(Super)héros malgré lui...
Le 6 mai 2011
À l’heure où les super-héros pullulent sur le grand écran, Super remet les pendules à l’heure en démystifiant l’univers outrancier des comics. Une parodie jubilatoire qui s’annonce d’ores et déjà culte...

- Réalisateur : James Gunn
- Acteurs : Kevin Bacon, Liv Tyler, Ellen Page, Rainn Wilson
- Genre : Comédie, Action
- Nationalité : Américain
- Date de sortie : 13 juillet 2011
- Festival : BIFFF 2011

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– Durée : 1h36mn
À l’heure où les super-héros pullulent sur le grand écran, Super remet les pendules à l’heure en démystifiant l’univers outrancier des comics. Une parodie jubilatoire qui s’annonce d’ores et déjà culte...
L’argument : Un homme décide de devenir un super-héros après avoir vu sa femme succomber aux charmes d’un dealer. Mais il n’a pas de super-pouvoirs...
Notre avis : En réponse au raz-de-marée rencontré au cours de ces dernières années par les films mettant en scène des super-héros, le second degré subversif apparaît comme l’arme de riposte la plus appropriée. Pour mieux appréhender l’esprit barje de Super, il faut pour cela le replacer dans son contexte créatif. James Gunn, l’artisan à la base et à la finition de ce projet burlesque, porte la double casquette de scénariste et de réalisateur. Ce qui saute aux yeux est qu’il tire profit d’une liberté de ton absolue héritée de sa fructueuse expérience passée au sein de Troma pour Tromeo and Juliet, appellation humoristique du classique de William Shakespeare, qu’il a remanié pour le compte de Lloyd Kaufman. Par la suite, il passe à la réalisation avec Horribilis qui a le chic de s’éloigner des codes habituels, trop souvent récurrents dans le cinéma d’horreur. Sur le même principe, il s’en prend cette fois-ci de façon virulente aux Spider-man, Iron man et autres X-men qu’il malmène dans tous les sens en reprenant les ingrédients de base desquels il s’écarte en privant le personnage central de super-pouvoirs.
Frustré que sa femme l’ait largué, Jack est bien décidé à la ramener au bercail sous l’apparence du justicier masqué. Esseulé dans un premier temps, il sera ensuite aidé dans son périple de la dernière chance par la vendeuse d’une librairie de comics qui se lance à bras-le-corps dans l’aventure. Autant dire que ce couple improbable fera des étincelles avec un matériel de guerre amassé à la quincaillerie du coin pour venir à bout du caïd local ; lequel a la mainmise sur le trafic de coke et de filles de la région, et qui est joué par un Kevin Bacon totalement déchaîné qui s’en donne à cœur joie. Empruntant énormément au cinéma underground, Super jette un pavé dans la mare aux conventions bien pensantes en atteignant une violence désopilante.
Il doit beaucoup à son duo de comédiens percutants, en état de grâce, abonnés à des rôles hors-normes. Rainn Wilson, déjà entraperçu en colocataire frappadingue dans la série Six pieds sous terre, est connu du grand public pour son rôle dans la version américaine de The office. Face à lui, Ellen Page (découverte dans Juno), fait des merveilles dans un final qui vaut son pesant d’or. En parvenant à allier l’intelligence du propos et le divertissement pur et simple, Super est une nouvelle perle rare provenant de ce que le cinéma indépendant américain fait de mieux.