Road of the dead (Wyrmwood) - la critique du film + le test DVD

Avec ce film de zombie débarqué des antipodes et monté via le crowdfunding, le désir de bien faire semble réel mais ne sera hélas partagé avec le spectateur qu’en de trop rares occasions.

L’argument : Une météorite s’est écrasée sur la planète. Elle est à l’origine d’une épidémie qui a transformé la population en zombies. Barry et sa soeur Brooke font partie des survivants. Elle se fait kidnapper par un groupe de paramilitaires. Barry part à sa recherche à travers le désert infesté de morts-vivants, au volant de sa voiture de combat.

© Tiberius Film

Notre avis : Ayant vu le jour grâce au crowdfunding et à la motivation inébranlable de deux frères originaires d’Australie (Kiah et Tristan Roache-Turner, respectivement réalisateur et co-scénariste), le film de zombies Road of the dead, alias Wyrmwood, revendique tout haut son allégeance à tout un pan du cinéma de genre avec lequel les initiateurs du projet ont grandi. On citera pêle-mêle Bad Taste, Evil Dead, The Thing, Shaun of the Dead sans oublier Mad Max. Les références s’enchaînent ici comme dans la tête d’une bande de geeks un brin immatures à qui l’on aurait demandé d’imaginer le film de zombie ultime. Si ces même geeks avaient eu sous la main le budget et des conditions de tournage analogues à leur disposition, le résultat en serait visiblement tout proche.
Sur fond d’une épidémie zombie causée par une météorite venue s’écraser sur Terre, on suit une petite bande de survivants un peu paumés prête à tout pour sauver leur peau, même si pour cela il faut en découdre avec le moindre contaminé furax qui se dressera devant eux.

© Tiberius Film

Road of the Dead mise sur une note de fun en y introduisant un ton très second degré, des coups de fusil en pagaille, des effets gore plus que corrects (les têtes éclatent comme des fruits trop mûrs sans qu’un dégoulinage numérique intempestif ne vienne frustrer les pupilles), une photographie soignée et des maquillages de zombies vraiment méritants. Ce qui est à blâmer se concentre plutôt du côté des étourderies scénaristiques ou des approximations narratives (la fin du métrage laissera d’ailleurs le spectateur un peu en plan). Pour ne citer qu’un seul exemple : comment diable les personnages sont-ils sensés savoir qu’il faut utiliser des masques à gaz pour se protéger de la contamination ? Et bien nous aussi on se le demande encore.
La réalisation de Kiah Roache-Turner, elle, est du genre confuse, et se voit ruinée encore un peu plus par un montage clipesque loin de se montrer subtil (les scènes du laboratoire frisent l’hystérie nauséeuse, et pas seulement pour les expériences déviantes qui y sont pratiquées).

© Tiberius Film

On a également du mal à adhérer à certaines idées qui tentent, sans grande réussite, d’apporter un peu de renouveau au genre comme les pouvoirs psychiques qui permettent à un des personnages de contrôler les contaminés à distance ou encore ce sang de zombie que l’on peut utiliser comme carburant pour voiture en remplacement de ce bon vieux pétrole en combustion. Du côté des personnages, il faut bien reconnaître que ça manque clairement de charisme et d’épaisseur (les dialogues mous n’aidant pas vraiment à relever le niveau des échanges entre protagonistes). On retiendra tout de même la drôlerie du comique de situation qu’apporte le personnage aborigène de Benny, joué par Leon Burchill. En revanche, difficile de passer sous silence la prestation carrément grotesque du savant fou amateur de danse disco qui semble sorti tout droit d’un énorme nanar.
Au final, Road of the Dead est juste un film de zombie de plus, pas ridicule mais qu’on oubliera facilement. En tout cas, rien n’interdit aux aficionados du genre d’aller y jeter un léger coup d’œil. À noter qu’une suite a été annoncée et pourrait voir le jour en 2016.

LE TEST DVD :
Beau boulot réalisé par l’éditeur KMBO pour mettre ce petit film de zombie joliment en valeur tant au niveau des bonus que de l’image.

Les suppléments :

On en attendait pas tant ! Tout commence par un making-of fleuve (47’26’’) bien fichu, bourré d’informations sur la fabrication du film et en prime non dénué d’humour. Une série de scènes coupées (19’07’’) anecdotiques vient compléter le programme. Enfin signalons la présence d’un commentaire audio (lisible avec les sous-titres français) en compagnie des frères Roache-Turner. Un fait rare pour une si petite production et donc une initiative de l’éditeur à saluer bien bas.

L’image :

Gestion des couleurs et des textures quasi irréprochable. Petit bémol concernant les noirs, parfois gérés de façon un peu approximative dans certaines scènes nocturnes.

Le son :

Les deux mixages Dolby Digital 5.1 anglais et français font bien leur boulot en se montrant dynamiques quand il le faut. On attendait cependant un peu plus en terme d’effets pour que l’immersion soit totale. Les dialogues demeurent quant à eux d’une clarté à toute épreuve.