Rize - la critique du film

L’argument : A Los Angeles, David LaChapelle nous fait découvrir le clowning, danse proche du hip-hop et inventée par Tommy le Clown pour "sortir" de la violence les jeunes de sa banlieue difficile, ainsi que le krumping, plus agressif, qui en est issu.

Notre avis : David LaChapelle, photographe en vogue, nous emmène dans un documentaire haut en couleurs sur les traces de ces drôles de danses, le clowning et le krumping, apparues dans l’une des banlieues les plus difficiles de Los Angeles. Entre interviews nous racontant les parcours des protagonistes et scènes de danses de rues, il parvient à doser habilement les composantes de son film pour intéresser le spectateur sans lui infliger la monotonie que n’aurait pas manqué d’amener un spectacle purement musical ou un reportage sociologique. Et souvent, il sait rendre l’émotion qui se dégage de cette aventure collective, sans pour autant surcharger son film d’une sensiblerie à laquelle on sent bien que certains des acteurs se laisseraient volontiers aller.
L’esthétique violente de certaines danses, le parallélisme savamment amené, sans commentaires, entre celles-ci et des danses rituelles d’Afrique, l’insertion d’un "combat" de danses rondement mené, une bonne dose d’humour, donnent un vrai rythme au film et non seulement le "plein la gueule" auquel on aurait pu s’attendre. En outre, et ce n’est pas rien pour un documentaire musical, le réalisateur a su faire un usage intelligent de la musique, sans la rendre omniprésente et avec une grande attention à sa concordance avec les images. Bien des réalisateurs de fiction devraient prendre exemple de ce non-empiétement de la musique sur l’image. Qu’on s’intéresse ou non à la danse, qu’on apprécie ou non cette esthétique "trash", ce documentaire présente une expérience étonnante de "réussite sociale".

Le DVD


Le(s) supplément(s) à ne pas rater : On serait tenté de dire que ce documentaire se suffit à lui-même, et qu’un making of n’apporterait pas grand chose à la compréhension du "krump". Toutefois, si les ving-cinq minutes proposées sont pâlichonnes, l’interview du réalisateur-clippeur David Lachapelle qui revient sur ce projet, de sa genèse à ses difficultés, est fort intéressante.

Image & son : Une image qui pète au rythme des déhanchements inhumains. Grâce à une définition optimale, les ralentis sont exceptionnels de pureté visuelle et les couleurs d’une chaleur propre à ce mouvement de danse urbaine. Concernant les pistes sonores, évitez le français pour lequel les traducteurs ont pris des libertés aberrantes par rapport à la version originale : certaines phrases ne veulent absolument plus rien dire. Quant au Dolby Digital 5.1, il remplit parfaitement son rôle avec un relief entre la musique et les dialogues qui vous plonge au cœur des cercles de danse.