Contes d’été
Le 10 février 2012
Révélation de ce début d’année, Guillaume Brac signe avec un monde sans femmes une oeuvre personnelle et aboutie
- Réalisateur : Guillaume Brac
- Acteurs : Constance Rousseau, Vincent Macaigne, Laure Calamy
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Français
- Durée : 1h23mn
- Date de sortie : 8 février 2012
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Révélation de ce début d’année, Guillaume Brac signe avec un monde sans femmes une oeuvre personnelle et aboutie
L’argument : Une petite station balnéaire de la Côte Picarde, la dernière semaine d’août. En leur remettant les clefs d’un appartement de location, Sylvain fait la connaissance d’une jeune mère et de sa fille, aussi séduisantes l’une que l’autre. L’occasion rêvée de sortir ne serait-ce que quelques jours d’une vie solitaire dont les femmes sont désespérément absentes. "Un monde sans femmes" sera précédé du court métrage "Le naufragé".
Notre avis : Il faut préciser d’emblée qu’Un monde sans femmes et Le naufragé constituent un ensemble d’une grande cohérence, ce qui justifie largement le choix de distribuer ensemble ces deux films dont le second est en quelque sorte le prologue du premier. On y suit en effet le parcours d’un cycliste parisien égaré sur la côte Picarde et que rencontre Sylvain, personnage complexe derrière son apparente bonhomie et qui vit dans un monde solitaire où les femmes sont désespérément absentes. La confrontation entre les deux personnages, à la fois amicale et conflictuelle, révèle alors de manière subtile la solitude de chacun, ce qui permet de dépasser la voie simpliste de la comédie régionaliste, veine dont Brac s’empare avec beaucoup d’élégance et un recul salutaire en ces temps où les caricatures vont bon train sur nos écrans.
En effet, dans ces deux films dont l’esthétique emprunte à la comédie rohmérienne son réalisme et son goût pour les dissimulations langagières, la confrontation n’a pas seulement lieu entre les figures citadines (le cycliste, la mère et sa fille) et les personnages pittoresques de la côte Picarde - au demeurant filmés avec beaucoup de justesse et sans aucune complaisance ; mais plutôt entre un monde où les sentiments occupent une place importante et celui de Sylvain, qui semble se heurter pour la toute première fois à la rencontre de l’autre et aux douloureuses blessures de l’amour. Nous voici donc entre Marivaux et le Conte d’été ou Pauline à la plage, mais aussi, plus simplement, sur le terrain de la fable sociale authentique, qui parvient à dépayser et distraire sans se faire le jeu des préjugés les plus divers et qui, loin d’apporter des explications toutes faites au "décalage des cultures", interroge ce que les individus ont en eux de plus commun : cette universelle et pourtant si banale disposition à vouloir aimer.
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