The Last Days on Mars - la critique du film

Pour sa seconde réalisation, le cinéaste Ruairi Robinson s’aventure dans le registre de la SF associée à l’horreur pour un résultat sans surprise.

L’argument : Le dernier jour de la première mission habitée sur Mars, un membre de la base Tantalus fait une découverte étonnante : celle d’un fossile qui prouverait l’existence d’une forme de vie bactérienne sur la planète. Pour s’en attribuer le mérite, il se lance dans une expédition non autorisée à la recherche d’échantillons supplémentaires. Le sol poreux qu’il fouille soudain s’effondre, l’entraînant vers une mort certaine. Ses collègues tentent de récupérer sa dépouille, un second membre de l’équipage disparaît à son tour, et tous commencent alors à croire en la présence d’une espèce encore en vie. Et, plus que jamais, à espérer l’arrivée imminente du vaisseau de secours Aurora…

Notre avis : Tenter l’association de deux genres bien distincts comme la science-fiction et l’horreur n’est pas toujours chose aisée, loin s’en faut. Combien de plantages et de séries B fadasses pour voir apparaître de temps à autre un Alien, Event Horizon ou Sunshine dans le paysage cinématographique ? Sans parler de la planète Mars, rarement synonyme de réussite dans les salles obscures comme en attestent quelques traces loin d’être indélébiles laissées par Planète Rouge, Mission to Mars, Ghost of Mars ou encore par le récent John Carter (seul le Total Recall de Verhoeven déjoue les statistiques pour s’imposer comme l’exception qui confirme la règle, bien que celui-ci ne se déroule qu’en partie sur l’astre pourpre). Tout ça pour vous dire que la tâche dont compte s’acquitter le cinéaste Ruairi Robinson, originaire de Dublin ne s’annonce pas comme un exercice facile. Il signe ici sa seconde réalisation après The Fallen, un premier long métrage de SF produit en 2012.

Dans l’environnement rocailleux et poussiéreux de Mars la Rouge, une équipe scientifique va se retrouver prise au piège par une forme de vie bactérienne qui s’empare des corps de ses victimes pour les transformer en de dangereux "zombies de l’espace". S’il y a bien une chose qu’il sera difficile de reprocher à The Last Days on Mars, ce sont les jolis efforts mis en œuvre pour immiscer le spectateur dans ces étendues martiennes attisées par un mal inconnu. En dépit d’un soin particulier apporté aux décors (le huis clos aseptisé de la base scientifique arrive par moment à nous rappeler le premier Alien de Ridley Scott), des prestations convenables d’un casting porté par Liev Schreiber, Olivia Williams et Elias Koteas, le film de Robinson souffre d’une anomalie qui va pourtant se révéler flagrante au fil des minutes : l’absence totale de quelconque prise de risque.

Les scènes se succèdent sur un schéma tellement linéaire et convenu que cela en deviendrait presque gênant. Que ce soit l’équipage décimé un à un, la découverte des symptômes du mystérieux germe, les attaques d’infectés (dont les maquillages auraient mérité d’être un peu moins grossiers), les prises de décision des protagonistes, tout est malheureusement attendu de pied ferme par n’importe quel observateur un tant soit peu habitué aux productions de genre horrifique. A force de se faire constamment mener par le bout du nez, le sentiment de peur et d’oppression se réduit vite à peau de chagrin. Même l’épilogue qui abat la carte du sacrifice pour l’humanité n’est pas franchement à la hauteur. Nous lui accorderons tout de même un rythme qui ne s’assèche pas et une réalisation carrée qui réussit à ennoblir un minimum cet environnement lointain. Mais au final, The Last Days on Mars finit par accuser son manque d’ambition, on ne retiendra du film de Ruairi Robinson qu’une série B spatio-horrifique qui se complaît dans l’évidence et c’est bien dommage.

LA BANDE-ANNONCE :

LES 5 PREMIERES MINUTES :