Le comble de l’horreur
Le 13 octobre 2016
Une nouvelle production Blumhouse, arrivée directement dans nos bacs le 2 août dernier. Prodigieusement insignifiant, ce film est à éviter comme la peste.
- Réalisateur : Phil Joanou
- Acteurs : Jessica Alba, Lily Rabe
- Genre : Épouvante-horreur
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Universal Pictures France
- Durée : 1h33mn
- Titre original : The Veil
- Date de sortie : 2 août 2016
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– Sortie DVD : le 2 août 2016
Résumé : 30 ans après le meurtre de toute sa famille, la seule rescapée, âgée de 5 ans à l’époque, retourne sur les lieux pour les besoins d’un documentaire. Elle y découvre une vérité bien plus terrifiante que ce qu’elle imaginait…
- Copyright : Universal
Notre avis : Pour la petite piqûre de rappel, Blumhouse Productions, c’est la petite compagnie spécialisée dans l’horrifique de Jason Blum, maître d’oeuvre financier de franchises telles que Paranormal Activity et Insidious, pour ne citer qu’elles. Des titres qui sont loin d’avoir brillé par une quelconque subtilité. Leurs principes esthétiques et narratifs, usés jusqu’à la corde au fil des multiples suites, tendent inévitablement vers l’auto-parodie. Et ce n’est pas The Veil, malheureusement, qui viendra infirmer ce mouvement inexorable.
Le film démarre avec une pirouette qui date de Mathusalem, à savoir un texte introductif enrobé de sa petite musique morbide qui nous assure que les événements qui vont se dérouler sous nos yeux ébahis ont bel et bien eu lieu. Cette astuce, bien loin de nous immerger plus avant dans le métrage à l’aide d’un potentiel surcroît de crédibilité, provoque à contrario un sourire en coin condamné à perdurer jusqu’à l’apothéose grand-guignolesque de ce navet de première grandeur.
- Copyright : Universal
Car The Veil se présente comme un concentré exquis (à sa manière) de tout ce que le film d’épouvante contemporain peut offrir en matière de bêtise crasse. A commencer par des incohérences narratives aussi discrètes que des éléphants dans un magasin de porcelaine. La suspension d’incrédulité n’est plus de mise face à cet enchaînement ahurissant de comportements et réactions propres aux personnages qui, dans la situation qui est la leur, avoisinent le degré zéro de l’intelligence humaine.
Sans possibilité d’identification réelle à ces pantins dénués de raison, condamnés d’avance, comment est-il possible d’éprouver ne serait-ce qu’une esquisse de frisson délicieux ? Un film d’épouvante à caractère fantastique, d’autant plus lorsqu’il traite de sujets chargés d’esbroufe dans leur nature même (les sciences occultes, la trans-corporalité, les rites sataniques), devrait s’imposer une certaine distanciation ironique, un second degré caustique qui permettrait d’avaler la débauche de nonsense offert ici à tire larigot.
Force est de constater qu’absolument rien ne passe ni ne se digère ici, tout est tristement terre-à-terre, avec des propositions de mise en scène et d’interprétation qui arborent la parure de la reprise poussiéreuse, moribonde d’une part, du tape-à-l’oeil le plus outrancier d’autre part.
- Copyright : Universal
Les flashs-backs en found footage, censés être porteurs de révélations terrassantes sont répétitifs et inutiles dans l’économie globale du récit, consistant en petits spectacles domestiques de disjonction entre corps et esprit et de renaissance après la mort, qui font muer la moquerie bienveillante en éclats de rires bruyants. Même chose pour le cabotinage insupportable de Thomas Jane, en roue libre dans son rôle de gourou sectaire illuminé, ainsi que pour Jessica Alba qui ne croit pas une seule seconde à son personnage en quête de vérité. Sa présence n’est justifiée que par une séquence de crucifixion (littérale) d’un symbole sexuel qui pourra satisfaire les moins exigeants en termes de petits soubresauts d’érotisme macabre.
The Veil, de Phil Joanou (autrefois réalisateur inspiré de l’excellent Les anges de la nuit, 1990), est un film d’épouvante profondément consternant, qui n’a pas sa place dans votre dvdthèque et ne devrait d’ailleurs l’avoir nulle part.
Suppléments :
0
A l’instar du film lui-même, on nous propose ici le vide absolu.
Image :
Difficile de juger de la qualité réelle de ce master dvd, tant la photographie répond à cette tendance contemporaine qui érige la grisaille et les teintes délavées en marque de légitimité artistique absolue. Bien que l’action demeure lisible dans les séquences nocturnes (50% du métrage) avec un bon contraste, la définition laisse quelque peu à désirer dans l’ensemble, avec l’absence presque totale de profondeur de champ et donc des arrière-plans imprécis.
Son :
Pas grand chose à redire sur ce point, l’équilibre entre musique d’ambiance, traditionnels bruitages de courants d’air et cris de stupeur désespérés est remarquable.
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