Le 23 juin 2016
- Scénariste : Sôsô Sakakibara>
- Dessinateur : Sôsô Sakakibara
- Genre : Seinen
- Editeur : Doki-Doki
- Famille : Manga
- Date de sortie : 1er novembre 2015
- Durée : 1
Soloman est un récit apocalyptique sombre où aucun humain ne sera épargné, et pour cause...
Tanabé est un jeune lycéen, maladroit et solitaire. Il devient vite la tête de Turc de certains de ses camarades. D’ailleurs, tout le monde finit par l’appeler Tanabrèle ! Il s’enferme aussi sec chez lui pour y rester cloîtré et fuir ces viles moqueries. Un jour, il reçoit un SMS, un appel à l’aide. Tanabé va donc devoir surmonter ses angoisses et sortir de sa chambre. Mais quand il ouvre la porte, il ne découvre que désolation et horreur : son quartier semble avoir été dévasté par une explosion qui a tué tout le monde. Son quartier ? Plutôt sa ville, voire le Japon, voire le reste du monde... En fait, Tanabé ne serait-il pas tout d’un coup le dernier être humain – vivant – sur terre ?
Soloman pose un postulat classique, la fin du monde est arrivée et il ne reste plus qu’un seul homme sur terre, non pas pour le sauver mais pour se sauver lui-même ! On pourrait partir alors dans un récit de survie à travers un monde ravagé. Mais le récit va un peu plus loin. Et pas qu’un peu !
Tanabé n’est pas le seul survivant par hasard. S’il fallait rester dans sa chambre pour être sauvé des catastrophes environnantes, ça se saurait. En fait, toute cette horreur arrive pour une raison précise, et Tanabé ne doit pas sa survie à sa chance virtuelle ni au fait qu’il vivait en reclus total au moment de la catastrophe. Et on est vite pris de court par l’enchaînement des événements.
Mais du coup, le récit va tellement vite qu’on n’a pas le temps de s’attarder sur les sentiments de Tanabé ! Rebondissant de surprise en surprise, ce tome un se lit d’une traite. On s’attend à une poche de survivants, à un holocauste nucléaire, à Tanabé qui va devenir un héros, à Ma Max qui lui adresse un coucou, caché derrière un mur en ruine... Peut-être que tout cela arrive dans le tome suivant, mais en tout cas, dans ce premier opus, rien de tout ça. Mais tout un tas d’autres choses dont nous vous laissons la surprise.
Et cette originalité se mêle parfaitement avec le rythme de narration rapide.
Comme Tanabé, nous n’avons pas le temps de prendre conscience de l’horreur de cette situation, car tout nous tombe dessus assez vite.
Finalement, Tanabé n’est pas si seul et on en vient presque à se demander si, dans ces cas-là, il vaudrait mieux ne pas être seul sur terre...
Pour éviter les monologues longuets et la voix off de Tanabé qui nous martèle ses angoisses et ses craintes, l’auteur, Sôsô Sakakibara a trouvé une astuce. Tanabé n’est pas seul, il peut échanger ses angoisses et ses impressions avec... Un fantôme ! A moins que ce ne soit une projection mentale de son esprit dérangé complètement perturbé par ce qu’il découvre ?
Ce mystère sera vite résolu au fur et à mesure des pages de ce manga. En tout cas, pour ne rien vous dévoiler, vous apprendrez plus sur la psychologie de notre cher anti-héros et sur les événements dans les 192 pages de ce recueil. Si le personnage est attachant, par sa situation à laquelle on peut vite s’identifier, ses objectifs restent assez flous. Survivre, en première ligne, et peut-être comprendre. Néanmoins, malgré cela, on entre de plein pied dans cette histoire.
Et nous ne serons pas ménagés. Au programme : mort, torture psychologique et physique, violence, bref, que du lourd et si le récit n’est pas gore en soi, certaines situations pourraient choquer ces âmes sensibles dont on nous parle si souvent. Donc, n’offrez pas ce manga à votre tout petit pour lui faire découvrir les joies du dessin et une belle histoire avant de s’endormir ! On vous aura prévenus.
Attention, une belle image mais qui spoile !
Sôsô Sakikabara se fend d’une histoire dure et sombre et en plus, il la dessine lui-même ! La formule graphique reste classique, personnage très manga et décor très réaliste, le tout servi en noir et blanc avec deux pages couleur pour vous allécher sur ce que pourrait être ce récit dans une autre dimension où les mangas seraient tous en couleur.
La composition elle aussi retrouve la déstructuration classique du cadre que nous présentent souvent les mangas, personnages dépassant des cases, cases éclatées d’ailleurs, emploi des trames et des lignes de force pour accentuer le dynamisme des dessins, prises de vue bien marquées pour accentuer le récit. En bref, le cahier des charges est bien rempli, d’une manière fort agréable pour un tel récit cataclysmique. Et nous ajouterons le choix d’une belle couverture en couleur avec un effet visuel et un rouge des plus notables, tranchant sans aucun doute avec les autres BD posées sur la même étagère de votre libraire favori !
Soloman T1, à nos yeux, ne prend pas de gants avec le lecteur. Et c’est bien. Il faut juste espérer que la suite de ce récit ne retombe pas, car Sakakibara a réussi à placer la barre assez haut en nous laissant avec beaucoup de questions et d’inquiétude pour certains personnages alors maintenant, faut tenir le soufflé !
Zéda rencontre Tanabé !
192 pages - 7,45€
ISBN : 978-2-81893-463-0
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Galerie photos
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