Le temps des secrets
Le 29 avril 2014
Un premier long-métrage éclairé, aux senteurs de luzerne et au goût d’infini.
- Réalisateur : Guillaume Levil
- Acteurs : Stefen Eynius, Sophie Guyard, Philippe Nicaud (II)
- Genre : Drame
- Nationalité : Français
- Durée : 1h25mn
- Date de sortie : 30 avril 2014
- Plus d'informations : Le site du film
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Un premier long-métrage éclairé, aux senteurs de luzerne et au goût d’infini.
L’argument : Julien et Nina établissent un pacte avec l’univers : il doivent profiter de la vie, quel qu’en soit le prix. Cette décision les mènera-t-elle au bonheur, ou au contraire à leur disparition ?
Notre avis : Cliquetant dans la chaleur du Sud, reflétant l’éclat du soleil provençal, Une lettre ne s’écrit pas est un colifichet brillant à la valeur sentimentale. Première réalisation du cinéaste Guillaume Levil, le long-métrage ondoie d’émotions en partis pris et de concorde en ironie. Happé par la rhétorique de l’image, on se laisse bon gré mal gré séduire par cette autre comédie humaine. Mais si les lettres ne s’écrivent pas, les critiques cinématographiques méritent-elles de l’être ?
Le film nous offre en bouquet des histoires disséminées aux quatre vents. Une lettre ne s’écrit pas dessine à l’encre sympathique les contours d’amours insensés, perdus, sages et révolus. Aux amants qui les font perdurer, Une lettre ne s’écrit pas prête les traits d’êtres ordinaires en proie à la folie du coeur et du corps. L’un après l’autre, ils déposent à nos pieds nus la fragilité de mémoires forgées dans les brasiers de l’imaginaire. Les comédiens exécutent cette chorégraphie des passions avec une obstination consciente. A la vulnérabilité de Stefen Eynius, le jeune malade, se conjugue la tendre sensualité d’Alix Bénézech, la lectrice. Quant à la rudesse de Michel Gibergues, elle fait écho aux nuances du jeu de Philippe Nicaud.
L’imperfection de l’étalonnage, les quelques fausses notes bruissant dans les dialogues et autres situations candides font d’Une lettre ne s’écrit pas un premier jet bigarré aux couleurs du désir. Étonnamment mature, la mise en scène nous entraîne de jeux d’enfants en secrets d’adultes. A ces intrigues fort banales, Guillaume Levil appose la poésie de l’ambition. La maladie, les élans gâchés, les familles énigmatiques, les existences vides de sens... Tous ces sujets puisent leur consistance dans l’amour que le metteur en scène met à les défendre et dans son espoir fol qu’ils puissent résonner à l’écran. Avec orgueil, il témoigne rageusement de l’existence d’un cinéma qu’on lui refuse. Et rappelle qu’il n’existera jamais qu’un seul Art, mais une multitude qui essaient de survivre.
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