Tabarly

Par delà les mers et les océans, Eric Tabarly revient d’entre les morts pour nous faire partager sa passion pour l’immensité bleue et les voiles. Un portrait séduisant et fascinant, qui souffre néanmoins d’une réalisation parfois linéaire.

L’argument : "On souhaite s’approcher de ceux que l’on admire, pour les écouter, les connaître. Mais ces hommes-là ne racontent pas leur histoire, ils la vivent. Rencontrer Eric est déconcertant. Un homme de discrétion et d’humilité. Une présence, imposante. Des mots simples et un humour pudique. Je regrette de ne pas l’avoir mieux connu. Mais si je l’avais connu davantage, en aurais-je su beaucoup plus ?
Tabarly : la symbiose parfaite entre un homme, un bateau et la mer. Si Tabarly ne voulait pas être un homme à messages, il demeure pour toujours exemplaire. Jacques Perrin, producteur."

Notre avis : Narrateur de sa propre histoire, Eric Tabarly est mis à nu dans ce film-hommage, qui sort tout juste dix ans après sa disparition en mer. Le réalisateur Pierre Marcel, qui n’a pas eu la chance de connaître le navigateur breton, s’est imprégné de lectures, de rencontres avec ses proches, ainsi que d’heures passées à naviguer sur les Pen Duick encore en activité, pour construire au gré des images d’archive la légende du disparu.
Tâche ô combien difficile que d’évoquer le parcours hors norme de ce marin dont l’image est sévèrement gardée par la fondation du même nom, dirigée par Jacqueline Tabarly. Mais, malgré quelques faiblesses liées notamment à un style par trop académique et linéaire, Pierre Marcel livre une oeuvre personnelle dont la grande force réside dans les commentaires de Tabarly, à la fois sujet et commentateur de son histoire. Comme surgie d’outre-tombe, la voix du marin le fait revivre, avec émotion et mélancolie.
En retraçant ce parcours à partir de documents parfois inédits, souvent émouvants et drôles, le réalisateur signe le portrait d’un être authentique, d’une sensibilité extrême.
On suit avec plaisir les péripéties d’un héros discret, qui a navigué sur des navires à son image, sur toutes les mers du globe, par tous les temps. Le ténébreux marin, connu pour sa réserve, apparaît ici comme un être fascinant qui suscite la curiosité.
Ode à l’aventure et à la liberté, ce documentaire dessine l’image d’un marin simple et à part, trop vite disparu. Il nourrit nos rêves d’images tempétueuses d’océans démontés, d’un ailleurs infiniment bleu et de voiles gonflées par les vents marins. Tabarly relate un conte d’outre-mer et d’outre-tombe, qui lambine longuement dans nos esprits après la projection.