Moi Roméo, toi Juliette
Le 26 octobre 2024
Une histoire d’amour impossible aussi efficace qu’allégorique. Du grand Bollywood !


- Réalisateur : Yash Chopra
- Acteurs : Kirron Kher, Shah Rukh Khan, Preity Zinta, Rani Mukerji, Amithab Bachchan, Anupam Kher, Divya Dutta
- Genre : Drame, Romance, Musical, Bollywood
- Nationalité : Indien
- Distributeur : Friday Entertainment
- Durée : 3h12mn
- Reprise: 7 novembre 2024
- Date de sortie : 26 avril 2006

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– Reprise en version restaurée : 7 novembre 2024
– Année de production : 2004
Résumé : Une jeune avocate, fille d’un ancien militant des droits de l’homme, s’intéresse au cas d’un prisonnier indien emprisonné depuis vingt ans au Pakistan. D’abord réticent, Veer se livre peu à peu et raconte son histoire. L’histoire tragique d’un amour qui ne connaît pas de frontière...
Critique : Même s’il passe les frontières, même s’il se laisse parfois tenter par une certaine uniformisation internationale, le cinéma indien reste fidèle à ce qui fait son essence depuis que Bollywood existe : des bons sentiments, des amours contrariées, une fidélité inébranlable à son père et à sa patrie, un discours social et politique qui tente de faire passer, avec une douceur lénifiante, une évolution des mœurs devant s’accommoder d’une tradition non négociable.
Veer-Zaara joue à fond la carte patriotique, en mettant en scène les amours tragiques d’un Indien et d’une Pakistanaise. Deux êtres que tout sépare vont pourtant voir triompher leurs sentiments, tout comme doit triompher l’entente cordiale entre deux pays frères. Le message est clair et va s’agrémenter de quelques chevaux de bataille qu’on n’enfourchera jamais assez : l’éducation des filles, les mariages forcés, la religion. C’est dire si Yash Chopra, le réalisateur, a joué la carte de l’efficacité, de l’éducation, de l’allégorie. Mais Veer-Zaara se savoure pourtant avec bonheur et la gravité du message n’escamote jamais le décor et la fantaisie du cinéma indien. On rit, on chante, on danse, on pleure, et Shahrukh Khan réinvente Edmond Dantès en arrachant des larmes à une pierre !
On assiste sans doute à une discrète occidentalisation du cinéma indien. Un glissement des thèmes, des scènes qui parfois repoussent les limites de la bienséance indienne, une dimension plus universelle. C’est la rançon à payer pour exister autrement que comme un pittoresque objet folklorique et faire du grand écran la vitrine d’un peuple et d’un pays en mouvement.