Taken 3 - la critique du film

Un troisième opus laborieux qui enterre une franchise en bout de course.

L’argument : L’ex-agent spécial Bryan Mills voit son retour à une vie tranquille bouleversé lorsqu’il est accusé à tort du meurtre de son ex-femme, chez lui, à Los Angeles. En fuite et traqué par l’inspecteur Dotzler, Mills va devoir employer ses compétences particulières une dernière fois pour trouver le véritable coupable, prouver son innocence et protéger la seule personne qui compte désormais pour lui – sa fille.

Notre avis : En 2008, le premier Taken signé Pierre Morel faisait office de bonne petite surprise pour tout amateur de thriller musclé. Une formule efficace avec un Liam Neeson ultra charismatique en agent spécial prêt à remuer ciel et terre pour retrouver sa fille kidnappée. Les recettes furent aux delà des attentes (236 M$ pour un petit budget de 25 M$ !), ce qui engendra fatalement une suite (réalisée par Olivier Megaton), de qualité moindre mais rapportant de manière paradoxale plus (376 M$). Alors pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Taken 3 tente le coup et vient encore tabler sur l’appât du gain quitte à exploiter le juteux filon ad nauseam. On prend les mêmes et on recommence, Megaton derrière la caméra, Neeson, Maggie Grace et Famke Janssen au casting, avec un petit nouveau en la personne de Forest Whitaker. Adieu Paris et Istanbul, bonjour Los Angeles. Point de départ sans surprise : l’agent Bryan Mills est soupçonné, injustement, cela va sans dire, du meurtre de son épouse. Alors que le sergent Franck Dotzler (Forest Whitaker, donc, pour un rôle anecdotique) et ses hommes se lancent à ses trousses dans toute la Cité des Anges, Mills, parallèlement, mène sa propre enquête pour connaître l’identité de ceux qui l’ont piégé.

Comme souvent dans les productions Europacorp, le scénario en retrait n’est que prétexte à mettre en scène tout un défilé de courses-poursuites et autres bastonnades. Et même avec toute l’indulgence qu’on portera à l’écriture, ce troisième volet ne semble jamais en mesure d’hausser le ton pour se démarquer un minimum de ses prédécesseurs. On commence à se lasser sérieusement des événements plus qu’improbables qui jalonnent la vie de cet agent bien-aimé que la poisse rattrape par delà les frontières. Situations et dialogues se répètent. L’ancien chasseur est tout bêtement devenu la proie. La réalisation n’aide pas vraiment à rehausser le spectacle qui manque d’impact. On s’efforce à suivre comme on peut des courses-poursuites auxquelles on ne comprends pas grand chose. Le cumul de plans serrés illisibles couplés au montage à la serpe enlaidissent en effet un programme penaud dès que l’action pointe le bout de son nez.
Dans ce troisième opus, notons que la crédulité du spectateur est souvent mise à rude épreuve, en particulier lorsque Neeson s’extrait tel un prestidigitateur de son bolide avant qu’il n’explose, ou qu’il stoppe carrément un jet au décollage à l’aide d’une Porsche. No comment. Le fun, on préfère le laisser au Transporteur.
Laborieux dans son ensemble, le film ne vaut que pour les vingt dernières minutes d’agitation (et encore rien de bien mémorable). Le résultat n’est pas forcement pire qu’une autre production Europacorp, mais il serait temps de laisser à présent l’agent Mills prendre sa retraite. Le héros est fatigué et notre patience est usée.