Le 2 avril 2015
- Voir le dossier : La série The Walking Dead
Gare aux spoilers, ils sont ici légion.
Gare aux spoilers, ils sont ici légion.
Seize épisodes pour reconquérir l’humanité perdue, regagner la civilisation après des essais désastreux au sein de différentes communautés.
La cinquième saison de la série télévisée The Walking Dead est de loin inférieure aux 3 qui l’ont précédée. Est-ce l’impression de routine, voulue par les scénaristes, notamment Robert Kirkman. Désormais, les nuits en forêt, l’errance sur les voies de chemin de fer ou les routes désertées, les escales dans des bourgades fantômes font partie du décor que se sont vus imposer Rick et sa bande, après différentes tentatives de faire leur nid en communauté, notamment chez le Gouverneur ou dans le pénitencier forteresse qui les aura accueilli le temps d’une quinzaine d’épisodes répartis sur 2 saisons.
L’échec d’intégration le plus flagrant demeure le Terminus, ce havre de paix tant désiré à la fin de la 4e saison, qui se transforme dès le première épisode de cette nouvelle saison, en un cauchemar gore, en piège à agneaux, où l’humanité a perdu toute pertinence pour s’engouffrer dans l’ignominie, cannibale s’il vous plaît. Il s’agira de l’épisode le plus gore, malaisé, moralement insupportable jamais proposé par la série d’AMC. Malheureusement, ses dérives bestiales ne seront exploitées que quelques épisodes, avant de repartir sur la route, avec des apartés de moins en moins convaincantes et toujours plus de rencontres décevantes.
On attendait des personnalités d’envergure, de la trempe d’Hershel Greene, de Shane Walsh, du Gouverneur ou de Merle Dixon, pour mettre dans le même panier âmes pures, grises et vrais vilains. Si on a vu apparaître au fil des saisons Michone, et cette carrure forte, débordante de sensibilité, qu’est/était Tyreese, les derniers ajouts au casting, et c’était déjà vrai dans la saison 4, manque singulièrement d’étoffe.
La saison 5 innove peu, offre pas grand-chose. Molle, pleine de parenthèses, de contextes parallèles peu développés, et d’insertions de bad-ass potentiels ou de consciences perturbées qui finalement sont laissés sur la chaussée (mais dans quel état !), l’ennui l’emporte souvent sur l’excitation d’être devant un épisode de Walking Dead ! On sera ainsi dubitatif quant à la virée citadine pour sauver Beth, désormais prisonnière d’un hôpital policier où des personnages sans charisme agitent les conflits habituels (suspicion, trahison, abus d’autorité…) sans jamais s’imposer. Il y a bien la mort d’un personnage clé, troqué pour un ado assez fade, totalement amorphe, du nom symbolique de Noah, mais l’apathie gagne du terrain, alors que le sentiment de répétition ou de lassitude guette.
La saison 5, une saison de trop ? Peut-être. Beaucoup de remises en cause qui expriment un sentiment de déjà-vu, de pistes passionnantes devenues des feux de paille (la chimère de Washington), et toujours cette tendance vers plus de déchéance humaine qui atteint un paroxysme physique pour le groupe, soudé, mais infernalement affamé.
L’étape de l’hôpital, avec du recul, peut être considéra, comme un élément annonciateur fort : une tentative de réintégration échouée des codes civilisés, dans le bitume de la grande cité que l’on n’avait pas vue depuis la première saison. Et si tout cela n’était qu’une prolepse annonçant un retour prochain à la civilisation, dans une saison décadente, traumatisée par les massacres du Terminus, à la foi déchue (la figure du prêtre, consumé par ses démons). Le groupe relève désormais davantage de la meute de fauves dans un monde de prédateurs où le zombie a été définitivement relégué au second plan, car finalement s’il est féroce en bande ou quand il surgit par surprise, il n’a sûrement pas le machiavélisme de l’humain qui dérive, sans repères, depuis des années d’anarchie, sans aucune structure rempart comme la justice et la loi pour le cadrer.
Aussi, les trois derniers épisodes, de très loin les meilleurs de la saison, servent de miroir abject pour Rick, toujours plus sombre. Réintégrant une communauté propre, où le Mal ne semble pas s’être immiscé, cadrée par des règles et envisagée de façon politique, où l’eau est courante, l’électricité retrouvée, le sauvage qu’est devenu l’ancien shérif, incapable de voir du bon dans la normalité, n’y trouvant au contraire que des faiblesses patentes qui vont précipiter son groupe à la perte, semble désormais inadapté au monde tel qu’il a pu le connaître.
L’enfant sauvage à qui l’on offre un lit, des vêtements propres et un rasoir, saura-t-il retrouver toute sa tête, alors que, peut-être, son instinct animal acquis au plus profond de son mental des cavernes, lui donnera entièrement raison ?
L’épisode final propose tout ce que l’on a pu adorer dans les saisons précédentes : une réflexion tortueuse, des rebondissements tonitruants, l’apparition de nouveaux monstres humains que l’on va adorer haïr, et la réapparition à la Lost d’un personnage culte qui nous donne déjà envie de dévorer la saison 6. Bref, les morts sont plus que jamais bien vivants.
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