Nouvelle vague
Le 3 décembre 2023
Sans doute l’un des plus beaux films catastrophe de ces dernières années.
- Réalisateur : Roar Uthaug
- Acteurs : Fridtjov Såheim, Kristoffer Joner, Thomas Bo Larsen, Ane Dahl Torp, Jonas Hoff Oftebro
- Genre : Drame, Action, Film catastrophe
- Nationalité : Norvégien
- Distributeur : Panorama Films
- Durée : 1h50mn
- Date télé : 6 novembre 2024 20:55
- Chaîne : RTL9
- Titre original : Bølgen
- Date de sortie : 27 juillet 2016
Résumé : Après plusieurs années à surveiller la montagne qui surplombe le fjord où il habite, Kristian, scientifique, s’apprête à quitter la région avec sa famille. Quand un pan de montagne se détache et provoque un Tsunami, il doit retrouver les membres de sa famille et échapper à la vague dévastatrice. Le compte à rebours est lancé...
Critique : The Wave, quatrième long-métrage du cinéaste norvégien Roar Uthaug, nous donne la preuve irréfutable que même les genres cinématographiques les plus américains (blockbusters pour la majorité d’entre eux), peuvent être transposés sur le continent européen par de jeunes metteurs en scène talentueux. Et si le résultat final est une telle réussite, c’est parce que le réalisateur a su véritablement faire ce qu’il fallait, c’est-à-dire de la vraie, de la grande, de la belle mise en scène cinématographique.
- © Universum Film Home Entertainment
Le synopsis, classique, ne semble pourtant pas annoncer la monstrueuse vague filmique qu’est The Wave : une équipe de géologues surveille, depuis plusieurs années déjà, l’activité sismique et géologique du flanc de montagne « Âkerneset », dans la petite ville de Geiranger. Alors que Kristian, le héros de cette histoire, s’apprête à déménager avec sa famille, le flanc s’effondre. Kristian parvient à prendre la fuite avec sa petite fille Julia, tandis que sa femme, Idun, tente de sauver les clients de l’hôtel dans lequel elle travaille. Et soudain, c’est le drame : une immense vague de quatre-vingts mètres de haut se dresse lentement au-dessus des maisons, terrible et menaçante. L’alerte est lancée, les habitants se précipitent à bord de leurs voitures pour rejoindre les hauts plateaux du fjord. Très vite, la panique gagne les protagonistes, tout comme le spectateur ; et l’on se retrouve happé dans un rythme et un suspense si oppressants que l’on voudrait s’échapper de la salle pour reprendre son souffle, mais tellement palpitants que l’on ne peut quitter son siège avant le générique de fin.
- © Universum Film Home Entertainment
Avec un scénario plutôt traditionnel, qui fonctionne cependant très bien, The Wave aurait pu être réduit à un énième long-métrage de pur divertissement racoleur, cherchant à plaire au public par des scènes d’action effrénées, à la réalisation paresseuse. Mais c’était sans compter sur l’incroyable savoir-faire de Roar Uthaug. Sa mise en scène est tout simplement grandiose ! D’abord, une superbe photographie – le travail de John Christian Rosenlund, le chef opérateur, est absolument formidable – qui sublime des paysages naturels et sauvages d’une grande beauté, et donne ses accents tragiques à l’ensemble de la diégèse.
La construction dramatique du film n’est pas en reste. Cette immense vague qui s’abat sur une population innocente est comme un mur qui sépare Kristian de sa femme et de son fils aîné, prisonniers des eaux qui remplissent peu à peu la chambre de panique de l’hôtel, dans laquelle ils se sont réfugiés. Ainsi, les scènes d’intérieur à huis clos – bien plus effrayantes que la petite Panic Room de David Fincher – contrastent superbement avec les scènes extérieures, à ciel ouvert, et les paysages apocalyptiques que traverse Kristian pour tenter de retrouver les membres de sa famille.
- © Universum Film Home Entertainment
Roar Uthaug prouve donc que l’efficacité d’un film catastrophe n’est pas qu’une question de rythme, de cris, de larmes et de courses. Elle est aussi affaire de mise en scène, d’esthétique. L’on ressort épuisé de cette expérience cinématographique, rincé, à bout de souffle, les joues empourprées et le front brûlant, comme un malade grippé.
D’une beauté visuelle et plastique à couper le souffle, grand blockbuster nord-européen, The Wave place son jeune réalisateur parmi les grands espoirs du cinéma mondial, et consacre le septième art scandinave comme l’un des plus importants du XXIe siècle.
Galerie Photos
Le choix du rédacteur
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.
nanou919 17 juin 2018
The Wave - Roar Uthaug - critique
Malheureuselent ce film rappelle la même bêtise humaine de 1963 en italie. Toujours une histoire de gros sous au détriment de l humain. Alors j ai les trippes serrées en pensant à MA famille qui
a subit cette catastrophe. Et malheureusement d autres pays ont connu le meme genre de catastrophes. Alors vous êtes ému par ce film je vous conseil de regarder LA FOLIE DES HOMMES qui relate l’histoire italienne : Situé province de Belluno à 100 km de Venise, le barrage de Vajont, construit de 1956 à 1959 est mis en service en 1960 malgré plusieurs alertes sur les risques de glissement de terrain. Selon certaines sources, la SADE (Società Andriatica d’Elettricità) désirant profiter des nationalisations et vendre le barrage à la société publique ENEL fait la sourde oreille et cherche à valoriser le barrage en le remplissant à son maximum de 715m en 1963. Des mouvements de terrain se font alors sentir et inquiètent les habitants mais aucune décision d’évacuation n’est prise. Le 9 octobre, à 22h39, plus de 260 millions de mètres cube de terre et de roche se déversent à plus de 90 km/h dans la retenue d’eau provoquant deux énormes vagues de 25 millions de mètres cubes d’eau vers l’amont et l’aval du barrage. La vague d’aval haute de 150m saute le barrage et se déverse dans la vallée créant un phénomène de pression d’air dévastateur suivi d’un torrent d’eau qui achève de détruire les villes. Le bilan humain de la catastrophe est extrêmement lourd avec plus de 1.900 morts.
gerard 23 janvier 2019
The Wave - Roar Uthaug - critique
Je viens de voir le film. Il est très réaliste, d’autant que je connais bien le site de Geiranger, mais aussi celui du Vajont, relaté par nanou919. j’ai vu aussi la Folie des Hommes, et c’est vrai que la similitude entre les deux films est frappante, avec des causes proches. L’histoire du Vajont, qui a rayé de la carte la petite ville de Longarone, n’est pas très connue en France. Pour se faire une bonne idée du désastre, il fat se procurer le livre de Bepi Zanfron "Cronaca di una catastrofe"