Le 13 avril 2011
- Réalisateur : Wes Craven
- Genre : Slasher
- Voir le dossier : La saga Scream
Scream 1, c’était si bien que cela ? Oui et non. Comment Wes Craven en est arrivé à révolutionner le cinéma des années 90 avec un petit slasher de série B ? L’explication ici...
Scream 1, c’était si bien que cela ? Oui et non. Comment Wes Craven en est arrivé à révolutionner le cinéma des années 90 avec un petit slasher de série B ? L’explication ici...
Quand Scream débarque sur les écrans de cinéma américains en décembre 1996, le cinéma d’horreur est exsangue. Les années 90, conservatrices au possible se voulaient une réaction moralisatrice face aux excès gore des années 70 et 80. L’avènement du marché de la vidéo durant la décennie passée avait eu raison du cinéma de genre, confinant les petites productions horrifiques au seul marché de la VHS qui a très vite étouffé toute ambition artistique, faute de moyens alloués pour exceller. A part Candy Man, Simetierre 1 ou encore Brain dead, l’épouvante se fait rare quand les nanars, eux, abondent. On n’en fera pas la liste ; il vaut mieux oublier le pire d’une parenthèse cinématographique assez pathétique (au passage, le paroxysme est atteint avec l’année cinématographique 93, à éradiquer !).
La sortie du slasher Scream, vendu par une bande-annonce terrifiante mettant en avant sa formidable scène d’ouverture avec Drew Barrymore dans le rôle de la victime, s’inscrit comme une révolution pour toute une génération d’adolescents qui n’avaient jamais connu la moindre goutte de sang à l’écran et qui n’avaient jamais vraiment eu l’occasion de se voir représentés sur le grand écran non plus. Le teen movie, force essentielle de la production cinématographique des années 80, avait disparu des grands écrans, avec John Hugues et le slasher, pour survivre à la télévision sous forme de sitcom.
Soudainement, en 1997 (le premier Scream est sorti à la fin de l’année 96), tout revient ! La critique, généralement négative à l’égard de l’horreur, adhère aux délires comico-horrifiques de Wes Craven et surtout à ses prétentions de mise en abîme. Pas con le Wes, il avait gardé le meilleur de son Freddy sort de la nuit (la réfléxion métacinématographique qui avait davantage plu aux critiques qu’au public) et s’était largement inspiré de la star montante du moment, Quentin Tarantino qui déjà n’en perdait pas une pour asséner ses films de références aux mauvais genres des années 70. De plus, avec son pote scénariste Kevin Williamson, Craven trouve également son inspiration dans l’actualité télévisuelle qui commence à se redessiner et engage même l’une de ses héroïnes, Courteney Cox, issue de la série phénomène du moment, Friends (dieu merci, il n’a pas offert le rôle à Jennifer - je suis fade - Aniston !).
Scientifiquement, Scream 1 était une merveille. L’équation providentielle de formules passées et contemporaines qui ont permis à Wes Craven et à Kevin Williamson de toucher le jackpot : plus de 100 millions de dollars après un petit démarrage à 6M$ ! Le film est devenu un phénomène, restant plus de 6 mois à l’affiche. Deux suites sortirent dans la foulée et une multitude de films dérivés, des slashers (Urban legend, Souviens-toi l’été dernier), de la science-fiction (The faculty) mais aussi des teen movies dramatiques (Sex attitude et Sexe intention) et évidemment potaches avec American Pie qui allait imposer le ton cru des Mary à tout prix au teen movie.
Soudainement, une génération entière d’ados avait enfin son cinéma. Des comédiens émergèrent, visages connus d’une époque. Ils disparurent tous assez vite, avec cette vague de "cinéma formula" assez vaine pour laisser place à des années 2000 fulgurantes. Exit le conservatisme des années 90, les années Bush post 11 septembre ont fait place à une manifestation de fureur à l’écran digne des années 70. Plus violent que jamais, le cinéma allait se redéfinir dans le remake sauvage. Nettement mieux que les gamineries de Scream dont on peut encore questionner le recours excessif à l’humour (la mort du proviseur a eu raison du grand film que Scream 1 aurait pu être) et aux rebondissements à la Joe Eszterhas (Scream se pliait aussi aux exigences du retournement de situation imposé par le scénariste de Basic Instinct et ce n’était pas son fort).
Quinze ans plus tard, Scream 4 revient jouer à Ghostface fait moi peur. Ca marche plutôt bien. C’est actuellement sur vos écrans.
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