Coup de foudre à Nottingham
Le 8 mars 2012
En dépit d’un certain didactisme, Week-end séduit par son réalisme feutré et ses allures discrètes de comédie romantique.
- Réalisateur : Andrew Haigh
- Acteurs : Chris New, Tom Cullen
- Genre : LGBTQIA+, Comédie romantique
- Nationalité : Britannique
- Distributeur : Outplay Distribution
- Durée : 1h36mn
- Titre original : Weekend
- Âge : Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
- Date de sortie : 28 mars 2012
- Festival : Festival Chéries-chéris
Résumé : Un vendredi soir après une fête chez ses amis hétéros, Russell finit dans un club gay. Juste avant la fermeture, il drague Glen, et ce qu’il croit être juste l’aventure d’un soir devient autre chose, quelque chose de spécial. À boire, se droguer, se raconter des histoires et faire l’amour, les deux hommes apprennent à se connaître. Une brève rencontre qui résonnera toute leur vie…
Critique : Sur le thème bien connu de la « brève rencontre », Week-end séduit par sa fluidité narrative et son économie formelle. Les premières séquences, intimistes, nous plongent dans le quotidien de Russell, personnage paumé dont le malaise est suggéré avec trois fois rien. La rencontre amusante (parce qu’imprévue) avec son partenaire donne lieu à une histoire d’amour qu’Andrew Haigh filme avec trois fois rien, c’est-à-dire sobriété et humour.
Avec une maîtrise relative du genre (le scénario est un peu bancal), le réalisateur nous embarque sur le sentier de la comédie romantique dans ce qu’elle peut avoir de plus authentique et de plus « vraie », privilégiant les petits moments du quotidien à une réelle progression dramatique. Tourné en peu de temps à Nottingham, Week-end se présente alors comme un film contrasté, oscillant entre témoignage social sur les classes moyennes (dans ses meilleurs moments) et comédie un peu bavarde sur la sexualité gay.
Mais si le film demeure une belle surprise, c’est parce qu’il traite avec sobriété son histoire d’amour et s’efforce de la rendre la plus "universelle" possible – si tant est qu’une histoire d’amour puisse, ou même doive l’être au cinéma. En cela il échappe de toute évidence, et malgré d’indéniables défauts, au formatage très redondant de bon nombre de films étiquetés purs produits LGBT, et dont les scenarii formatés véhiculent souvent l’image regrettable d’une communauté frivole. Week-end, parfois didactique mais toujours sincère, a du moins le mérite de s’offrir comme une heureuse parenthèse. On lui en saura gré.
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.
Frédéric Mignard 22 octobre 2012
Week-end - Andrew Haigh - critique
Une intelligence d’écriture et une perspicacité sociale qui fait généralement défaut au cinéma gay. Loin d’être une oeuvre communautaire, Week-end va puiser sa force dans l’universalité des relations humaines. Avec une sobriété bouleversante.
Le meilleur du cinéma britannique.