Le 1er septembre 2015
- Scénariste : Reki Kawahara>
- Dessinateurs : Abec, Tsubasa Haduki
- Série : Sword Art Online
- Genre : Shonen
- Editeur : Ototo
- Famille : Manga
- Date de sortie : 1er février 2015
Sword Art Online revient avec un nouvel Arc. Après avoir exploré l’univers virtuel du MMO Sword Art Online, Kirito le jeune héros, rempile pour celui d’Alfheim. Même protagoniste, même mécanique, alors quelles différences entre l’arc Aincrad et ce nouvel arc Alfheim ? Voyons cela de suite...
Résumé :
Janvier 2014, deux mois après la fin de l’épopée Aincrad, Kirito, de son vrai nom Kazuto Kirigaya, enfin détaché de ce casque qui le maintenait enfermé dans le monde virtuel, reprend pied dans le réel. Il retrouve sa sœur, la jeune et jolie Sugu. Mais l’élue de son cœur, la belle Asuna, n’a pu revenir de Aincrad et se trouve toujours dans le coma. C’est en se rendant à l’hôpital pour la voir que Kazuto tombe sur le père d’Asuna, accompagné de Nobuyuki Sugo, jeune ingénieur informatique, directeur de succursale aux dents longues. Tellement longues qu’il est prêt à épouser, sans son consentement, la jeune Asuna, fille du PDG de la société où il travaille et ce malgré son coma. Le monde de Kazuto s’écroule. Mais l’espoir revient quand un vieil ami, Gil, lui montre une curieuse image : une cage où serait enfermée une femme ressemblant trait pour trait à Asuna. Mais d’où vient cette photo ? Une capture d’écran d’un nouveau jeu en ligne, appelé Alfheim. Kazuto rempile pour un voyage virtuel et se projette sous son avatar Kirito – serait-il fan de Kirikou ? - afin de tirer cette histoire au clair.
Notre avis :
Tout d’abord, l’enchaînement avec l’arc précédent se fait sans souci. L’histoire resitue très bien la situation, même trop bien. En effet, si vous n’avez pas lu le quatrième de couv’, vous avez un petit résumé chapitre par chapitre des deux tomes précédents, et après, Kirito prend deux pages pour vous raconter... ce que vous venez de lire précédemment mais sans évoquer le plus important : son histoire d’amour avec Asuna !
Et pour cause, il la résume un peu plus tard dans l’histoire. Donc, vraiment, si vous avez raté les épisodes précédents, pas de panique, tout est dit et redit !
La bonne idée est d’avoir créé la rupture en ajoutant, cette fois-ci, le monde réel. La mise en abyme se perd, mais l’histoire y gagne. Le personnage de la jeune sœur, Sugu, pose une intrigue secondaire nouvelle, en-dehors de la quête d’Asuna.
Et c’est cette partie que nous trouvons moins forte, le souci est qu’elle représente l’intrigue principale. La fin de l’arc précédent avec la mort de la personne aimée était vraiment belle. Ne pas oser aller jusqu’au bout et la « ramener » de manière un peu facile ajoute une nouvelle intrigue, soit, mais altère l’impact émotionnel du tome précédent.
La moindre des choses aurait pu être de garder secret le fait de savoir si la personne dans la cage était vraiment Asuna ou si c’était une autre personne. Mais la réponse tombe assez vite.
Le méchant, on ne vous apprend rien en lâchant le nom de Sugo, - le vil félon ! - ne présente aucun aspect positif. C’est le méchant, point. On ne prend pas spécialement plaisir à le détester, on regrette un peu son manque d’humanité. Les plus beaux méchants n’étant pas, on le sait aujourd’hui, les plus manichéens. Et pourtant, Sugo, en tout cas pour l’instant, est bien maléfique. Même si il a quelques belles scènes très malsaines qui vous feront trembler, ça ne suffit pas pour lui donner un quelconque charisme, comme l’aura de mystère du créateur d’Aincrad.
Revenons à l’histoire : Kirito s’embarque dans un nouveau monde virtuel, Alfheim. La nouveauté, le avatars ont tous des ailes, et le vol ouvre de nouvelles portes. De plus, la magie est plus présente ici que précédemment, dans d’autres mondes, comme Aincrad – pour ne pas le nommer -.
Dans ce monde, Kirito rencontre Léafa. Elle décide de l’accompagner, mais pour cela, elle se met à dos sa guilde, et surtout son chef de guilde ! Ca ne vous rappelle rien ? C’est exactement la trame de la rencontre de Kirito avec Asuna. Et puis, il retrouve Yui, le personnage de son enfant numérique de Aincrad. Bon... Et puis, pour ne pas être perdu, il récupère toutes ses capacités numériques d’Aincrad, ce qui fait de lui un guerrier puissant. Espérons que dans le tome suivant, tout cela prenne un tournant original car pour l’instant, ça ressemble déjà beaucoup aux deux tomes précédents.
Le personnage de Léafa nous réserve quand même quelques surprises quand à la personne qui est derrière. Et surtout, dans Alfheim, les joueurs peuvent se déconnecter. L’enjeu des combats n’est donc plus une question de vie ou de mort, mais plus une question de temps et d’urgence.
Kirito sait que le temps est compté pour savoir si la femme dans la cage est Asuna – nous, en tout cas, on le sait – chaque combat perdu le fait revenir bien en arrière, et ce sont des distances qu’il devra reparcourir et donc prendre du retard.
La tension est là, mais moins forte que dans l’arc Aincrad.
La découverte n’est plus au rendez-vous non plus, car le fonctionnement du monde virtuel nous a déjà été dévoilé dans les volumes précédents.
Un des mystères qui pourraient opérer de beaux renversements de situation et relancer la donne est la magie, que Kirito ne maîtrise pas du tout, et qui peut créer la différence avec un adversaire moins aguerri à l’épée.
On se doute que cette magie sera maitrisée par le grand adversaire qui l’attend et on a hâte de voir comment Kirito va s’en sortir, même si, à la fin de ce tome trois, nous le laissons en mauvaise posture face à une horde de Player Killer. Ces joueurs qui tuent les autres joueurs et qui ont une raison d’agir dans Alfheim, puisque c’est le meilleur moyen de progresser dans le jeu.
Le graphisme prend un virage, car le dessinateur change. Si Abec reste le Character Designer de la saga, c’est Tsubasa Haduki qui prend la plume. Les personnages restent très typés manga. Mais Kirito change de tête. Les traits sont moins ronds. Les personnages restent expressifs, et l’humour est un peu moins présent, même s’il reste quelques piques qui vous feront sourire. Les combats sont plus brefs, ce n’est pas un mal, car un des soucis des tomes précédents étaient leur lisibilité.
Le récit est toujours en noir et blanc et les décors restent absent, à quelques rares exceptions près, comme cette vue magnifique que découvre Kirito et Léafa lors de leur premier vol ensemble. Une belle manière de nous montrer le plaisir du vol.
Le cadrage est une des grandes différences avec le tome précédent. Il varie énormément et cherche toujours des manières de mettre en avant les émotions, l’action des passages. Même dans les moments de calme, il est très dynamique. On peut discerner que les planches se découpent en une à quatre bandes, de une à quatre cases. Mais ce schéma général est trituré dans tous les sens afin d’en extraire la construction la plus utile à la narration.
Les angles de vue jouent beaucoup sur les gros plans, soit de visages, soit sur les mains ou les gestes d’un personnage. Ils utilisent également le zoom, où une série de cases permet de se reculer petit à petit de la même scène, ralentissant ainsi l’action. Il y a aussi le passage au noir, et des cases uniquement construites autour du texte.
D’ailleurs, à ce sujet, le texte passe par des différences d’encrage. Nous ne parlons pas juste de la différence entre texte et onomatopée, mais bien des textes narratifs, passant par différents types de lettrage en fonction de la personne qui parle, mais aussi en fonction de comment il parle. Un lettrage pour sa voix intérieure, et un lettrage pour sa voix extérieure, ses dialogues.
Notons que les dernières pages vous raviront puisqu’en une planche, Tsubasa Haduki raconte comment il se retrouve embarqué dans cette aventure, de manière très drôle.
Par contre, les seize dernières pages sont soit publicitaires soit... blanches !
Sword Art OnLine Fairy Dance aurait pu prendre une direction différente et emmener la saga encore plus loin. Il préfère jouer sur les composantes qui ont fait son succès, sans tenter de pousser plus loin l’aventure. A moins que le tome quatre nous réserve une belle surprise, et c’est ce que nous espérons tous, pour redonner un souffle à cette saga qui le mérite bien.
Zéda retrouve Kirito !
236 pages - 6,99€
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