Cette ébauche brouillonne contient déjà les grands thèmes obsessionnels et récurrents de sa filmographie dont celui de la religion.
Ainsi, la première scène se déroulant dans l’appartement de sa grand-mère (qui tient son propre rôle) tend à résumer son enfance heureuse rythmée par les bons petits plats (préparés par la "mamma" italienne), mais aussi l’éducation catholique dans laquelle il a baigné que viennent rappeler les quelques symboles sacrés éparpillés dans la cuisine. Dans celle qui suit, Harvey Keitel (encore illustre inconnu) prend part à une bagarre de rue (chorégraphiée à la West Side story). C’est bien là toute l’ambivalence du héros scorsesien ; tourmenté intérieurement avec cette violence prête à jaillir à tous moments, et qui tente de trouver l’expiation à la mesure de ses péchés dans la foi religieuse. Tourné pour une bouchée de pain, Scorsese remanie l’original en y incorporant le personnage interprété par Zina Bethune (c’est d’ailleurs la seule actrice professionnelle du film) ; de sorte que Harvey Keitel, qui passe l’intégralité de ses journées à vaquer à ses occupations (consacrées à glander en compagnie de ses potes de beuverie), voit l’amour venir frapper à sa porte... Keitel, l’alter ego de Scorsese, la séduit de façon cocasse en parlant de cinéma et plus particulièrement du génie de John Ford (Tarantino, "cinéphage" devant l’éternel, fera de même par la suite...).
Par la même occasion, le titre change et sort sous l’appellation I call first. Malgré certaines critiques dithyrambiques lors de sa présentation au festival de New York, les producteurs ne se bousculent pas au portillon. Jusqu’au jour où l’un d’entre eux entre en scène (spécialisé dans le cinéma érotique), bien décidé à le sortir sur grand écran mais à la seule condition d’y inclure une scène de sexe pour parfaire la mouture finale qui constituera l’apothéose de Who’s that knocking at my door (titre définitif), et cela grâce à la caméra virevoltant au plus près des corps enlacés durant les ébats amoureux. Probablement insatisfait du résultat à l’écran, Scorsese livrera quelques années plus tard une variante bluffante de maîtrise (la maturité aidant) à la structure narrative fluide en retournant filmer dans ce lieu familier, lequel se dessine comme un personnage à part entière dans son premier film d’envergure, Mean Streets ; avant de connaître la consécration internationale à Cannes en obtenant la Palme d’or pour le traumatisant et époustouflant Taxi driver. Quoi qu’il en soit, tout cinéphile qui se respecte se doit de découvrir les prémices annonciateurs de ces deux futurs chefs-d’œuvre... Un très très grand réalisateur est né !
Un extrait : ICI
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