Le 11 mai 2016
- Scénariste : Reki Kawahara>
- Dessinateur : Kiseki Himura
- Genre : Shonen
- Editeur : Ototo
- Famille : Manga
- Date de sortie : 1er novembre 2015
- Durée : 1, 2 & 3
Sword Art Online Progressive nous ramène dans l’univers d’Aincrad, le premier arc de la série devenue célèbre. Cette fois-ci, l’auteur s’attarde sur les deux années passées par Kirito et Asuna dans le jeu.
Résumé :
La jeune Asuna est une excellente élève au collège, jusqu’à un fatidique échec qui la fait... se réveiller d’un étrange cauchemar.
Nous retrouvons alors Asuna, la future étoile filante, bloquée dans le monde d’Aincrad, un jeu de rôle en ligne multijoueurs – mmorpg pour les connaisseurs - . Nous sommes en 2022 – c’est fou comme le temps passe - et la jeune femme se demande bien comment elle va se tirer de ce mauvais pas. D’autant plus qu’à écouter les rumeurs, elle va partir explorer des endroits dangereux et finalement se retrouve face à une créature à tête de loup qui risque fort de la tuer. Sauf que dans Aincrad, quand on meurt, on meurt également dans la vie réelle...
Notre avis :
Une idée de base intéressante, celle de développer les événements traités en ellipse dans SAO Aincrad – comprendre Sword Art OnLine, série dont on vous a parlé ici -.
Dans ce nouveau cycle, complémentaire de Aincrad, Reki Kawahara opte pour le point de vue d’Asuna, idée simple qui contraste avec la première série, racontée du point de vue de Kirito, le héros !
L’histoire ne démarre donc pas sur le concept, déjà présenté dans SAO Aincrad mais sur le réveil d’Asuna suite au cauchemar de son échec scolaire et sa recherche d’un moyen de se sortir de cette ludo-prison virtuelle.
Asuna nous rappelle par ses actions que dans Aincrad, les joueurs ressentent physiquement la fatigue, la faim, la soif, les odeurs... Elle nous fait parcourir une ville et découvrir des attitudes de joueurs différentes. Ceux qui attendent paisiblement, profitant de la vie, étant sûr qu’on ne va pas les laisser coincer dans ce jeu. Ceux qui se sentent le devoir d’avancer et de finir le jeu, pour libérer tous les autres joueurs. Ceux qui s’organisent en groupe pour tenter de se libérer.
Au travers d’un nouveau personnage, « Le rat », revendeuse d’informations, on découvre aussi ceux qui trafiquent... des informations. Élément clé de notre monde du vingtième siècle mais visiblement notion importante dans Aincrad. En effet, les informations permettent de mieux comprendre le monde, de connaître ses pièges, d’apprendre à mieux maîtriser son personnage et donc, de survivre plus facilement, voire plus longtemps.
Une autre notion intéressante qui n’apparaissait pas dans SAO Aincrad est celle des béta-testeurs.
En effet, ces joueurs qui acceptent de tester le jeu dans une version béta, une version non achevée et non commercialisée, ont donc la possibilité de l’explorer de fond en comble pour remonter les bugs aux développeurs.
Ces mêmes joueurs ont accès à la version finale – celle où se retrouvent bloqués Kirito et Asuna – et sont donc aussi bloqués dedans. Mais ayant déjà joué dans le monde, ils en connaissent bien des pièges. Vont-ils partager leur connaissance avec tous les joueurs novices et égarés ? Si non, pourquoi ?
Sachant qu’en plus, certains éléments pourront être modifiés entre la version béta et la version finale, comme nos vaillants héros vont l’apprendre à leur dépens.
SAO Aincrad proposait des ellipses parfois phénoménales. Si SAO Progressive revient sur ces moments, cela va permettre de mieux comprendre l’univers, certes, mais cela va aussi demander du temps, espérons que Progressive arc prenne ce temps et développe les points d’interrogation et espérons aussi qu’alors, il ne tombera pas dans le répétitif. Car rappelons que Aincrad comporte 100 niveaux et que le premier tome se finit sur le combat avec le boss de fin du niveau un et le second sur la rencontre avec le Boss du niveau deux. D’ailleurs, le second se resserre plus sur la relation Asuna et Kirito et laisse moins de place, malgré l’apparition de nouveaux personnages, à l’univers et aux réactions des autres joueurs.
Si l’aspect répétitif avait été bien géré dans SAO Aincrad, comment va-t-il l’être dans une série qui veut s’attarder sur ce qu’on n’a pas montré – parfois à juste titre – dans la première ?
D’autant que nos héros ont passé deux ans enfermés dans le jeu !
Heureusement, dès le troisième tome, l’intrigue se ramifie et se complexifie. Avant le combat fatal avec le boss, Asuna se retrouve privée de sa rapière fétiche ! Cette dernière a cassé en plein combat. Mais comment une arme magique puissante peut-elle se briser ? Kirito va mener l’enquête et apporter ainsi un nouveau souffle à la série et éviter l’aspect répétitif que nous craignions tant.
En terme d’histoire, la rencontre entre Asuna et Kirito semble différente du premier tome de SAO Aincrad. Comme le fait que sur tout le tome un, Kirito ne donne jamais son nom – mais qui le lui demande, hein ? - .
En tout cas, La relation entre Asuna et Kirito prête à quelque quiproquo comiques (voire même érotiques, enfin autant que faire se peut dans un shonen) qui ajoute cette touche d’humour bien nécessaire pour alterner avec les phases de combat.
Pour ce nouvel arc, c’est à Kiseki Himura que Kawahara a confié la plume.
Restant dans un style manga action jeunesse, Himura a néanmoins une patte légèrement différente de son prédécesseur sur SAO Aincrad. Les personnages sont moins ronds de visage et les scènes d’action plus lisibles ! - Mais dès le tome deux, la lisibilité diminue, même si, heureusement, elle ne disparaît pas complètement - Notons que les combats du tome 3 restent plus clair. On avance donc un peu en dents de scie dans cette série. Qu’en sera-t-il du tome 4 ? Les décors sont aussi plus présents, tout en étant aussi réalistes que les précédents de Aincrad.
Nous sommes toujours en noir et blanc sauf quelques pages de couleur pour lancer l’histoire, classique dans le manga et du coup, totalement absentes dès les deuxième et troisième tomes.
Là où la différence se précise, c’est dans le cadrage et le découpage. Les scènes de combat offrent de belles cases étirées tout en hauteur scandant la lecture de la page. Notons aussi la fin du cauchemar d’Asuna au début du récit, qui en laissera plus d’un dans la perplexité, mais qui vaut le détour. Ce découpage continue dans le tome deux, même si l’histoire reste assez linéaire et si quelques intrigues de fond se préparent, on n’est pas emporté plus que cela par un suspense frétillant. Après tout, quelles surprises peut bien réserver une histoire dont la globalité vous a déjà été racontée ?
Le cadrage se permet des angles de vue parfois intéressants, se plaçant le plus souvent lors des scènes d’action de manière subjective dans les yeux d’Asuna.
Sinon, quand l’action s’arrête, découpage et cadrage reprennent de manière plus classique, alternant plans larges, plans serrés et découpage en bandes plus ou moins régulières pour donner un petit coup de rythme au dialogue parfois longuet. Mais le monde est si complexe qu’il faut bien nous l’expliquer, afin que même le non-joueur de jeu vidéo puisse cerner les enjeux de cette histoire. Mais rassurez-vous, dès le tome deux, étant donné qu’il n’y a plus rien à expliquer, ça s’accélère !
Notons dans le troisième tome un petit jeu sur la profondeur de champ dans certaines cases, par exemple, quand les yeux d’Asuna s’embuent de larmes, troublant l’image même. Ces petites touches permettent vraiment de ne pas oublier qui est le centre de l’histoire et apportent une touche d’émotion bienvenue.
Sword Art Online Progressive fait le choix intéressant de se placer dans les creux de la série originale. Espérons que les tomes suivants nous apporteront un traitement tout aussi intéressant d’une intrigue qui semble ne pas avoir de grands enjeux et risque de tourner rapidement à vide.
Zéda rencontre Asuna.
T1 : 190 pages - 6,99€
T2 : 190 pages – 6,99€
T3 : 190 pages – 6,99€
T1 : 978-2-35180-924-2
T2 : 978-2-35180-925-9
T3 : 978-2-35180-953-2
Galerie Photos
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