Jolies fleurs
Le 22 janvier 2017
Spectacle, humour et splendeur esthétique au programme de ce très plaisant Kurosawa.
- Réalisateur : Akira Kurosawa
- Acteurs : Takashi Shimura, Toshirō Mifune, Yûzô Kayama, Takako Irie, Reiko Dan, Tatsuya Nakadai, Keiju Kobayashi
- Genre : Drame, Noir et blanc
- Nationalité : Japonais
- Distributeur : Carlotta Films
- Editeur vidéo : Wild Side Video
- Durée : 1h30mn
- Reprise: 17 avril 2019
- Titre original : Tsubaki Sanjûrô
- Date de sortie : 7 juin 1972
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– Sortie en version restaurée : 17 avril 2019
– Année de production : 1962
Résumé : Au Japon, à l’ère Tokugawa, dans la capitale d’un petit Etat féodal, le samouraï rônin Sanjuro Tsubaki (Sanjuro des camélias) prend sous son aile neuf jeunes guerriers idéalistes et épris de justice, mais inexpérimentés. Il les aide dans leur lutte contre le chambellan leur maître.
Notre avis : Quelle joie de retrouver le personnage de Sanjuro, déjà héros de Yojimbo, précédent opus de Kurosawa ! Toujours bougon mais fin, amusant et finalement bonne pâte, ce personnage charismatique, magnifiquement incarné par Toshirô Mifune, imprime toute son énergie à ce film de sabre de toute beauté. Bien encombré de ses neufs guerriers bas-bleus, naïfs, mais attachant, il passe son temps à les tirer des mauvais pas dans lesquels ils se fourrent, tout en tentant de déjouer la tactique de leurs adversaires.
- SANJURO © 1962, TOHO Co., Ltd. Tous droits réservés.
Le film passionne d’abord dans la conduite d’un récit habile et soutenu par la fine et tendre ironie du ton adopté. La superbe mise en scène du grand maître nippon vient épauler ce projet, ainsi que le montage, irréprochable, et la géniale utilisation de la musique. Le résultat obtenu respire la fraîcheur, sans pour autant sombrer dans une totale gratuité. Kurosawa profite en effet subtilement du genre pour dénoncer la corruption et la violence gratuite, affirmant que "les meilleurs sabres doivent rester dans leurs fourreaux". Cela ne l’empêche pas de nous offrir quelques scènes de combats tout autant spectaculaires que magnifiques, qui n’en prennent d’ailleurs que plus de relief. Domine de cet ensemble le duel final entre Sanjuro et Hanbei, véritable modèle du genre. Stupéfiant son spectateur par un remarquable sens du timing, Kurosawa conclut en beauté l’un des spectacles les plus plaisants qui soit.
- SANJURO © 1962, TOHO Co., Ltd. Tous droits réservés.
LE DVD
Le(s) suppléments à ne pas rater : A retenir, deux documentaires d’intérêt inégal. Le premier, japonais et intitulé Des camélias et un duel, concerne directement le film, dont il présente la genèse. Les collaborateurs de Kurosawa multiplient les anecdotes plus ou moins légères. Le second est une compilation d’entretiens réalisée par l’éditeur fin 2005. Les proches collaborateurs de différentes époques font part de leur expérience aux côtés de Kurosawa. Entre bricolages de tournage (inénarrable séquence au cours de laquelle le bruiteur larde une volaille truffée de baguettes de bois pour obtenir le son d’un sabre qui transperce un corps d’homme !) et sens de l’œuvre, l’esquisse du portait d’un génie au travail.
Image et son : Le master a fait l’objet d’une totale restauration pour cette édition et les résultats de l’entreprise sont largement visibles sur l’écran. L’image, superbe et très lumineuse, rend parfaitement honneur aux exceptionnelles qualités esthétiques du film (notamment dans toutes les scènes d’extérieurs avec les fleurs). Le son, mono, est très bon également.
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