Mark Wahlberg pris au piège
Le 8 mars 2024
Ce drame policier et familial au scénario subtil et aux accents d’opéra est une perle du film noir.


- Réalisateur : James Gray
- Acteurs : Joaquin Phoenix, Charlize Theron, Mark Wahlberg, Faye Dunaway, James Caan, Victor Argo, Ellen Burstyn, Tomás Milián, Tony Musante, Victor Arnold, David Zayas, Steve Lawrence, Domenick Lombardozzi
- Genre : Drame, Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters, Film culte
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Bac Films
- Durée : 1h55mn
- Date télé : 25 novembre 2024 22:40
- Chaîne : Ciné+ Premier
- Date de sortie : 1er novembre 2000
- Festival : Festival de Cannes 2000

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Résumé : À sa sortie de prison, Leo Handler revient chez lui avec un seul but : rester dans le droit chemin. Il trouve du travail chez son oncle Franck, patron de l’Electric Rail Corporation, qui règne sur le métro dans le Queens. Son ami de toujours, Willie, l’initie aux méthodes de la société. Leo découvre la face cachée des florissantes opérations de son oncle. Témoin de chantage, corruption, sabotage et même meurtre, il est au centre d’une situation explosive : il détient un secret qui fait de lui la cible de la plus impitoyable famille de la ville : la sienne.
Critique : Après Little Odessa (1994), polar magistral qui le révéla aux cinéphiles, James Gray poursuit dans la même veine avec ce beau drame policier épuré, d’un classicisme qui ne verse jamais dans l’académisme. On y retrouve certes les figures imposées du film de mafia, du parrain à qui on ne la fait pas (James Caan) à l’ami traître (Joaquin Phoenix), en passant par les règlements de compte foireux avec des notables et politiciens corrompus. Les dilemmes s’avèrent forcément cornéliens, amenant ici Leo (Mark Wahlberg) à choisir entre la loi du silence et l’intégrité, la fuite du « faux coupable » et la lutte à ses risques et périls.
- © 2000 Miramax, Industry Enterntainement. Tous droits réservés.
James Gray respecte ces conventions et les intègrent à son univers : ses thrillers sont avant tout des films de famille, où l’on s’y forge une place tout en s’efforçant de garder son libre arbitre. Le récit est ainsi habile à saisir le mal-être de Leo, sincèrement attaché à sa mère malade (Ellen Burstyn) et sa cousine Erica (Charlize Theron), mais qui glisse sur une pente dangereuse en respectant à la lettre les codes familiaux. Il baigne alors dans The Yards une ambiance pessimiste et mélancolique, qui n’est pas sans évoquer certaines œuvres de Clint Eastwood, dont James Gray est un peu l’épigone. Présenté en compétition officielle au Festival de Cannes, The Yards y reçut un accueil plutôt froid, la mode étant à l’époque aux polars branchés et sous acide d’un Abel Ferrara.
- © 2000 Miramax, Industry Enterntainement. Tous droits réservés.
Sans (presque) aucun coup de feu et avec son atmosphère crépusculaire, The Yards sembla d’une autre époque. Le recul des années donne davantage de force au film de James Gray, bien épaulé par son chef-opérateur Harry Savides et sa troupe d’acteurs. Après Boogie Nights, Mark Wahlberg montrait l’étendue de son registre. Joaquin Phoenix compose un personnage tourmenté et inquiétant, dans la lignée des futurs rôles qu’il interprétera pour James Gray, de La nuit nous appartient à The Immigrant.
– Broadcast Film Critics Association Awards 2001 : Prix du meilleur acteur dans un second rôle pour Joaquin Phoenix