Le 21 janvier 2017
Entre sobriété et traditions, le combat vers l’émancipation d’une mère et d’une fille au cœur d’un village bédouin. Le film a remporté le Grand Prix du Jury de Sundance.
- Réalisateur : Elite Zexer
- Acteurs : Hitham Omari, Lamis Ammar, Ruba Blal-Asfour
- Genre : Drame
- Nationalité : Israélien
- Durée : 1h28mn
- Date de sortie : 25 janvier 2017
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– Grand Prix du Jury Festival de Sundance
– Panorama Festival de Berlin
Résumé : Les festivités battent leur plein dans un petit village bédouin en Israël, à la frontière de la Jordanie : Suleiman, déjà marié à Jalila, épouse sa deuxième femme. Alors que Jalila tente de ravaler l’humiliation, elle découvre que leur fille aînée, Layla a une relation avec un jeune homme de l’université où elle étudie. Un amour interdit qui pourrait jeter l’opprobre sur toute la famille et contre lequel elle va se battre. Mais Layla est prête à bouleverser les traditions ancestrales qui régissent le village et à mettre à l’épreuve les convictions de chacun.
Notre avis : C’est en accompagnant sa mère qui fait des photos dans divers villages du désert israélien du Néguev que la réalisatrice a la chance de rencontrer des femmes dont l’histoire la bouleverse et dont elle souhaite raconter le parcours. Alors qu’elle se rend au mariage d’une jeune femme qui épouse un inconnu pour satisfaire sa famille, tout en aimant un autre homme en secret, elle ressent le besoin impérieux de réaliser ce premier long-métrage qui a remporté le Grand Prix du Jury de Sundance.
- Copyright Vered Adir
Layla conduit la voiture sous le regard bienveillant de son père. Pourtant, à l’approche de son village, elle redevient passagère. Pas question déroger aux traditions, même si Layla va à l’université et utilise un téléphone portable. Ca ne l’empêche pas d’être soumise, tout comme ses deux sœurs, à l’éducation stricte de leur mère qui, de son côté, s’astreint à préparer avec minutie et douleur les festivités qui vont permettre à son mari de prendre une seconde épouse beaucoup plus jeune qu’elle. La découverte des amours secrètes et strictement interdites de sa fille bouleverse encore davantage sa vision d’un monde étriqué. Si leurs deux point de vue s’opposent dans un premier temps, elles comprennent finalement que si elles veulent survivre, elles vont devoir s’accorder. A travers le récit de Layla et de sa mère se dessine la quête de liberté de femmes oppressées par des régles très strictes, sujet dont le cinéma s’est déjà maintes fois emparé durant ces dernières années. On se souvient du touchant Wadjda (2013) du chaleureux Mustang (2015) et de l’exubérant La saison des femmes(2016).
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Ici, les événements ne peuvent laisser indifférents d’autant que les détails sur les décors, les costumes (aux couleurs éclatantes) et le maquillage particulièrement lors des préparatifs du mariage conférent au film une réelle authenticité. Néanmoins, en faisant le choix de l’intériorité et du détachement, la réalisatrice nous inflige un ton neutre et impassible contraire à la vigueur de la situation qu’elle s’efforce de dénoncer, menant parfois cette oeuvre de fiction à la frontière d’un banal documentaire. Heureusement, la grande qualité de l’interprétation, (y compris des seconds rôles) soutenue par le charisme indéniable de ses deux personnages principaux (Layla entre détermination et fragilité face à sa mère Jalila tiraillée entre intransigeance et espoir d’une vie meilleure pour les générations futures), capte sans difficulté l’attention du spectateur pour cette histoire qui, si elle n’apporte guère d’informations supplémentaires sur la condition des femmes orientales, se laisse agréablement regarder.
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